Un vrai plaisir de retrouver le duo Charlotte Bousquet - Stéphanie Rubini après l’excellent « Rouge Tagada ». Une fois encore, l’adolescence est au cœur de leur propos. Et une fois encore, elles en dressent un tableau aussi sensible que réaliste. Des personnalités fragiles, une vraie souffrance, une réflexion profonde sur la force de l’image. Celle que l’on voudrait préserver, cultiver. Et celle que l’on renvoie, parfois bien malgré nous. Destructrice. Aujourd’hui les nouvelles technologies et les réseaux sociaux changent fortement notre rapport au monde. Tous les faits et gestes peuvent être relayés, partagés en deux clics. La méchanceté gratuite fait ensuite le reste et l’humiliation subie est parfois impossible à supporter. Tout cela est ici abordé en finesse, sans pathos, sans en rajouter des tonnes, sans tomber dans la mise en garde moralisatrice.
Le dessin est simple et efficace, le découpage reste constamment au service du récit et de la lisibilité tandis que les couleurs pastel adoucissent l’âpreté de certaines situations. La fin est joliment trouvée, elle montre que l’adversité offre parfois de magnifiques rencontres, mais je l’ai trouvée trop abrupte. J’ai refermé l'ouvrage avec la désagréable impression de laisser Léa en plan au moment où une éclaircie s’annonce, et j’aimerais vraiment découvrir la façon dont les choses vont se passer pour elle par la suite. Espérons que ce sera dans le dernier volume de cette trilogie adolescente qui, pour l'instant, ne souffre d'aucune fausse note.
Mots rumeurs, mots cutter de Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini. Gulf Stream, 2014. 72 pages. 15,00 euros.
Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec Leiloona, Noukette et Stephie. M'est avis qu'elles ont aimé autant que moi...
Les avis de Laël et Liyah.
Les avis de Laël et Liyah.