Albaan y grandit dans la sérénité, près de sa mère, de son petit frère et de sa meilleure amie Lilijann. Pourtant, le jour où ses rêves sont troublés par d’horribles cauchemars, la jeune fille se demande si l’avenir ne réserve pas de sombres menaces. Une intuition confirmée par l’arrivée d’une étrange femme au visage brûlé qui semble la tenir responsable des tragédies à venir.
Cécile Roumiguière met en scène une « terre où les hommes ne sont là qu’en pointillé ». Elle décrit une société matriarcale émancipée, sexuellement libérée et politiquement affranchie d’une quelconque influence masculine. Libres de choisir leurs amours et leurs métiers, les femmes de Iurföll veulent à tout prix préserver leur mode de vie. Mais les temps changent, de lourds nuages s’amoncellent au-dessus de la presqu’île et l’équilibre de la communauté pourrait voler en éclat de manière définitive si celle que l’on surnomme « la femme aux chiens » parvenait à ses fins.
Un roman d’initiation porté par l'omniprésence d’un environnement sauvage et par une langue alliant réalisme et poésie. J’ai aimé cette ode à la nature et à la féminité ainsi que les références d'inspiration nordique traversées d'accents païens. Au final la société matriarcale, le secret de famille, la vengeance et les traditions séculaires confrontées à la modernité forment un ensemble de thématiques aussi variées que passionnantes. Dépaysement et envoutement garantis !
Filles de la Walïlü de Cécile Roumiguière. L’école des loisirs 2020. 268 pages. 15,50 euros. A partir de 14 ans.
Une nouvelle pépite jeunesse partagée avec Noukette