La schtroumpfette ne supporte plus les réflexions misogynes de ses congénères. Elle s’en va trouver le grand schtroumpf pour lui expliquer la situation. Ce dernier imagine un stratagème qui devrait faire évoluer les mentalités. Il invente un voyage impromptu chez le mage Homnibus et confie la direction du village à la schtroumpfette, au grand dam des autres schtroumpfs. Commence alors un difficile combat pour celle qui voudrait montrer à tous que ce n’est pas parce que l’on est une femme que l’on doit se contenter des tâches ménagères.
Comme souvent chez les schtroumpfs depuis le fabuleux Shtroumpfissime (1965), l’histoire pour enfants traite de problématiques sociales ou politiques qui permettent différents niveaux de compréhension selon l’âge des lecteurs. Après le tourisme de masse (Schtroumpf les bains), ce nouvel album aborde la question du féminisme. Le ton se veut évidemment léger (on n’est pas non plus dans un essai d’Elisabeth Badinter !), mais on décèle en filigrane la dénonciation de certains comportements machos typiques. Pour les enfants qui liront cet album au premier degré, les ingrédients qui ont fait le succès de la série sont réunis : l’humour, l’univers si particulier du village et les personnages emblématiques (de la schtroumpfette au schtroumpf à lunettes en passant par Gargamel, Azrael et bien sûr le grand schtroumpf). Petits et grands y trouveront donc leur compte.
Après quelques épisodes assez médiocres (Salade de schtroumpfs ; Un enfant chez les schtroumpfs) Thierry Culliford, le fils de Peyo, a su redonner à cette incontournable série du patrimoine de la BD franco-belge des scénarios de qualité. A la différence de beaucoup de grands classiques des années soixantes qui ne sont plus que des filons exploités de façon purement mercantile depuis la disparition de leur créateur (Lucky Luke, Astérix, Spirou et Fantasio…), les schtroumpfs ont su garder leur âme. C’est un exploit à souligner et un exemple à suivre.
Les schtroumpfs T28 : la grande schtroumpfette, de Peyo, édition du Lombard, 2010. 48 pages. 9,95 euros.
L’info en plus : Pour fêter les 50 ans des schtroumpfs, un coffret regroupant 10 dix mini-albums est sorti en fin d’année dernière. Dix aventures qui ont marqué autant d’étapes importantes dans la carrière des célèbres personnages de Peyo composent cette série collector au format idéal pour les petites mains : «Les Schtroumpfs noirs», «La Schtroumpfette», «Les Schtroumpfs et le Cracoucass», «L’Apprenti Schtroumpf», «Les Schtroumpfs Olympiques», «L’étrange Réveil du Schtroumpf Paresseux», «Le Schtroumpf Sauvage», «La Menace Schtroumpf», «Le Sctroumpf Reporter» et «Salade de Schtroumpfs». Un cadeau certes un peu cher (59 euros) mais qui ravira les petits lecteurs amoureux des schtroumpfs. En plus, dans une bibliothèque, c’est toujours super joli de voir un beau coffret (les 10 petits livres rangés dans l’ordre dessinent une frise du plus bel effet).
Voilà qui est schtroumpfant, et qui me donne bien envie d'y revenir! :-)
RépondreSupprimerLes danfous (comme je les appelais parait-il quand j'étais toutes pitchoune) ont bercé mon enfance télévisée... Et je n'avais pas du tout perçu le côté critique, qui me donne envie de les relire avec un regard adulte.
Merci pour ce post très inspirant!
Pour les schtroumpfs, je n'ai pas encore lu celui-ci et celui d'avant, mais je trouve franchement que la qualité n'est plus là depuis un bout de temps. On a toujours le même scénario, le Grand Schtroumpf s'absente, et un Schtroumpf a la brillante idée d'importer dans le village une "invention" humaine, (l'argent, la presse, la médecine...)
RépondreSupprimerAprès pour le côté "exploitation mercantile", je suis assez d'accord sur Lucky Luke et Astérix (surtout les derniers), mais je trouve que pour Blake et Mortimer, la relève est plutôt bonne dans l'ensemble... (A part peut-être "L'Etrange Rendez-Vous" qui n'est pas trop dans l'esprit de la série)
A Taliesin : je suis d'accord avec toi, la qualité de la série était très nettement descendue, mais les 3 derniers albums 'mont semblés bien meilluers. Concernant "l'exploitation mercantile", tu as sans doute raison pour Blake et Mortimer, je suis assez injuste avec cette série (je l'ai d'ailleurs supprimé de mon billet et remplacé par Spirou et Fantasio !). Il y a bien sûr d'autres série qui tirent en longueur et ont perdu toutes les qualités qui faisaient leur charme il y a encore quelques années. Je pense notamment à Alix ou encore aux Tuniques bleues. C'est normal et presque obligatoire. Avec le temps et la multiplication des épisodes, la qualité baisse toujours.
RépondreSupprimerJe verrais alors pour les Schtroumpfs, si je les trouve en bibliothèque ou si je peux les lire en magasin...
RépondreSupprimerPour Alix c'est certain, les derniers albums étaient vraiment mauvais et insipides...
Mon fils est en plein dedans et justement il me réclame d'autres albums!
RépondreSupprimerJ'aime bien les schtroumpfs même si je suis loin de les avoir tous lus !
RépondreSupprimerIl y a un bon moment que j'ai pas mis le nez dans les Schtroumpfs, tous les derniers albums notamment.
RépondreSupprimerTon billet m'a schtroumpfement schtroumpfé envie de reschtroumpfer les Schtroumpfs
(désolé c'était nul, traduction : ton billet m'a fortement donné envie de relire les Schtroumpfs^^)
Je ne suis pas du tout d'accord avec: "...que des filons exploités de façon purement mercantile depuis la disparition de leur créateur (Lucky Luke, Astérix, Spirou et Fantasio…),...". Particulièrement concernant "Spirou (et Fantasio)" qui n'appartient (n'appartiennent) plus au créateur (Rob-vel) depuis 1943. Tous les auteurs qui se sont succédés ont été capable d'apporter un côté personnel énorme (En particulier Franquin).
RépondreSupprimer