A Londres, suite à une série de meurtres, la police doit faire appel à un généalogiste pour trouver le point commun entre les différentes victimes. Toutes ne se connaissaient pas, toutes sont d’âge et de catégories socioprofessionnelles différentes et toutes n’ont pas été tuées de la même façon, mais on a retrouvé sur chacune d’elle le code 1A137 « tatoué » avec un objet tranchant sur une partie du corps. Or, ce code correspond à ceux utilisés par les services municipaux pour enregistrer les naissances et les décès dans les registres d’état civil. Très vite, le généalogiste se rend compte que le code correspond à celui du certificat de décès d’un certain Albert Beck, poignardé en 1879 au même endroit et le même jour que la première victime du tueur. Apparemment, l’assassin actuel reproduit les meurtres perpétrés par un serial killer londonien de la fin du 19ème siècle. Pendant que la police utilise des méthodes traditionnelles, le généalogiste tente de comprendre le fonctionnement et les mobiles du psychopathe en décortiquant les registres et les archives criminelles du Londres victorien. Une course contre la montre s’engage pour stopper les méfaits du tueur avant que celui-ci achève sa sinistre besogne et ne disparaisse définitivement…
Dan Waddell s’est lancé dans un pari osé en choisissant de faire d’un généalogiste le héros d’une série policière. On pense généralement que la généalogie est un loisir de retraités aux cheveux blancs qui aiment par dessus-tout le silence et la poussière des salles d’archives. Rien de franchement glamour ni de trépidant. Et pourtant, son héros, Nigel Barnes, vous happe littéralement lorsqu’il se lance avec gourmandise sur les traces du tueur en dépouillant les registres d’états civils et les journaux du 19ème siècle. Son imparable méthode, la façon dont l’enquête évolue au fil des découvertes généalogiques et le suspens insoutenable des cinquante dernières pages où tout se joue en fonction du résultat de ses recherches… Il y a là de quoi embarquer le lecteur le plus réticent.
Oh, il y a bien quelques écueils. Déjà, l’écriture (ou la traduction) n’est pas exceptionnelle. C’est correct, sans plus. Ensuite, on peut se demander pourquoi, alors que le compte à rebours avant le dernier meurtre est enclenché, la police ne fait pas appel à d’autres généalogistes pour accélérer les recherches historiques. Enfin, la figure de l’inspecteur chargé de mener l’enquête réunit tous les clichés du genre : un flic bourru et solitaire au passé chargé qui passe son temps libre à boire du vin, on a déjà fait plus original. Mais ces quelques points faibles sont balayés d’un revers de la main lorsque l’on est plongé dans cet implacable mécano où les pièces se mettent en place les unes après les autres avant l’apothéose finale.
Il est injuste de constater qu’un polar d’une telle qualité soit passé complètement inaperçu au moment de sa sortie au mois d’octobre. Sans doute un problème de calendrier. C’est typiquement le genre d’ouvrage à déguster sur la plage en plein été. En tout cas je vous aurais prévenu. On à affaire ici à du très bon dans le genre. Et puis si vous êtes fan de la série télé Cold Case, dites-vous bien que ce Code 1879 est fait pour vous !
Code 1879, de Dan Waddell, Rouergue, 2010. 280 pages. 20 euros.
Il me plairait tout à fait, ce livre, vu son sujet et son héros! J'aime la généalogie qui désormais se fait si facilement par internet! C'est devenu glamour et tendance, je t'assure, sauf que seuls les retraités ont suffisamment de temps pour s'y adonner! :)
RépondreSupprimerL'auteur est passionné par le sujet et il sait le rendre passionnant. On voit qu'il sait de quoi il parle. Franchement, c'est dommage de voir un si bon polar passer complètement inaperçu.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout mais ça m'a l'air très sympa ! Je le note tout de suite, merci pour cette découverte...
RépondreSupprimerJ'ai pratiqué la généalogie entre 20 et 30 ans et il est vrai que je rajeunissais les salles d'archives ! J'aime toujours, surtout le côté recherches historiques, et ce livre retient mon attention, même si en effet, on n'en a vraiment pas beaucoup entendu parler...
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai tâté la généalogie quand j'étais dans la jeune vingtaine!! Ça a d'ailleurs été une des raisons de mon voyage sur le Vieux Continent! J'ai dépoussièré un vieux recueil de parchemins des archives maritimes de La Rochelle, pour dénicher le contrat d'engagement de mon ancêtre!!! Ceci étant dit (qu'est-ce que vous n'en avez rien à foutre!! ;-) ), ton roman me semble palpitant. Il y a longtemps que je n'ai pas lu de polar bien trépidant, dont on lit les dernières pages sans même penser à respirer! Je serais dû, et ce titre et son héros m'intéressent beaucoup! Merci Jérôme pour cette belle découverte!!
RépondreSupprimerRebonjour Jérôme,
RépondreSupprimerJuste un mot pour te dire que monsieur Francis Desharnais, l'auteur des albums Burquette, a confirmé dans ma Lucarne sa présence à Paris pour le 25 janvier. Pour plus d'infos, clique sur ma signature.
Le thème a l'air très intéressant mais si tu dis que c'est mal écrit, ça me fait un peu peur.
RépondreSupprimerNon non, je ne dis pas que c'est mal écrit. Je dis juste que ce n'est pas une écriture flamboyante mais ça reste très correct pour une traduction de polar anglo-saxon. Disons que n'est pas Ed Mc Bain qui veut !
RépondreSupprimerJe n'en n'ai pas du tout entendu parler et pourtant c'est un livre qui pourrait facilement me plaire !
RépondreSupprimerTiens, un thème assez inattendu que celui de la généalogie, alors je garde ce titre en tête !
RépondreSupprimerPour ma part, j'ai trouvé ce livre tres quelconque.Le personnage du généalogiste est assez attachant mais les autres protagonistes sont assez caricaturaux ou mal définis. L'ecriture n'est pas tres bonne et l'auteur plonge tête baissée dans de nombreux clichés (par exemple, finir un chapitre par "quelque chose ne collait pas", ce genre de choses...)...bref, je l'ai fini avec difficulté.
RépondreSupprimer@ malo : je suis d'accord avec toi pour la faiblesse de l'écriture et le coté caricatural des personnages policiers. Mais j'ai pris ce roman pour ce qu'il est, à savoir un moment de lecture détente agréable pour peu que l'on se laisse embarquer par les rebondissements de l'intrigue. En tout cas je persiste à croire que c'est typiquement un roman à lire sur la plage en plein été et qu'il n'est pas sorti au bon moment.
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