mardi 17 novembre 2009

Les soliloques du pauvre et autres poèmes


Figure du Montmartre du début du 20ème siècle, Gabriel Randon est né en 1867 à Boulogne sur Mer. Sa mère l’emmène à Paris alors qu’il n’est qu’un enfant. Quittant à 16 ans cette femme qui le maltraite, il erre dans la capitale, côtoie les clochards et les vagabonds et trouve refuge dans le très pauvre et populaire quartier du sacré cœur.


Jehan Rictus, son pseudonyme d’artiste, naîtra en 1896, inspiré par la lecture de Villon. Chansonnier et poète, Jehan Rictus crache d’abord sur le papier, puis dans les cabarets parisiens, sa jeunesse passée dans la rue, entre misère et souffrance.

Pour dire la rue, le froid et la faim, il s’exprime dans un argot aux accents du faubourg que Vautrin et Tardi n’auraient pas renié. Défenseur des moins que rien, il veut faire entendre la voix de ceux qui n’ont pas la parole. Le langage parlé des soliloques du pauvre est une mélodie atypique dont beaucoup de slameurs actuels sont les héritiers.

Ce n’est pas la légion d’honneur obtenue quelques années avant sa mort qui changera sa fidélité au peuple. Pendant urbain du poète de la terre Gaston Couté, Jehan Rictus a vu ses textes déclamés sur scène par Jean-Claude Dreyfus.

Il faut lire et relire Les soliloques du pauvre pour entendre cette voix de la misère et de la révolte qui, plus de 100 ans après sa première publication, n’a jamais été autant d’actualité.



"Faire enfin dire quelque chose à quelqu’Un qui serait le Pauvre, ce bon pauvre dont tout le monde parle et qui se tait toujours.


Voilà ce que j’ai tenté."

Les soliloques du pauvre et autres poèmes, de Jehan Rictus, Éditions Au diable Vauvert, 2009. 5 euros.

L’info en plus : Une édition critique des Soliloques du pauvre est parue en juin 2009 aux éditions Classiques Garnier, 1er volume de la collection Classiques de l’argot et du jargon.

6 commentaires:

  1. Il y a plein d'erreurs dans cette présentation. Mais dans le livre du Diable Vauvert aussi, déjà.

    Par exemple : Son pseudo fut créé en 1895.... Sa légion d'honneur il l'a obtenue quelques mois avant sa mort... Mais ce sont des détails. Plus important : il n'a pas passé sa jeunesse dans la rue (6 mois, grand maximum)...

    Enfin bref, les belles légendes ça fait du bien. Or cette légende il a beaucoup contribué à la créer. Elle cache, en fait, des réalités inavouables, même à soi-même.

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  2. Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il a beacoup enjolivé sa légende, omme tant d'autres avant lui. Par contre, je ne comprends pas votre dernière phrase. Pourriez-vous préciser votre pensée ?

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  3. je note la référence de cet album en tout cas. J'espère que je pourrais le trouver facilement

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  4. Attention Mo ce n'est pas un album, c'est un petit recueil de poésie. Et je pense qu'on le trouve encore très facilement.

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  5. oui, mais c'est le thème qui m'intéresse ici. J'y suis sensible (et sensibilisée). Ça peut aussi devenir pour moi un outil de travail

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  6. Le plus difficile, c'est la langue dans laquelle s'exprime Rictus. Une sorte d'argot parisien plein de gouaille pas toujours facile à suivre. Sinon, c'est vraiment très bon. Si tu as la chance de le feuilleter en librairie, lis juste le 1er texte, L'hiver. Il parle de ceux qui profitent de l'arrivée de cette terrible saison pour se faire de l'argent sur le dos des pauvres (les journaux, le spolitiques, les artistes...). Un régal.

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