C’est l’hiver. Lila est une petite fille que les autres enfants trouvent bizarre. Sa maman est partie dans le ciel et son Papa a des soucis. De toute façon, il n’est presque jamais là. C’est Madame Nellis qui s’occupe d’elle. Pour Lila, rien n’est important si Rien reste avec elle. Rien est un personnage imaginaire qu’elle s’est inventée pour tromper l’ennui et surmonter sa tristesse. Quand le printemps arrive, Lila plante les fleurs préférées de sa maman dans le jardin. Grâce à ces pavots bleus de l’Himalaya, la petite fille va renouer les liens avec son père et vivre une très belle saison.
Moi et Rien est un album d’une grande sensibilité. La mort de la mère ne fait aucun doute, mais elle est plus suggérée qu’affirmée clairement : « Pourquoi ne suis-je pas partie avec Maman dans le ciel ? Elle doit être sur l’Himalaya maintenant ». C’est une réflexion sur le travail de deuil, sur la façon de surmonter une épreuve aussi lourde pour un enfant. A cet égard, le rôle du printemps est fondamental : c’est le symbole du renouveau, le début d’une possible reconstruction.
La mise en page est « éclatée », avec une relation texte/image très variable d’une page à l’autre : deux illustrations et deux blocs-texte ; une illustration et un bloc-texte ; une illustration et deux blocs-texte ; une illustration pleine page. La seule illustration pleine page de l’album représente le moment le plus important, celui des retrouvailles entre le père et sa fille. Les illustrations sont enfantines, comme-ci Lila avait voulu dessiner elle-même les passages de son récit à la première personne. La petite fille est toujours représentée de la tête aux pieds, il n’y a que des plans larges et des plans d’ensemble, ce qui renforce le coté enfantin. Les couleurs sont quand à elles très froides, ternes.
Au final, cet album propose de traiter le deuil avec douceur et beaucoup d’intelligence. Un ouvrage à connaître et à recommander à ceux qui ne savent pas comment aborder avec leurs enfants le thème si particulier de la mort d’un proche.
Moi et Rien, de Kitty Crowther, L’école des loisirs, 2003. 5,50 euros. A partir de 8 ans.
L’info en plus : Le talent de Kitty Crowther a une fois de plus été reconnu à sa juste valeur puisque son dernier livre, Annie du lac, vient de remporter le prix Baobab de l’album au salon de Montreuil 2009. Plus d’informations ici : http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/I_05_01_bao.php
Chronique réalisée dans le cadre du challenge Lectures d'écoles et du challenge Les mercredis de l'album.
J'aime beaucoup cet album tout en délicatesse. Sur ce thème, il y a aussi L'arbre sans fin de Ponti.
RépondreSupprimerIl n'y a pas de lien direct sur le post "mettez en avant vos piblications" pour arriver sur ton billet, il faut passer pat le post sur le challenge des écoles ....
Un très bel album que j'ai choisi de présenter aussi !
RépondreSupprimerUn très bel album sur l'absence d'un être cher disparu...
RépondreSupprimerLes Mercredis de l'album sont l'occasion de découvrir de nouveaux blogs ! Les thèmes abrodés par Kitty Crowther sont impressionnants tant par la difficulté des thèmes abordés que par la tristesse de ces dessins. Et pourtant, les enfants aiment !
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