Petit Pierrot est un rêveur. Il ne vit pas de grandes aventures, n’affrontent pas des monstres poilus ou des ennemis sanguinaires. Son monde est celui d’une enfance pleine de poésie et d’interrogations à la fois simples et pertinentes. Fasciné par la Lune (quoi de plus normal quand on s’appelle Pierrot ?), il ne se lasse pas de la contempler et imagine avec elle les jeux les plus surprenants. Il dialogue avec son animal de compagnie, un escargot qui représente en quelque sorte le monde des adultes et tente parfois de le ramener à la réalité. Difficile d’en dire plus sans en dire trop. C’est un regard plein de tendresse sur l’enfance, ce moment de la vie qui fleure bon l’innocence et où tout semble possible.
Le couple humain/animal de compagnie n’est certes pas nouveau en bande dessinée : Snoopy et Charlie Brown, Boule et Bill, Calvin et Hobbes, Lucky Luke et Jolly Jumper… Mais l’escargot est à ma connaissance une première. C’est un peu le Jiminy Cricket de Petit Pierrot, tenant à la fois le rôle du confident et de la bonne conscience.
Cet album au format atypique (27x25 cm) est un recueil de petites scènes de deux pages maximum. On y trouve aussi de magnifiques illustrations pleine-page qui feraient à n’en pas douter de magnifiques ex-libris dignes des plus beaux travaux de Roba en la matière. Graphiquement, le personnage de Varanda me rappelle le Jojo de Geerts : un gamin en culotte courte avec une tête proéminente et un regard malicieux qui vous fait fondre. Les couleurs aux tons sépia accompagnent parfaitement le dessin. Bref, voila un bel objet-livre (papier épais, cahier cousu..) qui comblera aussi bien les parents que les enfants.
Deux petit bémols toutefois : il manque le dos toilé qui aurait vraiment donné un plus à l’ensemble (il faut dire que je suis un fan absolu des dos toilés !) et le prix est un peu excessif et constituera un frein pour beaucoup d’acheteurs potentiels. J’avais déjà fait cette remarque à propos des Comptines malfaisantes chez le même éditeur. Il faut croire que les éditions Soleil ont choisi de mettre en œuvre une politique commerciale sur ce type de collection pour la jeunesse qui pourrait se résumer par le slogan « c’est beau mais c’est cher ».
Quoi qu’il en soit, dans le cas du Petit Pierrot, l’investissement me paraît justifié. Rangé en évidence dans la bibliothèque familiale, ce bel album fera partie de ceux que l’on prend plaisir à relire régulièrement. Et en ce qui me concerne, il n’y en a pas tant que ça.
Petit Pierrot, d’Alberto Varanda, éditions Soleil, 2010. 17 euros.
L’info en plus : Petit Pierrot est né sur un blog (http://petitpierrot.vefblog.net/) en juin 2008. Une belle occasion pour ceux qui auront découvert ce petit bonhomme grâce au livre de continuer à profiter de son univers si attachant sur la toile.
Je comptais en faire mon prochain billet aussi ^^
RépondreSupprimerJe comprends tout à fait tes bémols. Mais les prix des ouvrages jeunesse/d'illustration sont souvent plus élevés que ceux des BD, donc ça passe encore.
Ce qui passe moins pour moi, c'est qu'il va y avoir un tome 2 et que du coup on va devoir banquer !
En revanche, ça n'enlève en rien le charme du contenu ^^
... N'hésites pas à m'envoyer tia chronique sur mon blog.
RépondreSupprimerpour ce qui est du tome 2... je te rassure et du coup je ne vois pas où est le problème. En aucun cas les histoires se suivent d'une façon "classique"... C'est plutôt la continuation de l'univers de petit pierrot de manière génerale...
en tout cas, moi, j'ai envie de continuer, très envie même.. Besoin dirais-je.
pour le prix., c'est qu'il me semble également que les bouquins jeunesse sont géneralement plus chers queles bd, mais j'avouse que je ne connais pas très bien le milieu du bouquin jeunesse.
Alberto varanda
Moi en tout cas je suis partant pour le tome 2. Je serais même partant pour un joli portfolio ou quelques ex-libris sérigraphiés, numérotés et signés (mais il faudrait que le coût reste raisonnable bien sûr !). Dans ma chronique, je fais référence à Roba car j'ai 2 sérigraphies de Boule et Bill dans mon bureau. Il y en a d'autres qui m'intéressent, mais à 250 euros l'unité, je dois passer mon tour...
RépondreSupprimerpareil que pour Lelf, pourras-tu me communiquer le lien de ton papier sur mon blog, ou même ici .?
RépondreSupprimeren tout cas, ce qui me plait avec petit pierrot, c'est que je n'ai rien vu sur e-bay... J'ai bien l'impression que l'on aborde l'ouvrage differement.
Je ne sais pas ce qu'est un dos toilé ?
RépondreSupprimerUn dos toilé, c'est quand la tranche du livre n'est pas cartonnée mais est recouverte avec un tissu toilé. L'exemple le plus simple en littérature de jeunesse, ce sont les albums grand format de Claude Ponti. La plupart ont un dos toilé. Et personnelement, je trouve que cela donne au livre un charme fou !
RépondreSupprimerEn lisant le début de ton explication, j'ai tout de suite pensé aux Ponti ! Donc je vois très exactement ce que tu veux dire ! Merci pour l'info.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé ce petit personnage rêveur et tout en rondeur et cet escargot un peu trouble-fête !
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