J’ai eu du mal au départ. Le rythme est assez lent, il y a pas mal de digressions, de retours en arrière pas forcément passionnants, de réflexions un peu cucul. La caricature est poussée à l’extrême entre les blancs-becs de la côte pensant tout savoir et prenant tout le monde de haut, et les cul-terreux du bush, authentiques cow-boys australiens à l’ancienne, amoureux d’un environnement sauvage que les premiers nommés ne pourront jamais comprendre. Et puis je n’aime pas du tout ce procédé consistant à annoncer l’air de rien des événements à venir, du genre « si j’avais su alors que... » ou « je ne pouvais pas me douter à ce moment là que... ». J’ai toujours l’impression que l’auteur essaie de relancer notre attention avec ces tics d’écriture et je vois cela comme un aveu de faiblesse, comme s’il nous disait, « bon, là, tu t'ennuies un peu, mais ne te sauve pas, tu vas voir, des choses géniales vont arriver ! ».
En gros, j’ai peiné, me demandant même si j’allais aller jusqu’au bout. Mais au moment où la tragédie se déploie (dans les 75 dernières pages), où les faits s’enchaînent sans temps mort, cela devient excellent. C’est douloureux, plein d’émotion contenue et surtout on va à l’essentiel. Rien que pour ça je ne regrette pas d’avoir découvert cet auteur dont j’avais beaucoup entendu parler au moment de la sortie en France de son premier roman il y a deux ou trois ans (« Lovesong »). Et puis je fréquente trop peu la littérature australienne, c’est un plaisir de m’y plonger de temps en temps.
Coal Creek d’Alex Miller. Phébus, 2015. 245 pages. 20,00 euros.
Je ne sais pas si j'aurai le courage d'attendre les 75 dernières pages. Pourtant l'Australie .....
RépondreSupprimerLes premières pages ne sont pas une purge non plus, mais le final quand est quand même très supérieur.
SupprimerJ'ai aimé cette lecture parce que c'est le genre de livre qui nous fait radicalement changer d'avis vers la fin et j'aime ça :D
RépondreSupprimerC'est vrai, parfois, il faut tenir jusqu'au bout pour être récompensé ;)
SupprimerPareil... pourtant l'histoire et l'australie .... mais pfiouuuu attendre les dernières pages ... arf
RépondreSupprimerMoi le bush australien, ça ne me fait pas particulièrement rêver.
SupprimerLes 75 dernières pages ? Tu es bien courageux.....
RépondreSupprimerTu n'es pas la première à me le dire :p
SupprimerIdem l'Australie : yes ! le bush et les cowboys Yes ! mais attendre les 75 dernières pages.. je vais plutôt aller voir du côté de Lovesong ;-)
RépondreSupprimerLovesong, j'y viendrai peut-être aussi un jour ou l'autre.
SupprimerQuel dommage qu'il prenne une telle dimension si tardivement...
RépondreSupprimerJe ne te le fais pas dire.
SupprimerJ'aime bien la lenteur, mais moins le procédé que tu cites. Mais pour découvrir de la littérature australienne, je veux bien aller y regarder de plus près.
RépondreSupprimerIl se pourrais même que tu accroches plus rapidement que moi qui sait ?
SupprimerJe trouve que la littérature australienne ou traitant de l'Australie se confine vraiment beaucoup au bush (en même temps il n'y a pas grand-chose d'autre sorti des grandes villes), mais justement il y a des villes passionnantes comme Sydney, pas composée uniquement d'australiens pur-jus (les descendants de bagnards ou personnels pénitentiaires qui réclament le "droit du sol" avant les aborigènes), donc j'attends autre chose de cette littérature et si en plus, il faut attendre les 75 dernières pages, j'en ai des bouffées de chaleur ! :)
RépondreSupprimerPour une Australie "urbaine", je te conseille "La gifle" de Christos Tsiolkas. Vraiment excellent !
SupprimerTrop lent pour moi... Si je n'accroche pas dès le départ c'est mort...
RépondreSupprimerAlors là, pour le coup, ça risque d'être mort ;)
SupprimerAllez, je note. Le résumé me plaisait, ton avis mitigé m'a dissuadé, et si finalement les 75 dernières pages sont excellentes, ça peut valoir le coup.
RépondreSupprimerExactement, ça peut valoir le coup.
Supprimerje vais laisser passer, et pourtant comme toi je trouve que je connais mal l'Australie, tu connais Kenneth Cook , il me fait mourir de rire avec ses nouvelles et a écrit également des romans beaucoup , beaucoup plus tristes , décrivant la violence quotidienne .
RépondreSupprimerJamais essayé Cook alors qu'il a tout pour me plaire je pense.
SupprimerTout comme Framboise. :-) Et bien d'accord pour explorer davantage la littérature australienne mais bon, y a mieux que ce roman sûrement.
RépondreSupprimerPour de la bonne littérature australienne, je te conseille "La gifle" ou encore "Les affligés" de Chris Womersley.
SupprimerJe n'y connais rien en littérature australienne, je préfère donc me concentrer sur les autres que tu cites en commentaires plutôt que celui-ci.
RépondreSupprimerC'est sans doute plus sage de se concentrer sur les autres titres ;)
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