Une maman pluie et une maman soleil. Une maman qui change d’humeur sans crier gare, qui rayonne puis s’éteint, perd le goût de tout et ne s’occupe plus de rien, même pas du fils qu’elle élève seule. Ce fils, c’est lui qui parle. Il dit son quotidien incertain, les hauts et les bas, la vie dans un grand huit sans fin. Il dit ce jour où maman n’est plus parvenue à faire face, ce jour où elle s’est retrouvée à l’hôpital psychiatrique et lui chez ses grands-parents. Il dit le moment de la première visite, sa crainte de voir des fous partout et sa certitude que sa mère n’avait rien à faire parmi eux. Il le dit avec ses mots, ses peurs, ses incompréhensions, ses espoirs.
L’enfant ne juge pas, ne critique pas, n’accable pas. Il déborde d’amour et s’inquiète. Pas pour lui mais pour elle. Il ne perd pas pied, ne voit pas tout en noir, même si l’angoisse ne le quitte pas, à l’école et ailleurs.
Un roman jeunesse tout en retenu. Un roman jeunesse intelligent qui ne se règle pas à coup de baguette magique et ne sombre pas non plus dans le sordide. Bien sûr à la fin la maman va mieux et un avenir se dessine. Mais tout reste fragile et l’enfant, d’une étonnante maturité, en a bien conscience : « Si maman est un nuage, moi je suis le petit arbre en dessous. Alors, quand maman pleure, c’est moi qui suis mouillé. […] Mais maintenant je me rends compte que ça ne me dérange pas d’être mouillé de temps en temps. Je n’ai pas peur de suivre un nuage. »
En un mot comme en cent : Superbe !
J’ai suivi un nuage de Maëlle Fierpied. L’école des loisirs, 2018. 84 pages. 12,50 euros.
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