Voila. J’ai reçu et lu mon second livre mystère. Dévoré même. Facile, il était du genre maigrichon. Mais bon, c’est pas la taille qui compte, heureusement. Face la bête, recouverte en bonne et due forme, je me suis senti moins déstabilisé que la première fois. Peut-être parce que je commence à devenir un vieux briscard de l’exercice. Mais surtout, je n’ai pas eu envie de me poser la moindre question. Juste profiter du plaisir de me lancer dans un livre choisi pour moi par quelqu’un qui me connait très bien. Parce que l’expéditrice n’était pas mystérieuse, elle. Et pour le coup, je n’avais aucune inquiétude, juste la certitude que ça allait me plaire.
L’histoire se passe à Bruxelles. Enfin, les histoires. Deux histoires à priori sans rapport. Celle de Thomas et Marie, des tourtereaux fauchés qui vivent dans un taudis loué par un affreux marchand de sommeil. Marie est très malade, alitée en permanence. Le couple doit partager son appartement avec des jumeaux albanais et deux familles, les Varoum et les d'Anchuso, dans une promiscuité totale. Les temps sont durs, le loyer n’est plus payé depuis des lustres et l’expulsion les guette. En parallèle on suit Serge, un chômeur un peu glandeur qui va perdre son ami Toni dans des circonstances effroyables dès les premières pages. Par la suite, Serge va s’improviser plombier et rencontrer Louise. Une divine surprise à laquelle il n’était à l’évidence pas préparé.
Les chapitres présentent tour à tour les pérégrinations de Serge et la situation catastrophique de Thomas et Marie. Aucun lien entre ces différents personnages à première vue, jusqu’au moment où l’on comprend que c’est Thomas qui raconte l’histoire de Serge (je ne sais pas si j’explique les choses clairement mais dans le livre, c’est limpide). A partir de là, le roman prend une autre dimension, belle et tragique. C’est parfaitement amené, j’avoue que je n’ai rien vu venir.
Je suppose que l’auteur est belge, pas seulement parce que ça se passe à Bruxelles mais parce que son vocabulaire ne laisse pas planer d’ambiguïté (qui d’autre qu’un belge écrirait « septante » ! ). Je parierais sur un homme car l’écriture me semble très masculine (même si je serais bien incapable de définir précisément ce qu’est une écriture masculine). En tout cas c’est une écriture à la fois orale et travaillée, fluide et imagée comme j’aime.
Le ton est pessimiste sans être désespéré. Il relève plutôt d’une certaine forme de réalisme. Le regard porté sur le monde, les gens, la vie, n’est pas des plus joyeux mais je l’ai trouvé d’une grande lucidité. Surtout, ce roman nous raconte une magnifique histoire d’amour. Pure et forcément triste aussi. Une histoire sans cynisme, d’une sincérité bouleversante. Une histoire qui m'a énormément plu et a essoré mon petit cœur de pierre.
Finalement, c’est ce que j’adore avec les livres mystère. On m’embarque sur un terrain où je ne serais jamais allé moi-même. Bien sûr, je peux me dire que j’ai eu de la chance et que je suis à chaque fois bien tombé. Mais ce serait oublier à quel point les livres qui m’ont été adressé ont été choisis avec soin. Mes expéditrices ne se sont pas trompées et je les remercie pour la pertinence de leur choix. Et si la première souhaitait garder l’anonymat, ce n’est pas le cas de la seconde alors, ma très chère
Noukette, permets-moi de t’adresser un grand merci et de te faire une tonne de bisous. Tu m’as en quelque sorte rendu la monnaie de ma pièce, et rien ne pouvait me faire plus plaisir.
En attendant, à l’heure qu’il est, je ne connais toujours pas le titre et l’auteur de ce roman… Je reviendrai lever le voile ce soir.
Edit de 18h00 :
Voila, j'ai déshabillé mon livre mystère. C'était "Quatrième étage" de Nicolas Ancion, un auteur dont je n'avais jamais entendu parler auparavant. Une bien belle découverte ! Noukette, je suis partant pour découvrir d'autres titres de ce belge talentueux, si tu veux m'accompagner ce sera évidemment avec plaisir.