Evidemment, celles et ceux qui ont lu Défaite des maîtres possesseurs vont tout de suite voir que ce roman possède de gros points communs avec celui de Vincent Message. Très, très gros même. M’étonnerait que l’Argentine Agustina Bazterrica ait lu l’écrivain français mais quand même, les similitudes entre les deux histoires sont particulièrement évidentes. D’ailleurs je n’avais pas franchement aimé le roman de Message et j’ai eu exactement le même ressenti avec celui-ci.
L’histoire n’est qu’un prétexte. Agustina Bazterrica a écrit un texte à charge dont le but est clairement de dénoncer l’exploitation et la maltraitance animale. Et pour se faire, elle emploie les grands moyens. Que ce soit dans la visite de l’abattoir ou dans la description d’une nouvelle forme de chasse à courre, elle ne lésine pas sur les détails. Je dirais même qu’elle décortique absolument tous les gestes et sévices effectués par les bourreaux sur leurs victimes. C’est à la limite du supportable, je ne me souviens pas avoir lu des passages aussi gerbants depuis… jamais en fait !
L’histoire ne sert donc qu’à dénoncer. Les personnages sont d’une froideur glaciale, sans charme et sans relief, ils sont juste là pour provoquer l’écœurement, pour choquer, pour montrer à quel point le traitement réservé aux specimens destinés à la consommation est plus que révoltante. En ce qui me concerne le fait d’insister lourdement sur les horreurs a été contre-productif. Ce côté « documentaire dégueu » enrobé sous des faux-airs de fable et de parabole m’a à la fois donné la nausée et une désagréable impression de complaisance face à la cruauté. Ce n’était évidemment pas le but mais c’est vraiment la sensation que j’ai eue.
Une lecture sans aucun plaisir donc. L’écœurement a pris le dessus sur tout le reste malheureusement, les situations révoltantes et les descriptions hyper précises n’étant jamais contrebalancées par une épaisseur romanesque qui aurait pourtant été bienvenue. Dommage. Mais au moins le message est clair !
Cadavre exquis d’Agustina Bazterrica. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud. Flammarion, 2019. 300 pages. 19,00 euros.
Au début de ton billet, j'ai aussi pensé au roman de v message. Roman que j'ai vraiment aimé, plein de qualités en plus des idées sous jacentes. Et sans glauque asséné, à mon souvenir.
RépondreSupprimerJe passe, j'avais beaucoup aimé Défaites des maîtres et des possesseurs, mais je n'ai pas spécialement envie de relire sur le sujet, surtout si l’écœurement domine.
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé le roman de Vincent Message mais il y avait une écriture, une trame romanesque. Tu ne me donnes pas du tout envie de découvrir ce texte là .
RépondreSupprimerCoucou,
RépondreSupprimerpas envie d'avoir la gerbe moi :-S et puis la maltraitance animale ben pfff je sais pas ça m'énerve un peu cette surmédiatisation ... Je nie pas le faits qu'il y a sans doute des choses révoltantes mais c'est peut être pas pour tout... Hop voilà prête à me faire lyncher par la vindicte populaire des vegans !!!!
bises (tu vois tu n'es pas un "gros dur" à cuire hihihihhi
j'entends beaucoup parler de Vincent Message mais je ne me souvenais plus que tu l'avais lu (du coup j'ai relu ton billet et ça me suffit à dire je passe)Pour celui-ci, idem .. vu ton billet et le contre-productif, je suis très sensible à ça ... ensuite, l'idée ben moi j'ai pensé à tous les robots créés par les humains, copie de nous mais avec une date de fin ... (Blade Runner ou un dont le titre m'échappe)
RépondreSupprimeret puis l'idée de manger des hommes à la place des animaux, je n'y crois absolument pas - du coup, je n'avais pas envie de le lire
Bizarre, cette similitude....
RépondreSupprimeralors moi, le Message j'ai essayé deux ou trois fois et je bloque... Je ne lirai pas celui-ci !
RépondreSupprimerFaut croire que je suis prête au pire... Il me tente bien, moi! Comme j'ai l'habitude d'avoir le coeur bien accroché...
RépondreSupprimerBillet très intéressant qui m'a, paradoxalement, donné envie de lire le livre dont je n'avais pas entendu parler : on verra bien, le sujet est passionnant et un traitement qui n'en élude pas l'horreur peut être efficace.
RépondreSupprimerJe louais donc ta persévérance et te remerciais d'avoir lu ce livre jusqu'au bout, ce qui nous évitera de nous fourvoyer !
RépondreSupprimerj'ai eu tellement de mal avec le roman de Vincent message je ne suis pas prête à remettre ça. Mais comme je l'écrivais à l'époque cela m'a fait réfléchir.
RépondreSupprimerBonjour Jérôme, je passe donc sur ce titre mais je note le roman de Message...
RépondreSupprimerSyl.
Ah, je l'ai commandé ! Mais je ne sais pas si je le lirai rapidement ou plus tard.
RépondreSupprimerAh oui, on a tout de suite le Vincent Message en tête en lisant tes premières lignes. Bon, en même temps, c'est une intrigue qui n'est pas difficile à imaginer, assez pratique même pour faire passer ces messages qui sont dans l'air du temps. Peut-être que chaque pays a son Vincent Message.^^ Je n'avais pas trop accroché non plus avec ce dernier du coup je passe.
RépondreSupprimerVoilà, c'est lu, avec intérêt mais sans passion car dans l'ensemble, c'est un roman raté ; je rejoins ton avis, mais je pense que l'auteur mérite d'être suivie.
RépondreSupprimerJe vais plutôt lire le roman de Message qui m'attends depuis un moment.
RépondreSupprimerAh oui, c'est étonnant ces ressemblances !
RépondreSupprimerJe ne connais pas le livre de V. Message, et je ne risque pas de connaître celui-ci. Pas envie de me balader avec une bassine au cas où le temps de ma lecture :)
RépondreSupprimerBon, je viens de le terminer, et là franchement l'auteur y va fort. je ne pense pas que ça convainque (orthographe? je ne vérifie pas)de lâcher la viande (alors que celui de V Message, si! Ici on est dans le cannibalisme, alors que chez V message, non.
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