Ça ressemblait pourtant à un bon plan : « Tous les samedis soirs, pépé emmène mémé en ville et laisse la maison vide ». Leur coffre est plein de pognon, il n’y a qu’à le forcer et à se servir. C’est Karim qui a monté le coup. S’il a pris Cynthia et Quentin, c’est parce que ce sont eux qui lui ont donné le tuyau. Pat, le petit génie de l’informatique, il est là pour ouvrir le coffre. Quant à Luka, c’est le gros bras qui pourra aider au cas où la situation viendrait à dégénérer. Si les cinq apprentis cambrioleurs n’ont aucune difficulté à neutraliser l’alarme, ils tombent sur un os avec le coffre. C’est une combinaison mécanique, pas électronique. Pat est incapable de l’ouvrir. Reste plus qu’une solution : attendre le retour des proprios et leur faire cracher le morceau. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, loin de là…
Avec Une nuit de pleine lune, Hermann (au dessin) et son fils Yves H (au scénario) offrent à leurs lecteurs un angoissant huis-clos. Tout y est : la vieille maison isolée, le soir tombant, des relations pas très nettes entre les protagonistes, une nervosité de plus en plus palpable… On sent bien qu’un drame va survenir, mais on se demande quelle trouvaille va nous être proposée. Personnellement, j’ai vite écarté l’hypothèse de la maison hantée (trop classique). Je pensais plutôt au fils psychopathe que pépé et mémé cachent dans leur cave depuis sa naissance et qui surgit d’un seul coup pour rétamer cette bande de cambrioleurs à la petite semaine. Vous imaginez bien que je ne vais pas vous dire comment tout cela se termine. Seule précision, j’ai eu tout faux (quoi que…).
Au bout du compte, ce thriller se révèle d’une redoutable efficacité. Certes, les dialogues plein de "jeunisme" sonnent parfois très faux mais le dessin et le découpage participent grandement à la mise en place de l’ambiance suffocante qui traverse l’album. En vieux routier de la BD, Hermann maîtrise son sujet. Un formidable travail sur la lumière avec beaucoup d’ombre, de clair-obscur, du grand art quoi. Et puis le placement de la caméra est toujours impeccable, soulignant les moments de tension et rendant le récit parfaitement lisible, une gageure pas évidente à relever avec autant de personnages éparpillés dans la maison.
Un one-shot vraiment excellent si l’on aime le genre. Attention, tout cela reste du pur divertissement, rien de plus. Mais après un détour très décevant du coté de la piraterie avec le Diable des sept mers, le célèbre duo père/fils redresse la barre avec beaucoup de brio.
PS : l’album ne sortira en librairie que le 14 septembre. J’ai pu le lire en avant première grâce à l’excellent mensuel de prépublications L’immanquable.
Une nuit de pleine lune, de Hermann et Yves H, Glénat, 2011. 56 pages. 13. 50 euros.
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Euh... Si je dis que ton billet me fait peur, je sors ?? ;)
RépondreSupprimerNon Soukee, tu restes et ton commentaire me rassure parce que j'avais peur d'en avoir trop dit !
RépondreSupprimerTu es très en avance sur la date de sortie, c'est intéressant. Un duo père/fils, ce n'est pas toujours évident. Ici ça semble bien marcher. Tant mieux! Je surveillerai donc la sortie de cet album.
RépondreSupprimerC'est une blague pour le prénom des jeunes personnages ???!! ;)
RépondreSupprimerTu donnes envie, on dirait un peu du Chabouté à la manière dont tu en parles... Je n'ai encore rien lu de ce duo d'auteurs (honte à moi) ^^ Peut-être l'occasion...
Un billet qui donne vraiment envie pour le coup ! Tout est réuni pour me plaire : je la note pour me la procurer dès sa sortie !
RépondreSupprimerSincèrement Mo', je souhaite de tout coeur que ton petit lutin ne ressemble jamais au Luka de cette histoire ! En même temps, je ne me fais aucun souci :)
RépondreSupprimerj'espère que mon autre mini-moi ne ressemblera pas non plus au Quentin de cette histoire ^^
RépondreSupprimerTon billet est parfait, mais rien que l'ambiance et le sujet... Brrr ! Ca fait froid dans le dos ! ;)
RépondreSupprimerD'un autre côté, c'est une expérience un thriller en BD.
@ soukee : c'est vrai que l'expérience du thriller en BD peut être très casse-gueule pour les auteurs. Mais ici, ils s'en tirent parfaitement bien.
RépondreSupprimerIl me tente bien cet album...
RépondreSupprimerÇa fait peur tout ça. Rien que la couverture n'est pas très engageante.
RépondreSupprimerAlléchant, même si je n'ai jamais trop accroché aux dessins d'Hermann... Mais je note quand même !!
RépondreSupprimerComme Noukette, je reste assez mitigé vis à vis le dessin d'Hermann... mais ici, le style et le résumé que tu nous fais du récit me donne vraiment envie de l'essayer...
RépondreSupprimerEt il est décevant, le Diable des Sept mers?? Dommage, puisque j'ai le diptyque qui m'attend dans ma PAL...
Moi j'aime bien le duo Hermann, ça devrait me plaire !
RépondreSupprimerJ'ai beau aimer les thrillers, en BD, je ne suis pas sûre...
RépondreSupprimer@ Sara, Yvan, Noukette et Choco : si l'un d'entre vous venait à lire cet album, j'aimerais beaucoup lire votre avis.
RépondreSupprimer@PG : oui, j'ai trouvé le diable des 7 mers très décevant. En même temps, depuis Long John Silver, tous les récits de piraterie me semblent décevants.
Comme je l'ai écrit dans mon billet, le scénario est bien ficelé , du bon savoir faire. Je partage totalement ton point de vue sur l'excellent travail sur la lumière.
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