Sur l’île de Pandala, le village des Pandawas est dévasté et tous les habitants tués par une mystérieuse horde d’assaillants. Pandhravan, un jeune panda absent au moment des faits est le seul rescapé. Devenu orphelin, il part avec pour seul souvenir un morceau de pendentif récupéré dans la main de son père. Recueilli par un maître en arts martiaux, il commence un dur apprentissage dans le but de venger les siens…
Pandala est une œuvre pour le moins surprenante. Inspiré du jeu en ligne Dofus, ce spin-off se caractérise essentiellement par son absence de texte. 96 pages sans aucun dialogue ! Un tel parti-pris est risqué, car vouloir faire reposer la compréhension de l’intrigue uniquement sur la lecture de l’image demande une maîtrise parfaite de la narration propre à la BD. Mais force est de reconnaître que le pari est ici réussi. Le découpage est d’une fluidité rarement vue. L’alternance des types de plan (du plan d’ensemble au très gros plan) permet notamment de donner beaucoup de dynamisme aux différents événements qui se succèdent. Les combats sont eux-aussi très réussis : tout semble chorégraphié comme dans les meilleurs films d’arts martiaux.
Au niveau du dessin, le travail en couleurs directes sur les décors est un pur régal : les grands espaces, les lumières magnifiques... J’ai un peu plus de mal avec les personnages. On a parfois l’impression d’avoir sous les yeux les celluloïds utilisés par les studios d’animation. Attention néanmoins : Pandala est tout sauf un anime comics !
Du coté du scénario, ça sent le déjà vu à plein nez. L’intérêt majeur réside dans le nombre de clins d’œil et de références dont ce premier volume est truffé. Le début de l’histoire avec le village détruit fait penser à Conan le Barbare. Puis l’apprentissage avec le maître dans la montagne au pied de la cascade m’a rappelé quelques scènes des Chevaliers du zodiaque (notamment l’entraînement de Shiryu, le chevalier du dragon). Le maître panda à des faux airs du Tortue Géniale de Dragon Ball tandis que la transformation du renard en super combattant évoque les Super Sayians de cette même série. On pourrait aussi citer Gon, ce petit dinosaure héros du manga du même nom qui, lui aussi, évolue dans un décor naturel et dont les histoires ne comportent aucun texte ni dialogue. Mais l’influence principale, d’un point de vue graphique, est sans conteste à chercher chez Miazaki. L’hommage est évident et Bertrand Hottin n’a jamais caché son admiration pour le maître des studios Ghibli.
En conclusion, Pandala est une œuvre à la fois originale et magnifique au niveau esthétique. Et même si le scénario reste assez léger et très convenu, les aventures de ce petit Panda méritent assurément le coup d’œil.
Pandala T1, de Tot et Bertrand Hottin, éditions Ankama, 2007. 96 pages. 12,90 euros.
L’info en plus : Le cycle de Pandala s’est conclu avec la parution du 3ème tome de la série en juin 2009. Depuis un peu plus d’un an, Bertrand Hottin s’est lancé dans une nouvelle aventure avec Les chroniques d’Ecaron. Pour l’instant, cette nouvelle BD n’est visible que dans le mensuel Dofus Mag. Il n’y a pas de date de sortie prévue pour un éventuel album.
Les deux premières planches |
lu dans le cadrde du challenge Pal sèche |
Editions Ankama : tout dans graphisme, (presque) rien dans le scénario.
RépondreSupprimerIls ont leur priorité.
C'est un éditeur que je fréquente très peu mais ta remarque me semble assez juste dans l'ensemble.
Supprimer