vendredi 18 mars 2016

Magic Time - Doug Marlette

Voila, c’est fait, j’ai lu mon pavé de l’année. 670 pages avalées d’une traite, cul sec.

Doug Marlette, prix Pulitzer pour ses dessins de presse, est mort dans un accident de voiture en 2007. Magic Time, son second et dernier roman, date de 2006 et s’ouvre au début des années 90 au moment où le journaliste Carter Ransom, en pleine dépression, quitte New-York et retourne auprès des siens dans sa ville natale de Troy, au fin fond du Mississipi. Il y retrouve ses amis d’enfance quelques semaines avant la réouverture d’un procès ayant marqué la région vingt-cinq ans plus tôt. En 1965, tandis que la lutte pour les droits civiques prenait une ampleur phénoménale, le Ku Klux Klan avait incendié une église et tué quatre personnes dont Sarah, la fiancée de Carter. A l’époque son père, juge respecté pour sa probité, avait conduit le premier procès qui s’était conclu sur la condamnation de deux membres du Klan. Alors que de nouveaux éléments devant permettre l’implication du réel commanditaire du crime sont apparus et que l’affaire va être à nouveau jugée, Carter s’apprête à revivre l’épisode le plus douloureux de sa jeunesse.

Un roman addictif à la construction très maline. Marlette alterne les épisodes entre 1965 et 1990, permettant de plonger le lecteur au cœur des événements tragiques d’une époque où une certaine Amérique xénophobe et violente ne pouvait accepter une quelconque émancipation des noirs. Il montre sans jugement un racisme atavique dû à des habitudes ancestrales où même les blancs les plus modérés voient dans les militants des droits civiques des agitateurs venus troublés la quiétude d’un sud profond où il ne semble à personne nécessaire de faire bouger les lignes. On découvre aussi que les activistes, blancs ou noirs, pour la plupart venus du nord, étaient partagés entre les partisans de la non-violence et ceux prônant une action beaucoup plus véhémente.

Même si  le nombre important de personnages implique de garder une attention constante pour ne pas perdre le fil, cette immersion extrêmement documentée et précise au cœur de l’un des épisodes les plus marquants de l’histoire américaine se révèle passionnante. Quelques bémols néanmoins, notamment une histoire d’amour bien trop romanesque pour moi et surtout un épilogue accumulant les « happy end » tellement sirupeux que j’ai tourné la dernière page avec les doigts collants. Il n’empêche, ce Magic Time vaut vraiment le détour. De toute façon, pour que je m’enfile un pavé aussi vite, il faut qu’il me plaise sacrément !  

Magic Time de Doug Marlette. Cherche Midi, 2016. 670 pages. 22,00 euros.

Les avis de Kathel et Léa

Et un grand merci à Solène pour ce cadeau d'anniversaire inattendu.













46 commentaires:

  1. Tes bémols me rebutent un peu... Mais pour le sujet et la flopée de personnages, je vais sûrement craquer. Je vais toutefois attendre la parution en poche.
    670 pages = un pavé? On reparlera de pavé si tu lis "City on Fire"!!!

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    1. Pour moi, si on dépasse les 400 pages c'est un pavé ;)

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  2. J'avais déjà lu l'avis de Kathel. Mon prochain pavé de l'été ?

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  3. Bah, les happy ends, je les ai déjà oubliés, ne me reste que la façon astucieuse d'amener une histoire passionnante...

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  4. Mon bémol concerne juste l'histoire d'amour au présent ( toujours pas rédigé mon billet) et la happy-end ( de trop).

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  5. Tu m'as donné envie de le lire, je note !

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  6. tu lis des pavés toi maintenant ;) ? Comme tu dis, lu si vite c'est qu'il a dû te plaire!

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  7. Voui, des pavés comme ça, ce ne sont même pas des pavés! Exact, j'ai trouvé que l’histoire d'amour avançait bien vite, mais bah.Le sujet était ailleurs.

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    1. Tu as bien raison, le sujet est vraiment ailleurs.

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    1. Commence déjà par finir celui que tu es en train de lire :p

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  9. Moi non plus, même pas peur ! ;)

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  10. Je lis ton billet en diagonal, il est dans ma PàL bien au chaud et je ne veux pas me gâcher le plaisir.

    Pour le pavé, je crois que tu lis peu de romans de cette taille ? car il y a plus gros mais je sais que certains sont rebutés par certains livres .. moi je viens de lire un Poche mais américain écrit en tout petit petit et qui fait 380 pages, avec la taille de police française, il en ferait 500 mais le principal c'est comme tu le dis "de le boire cul sec" ;-)

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    1. Quand je vois un pavé, je me dis qu'il y a forcément des longueurs, c'est plus fort que moi.

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  11. J'ai repéré ce roman chez Keisha je crois, je le surligne.

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  12. Un de plus à retenir et comme j'aime bien les pavés ;)

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  13. Il est noté mais d'autres pavés m'attendent auparavant dans ma PAL. Les pavés, je les garde pour l'été.

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    1. Moi aussi en général mais là, j'ai fait une exception.

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  14. 670 pages, un pavé ? Hmmm... Petite nature.:-D Je pourrais le lire pour sa thématique qui m'intéresse bien, mais je n'en fais pas une urgence parce que tes bémols pèsent lourds quand même dans la balance. Histoire d'amour romanesque et happy ends sirupeux, non ça risque de m'énerver, même si on y survit.:-)

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    1. Ah oui, on y survit parfaitement.Et comme le dit justement Keisha, l'essentiel est ailleurs.

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  15. Je l'avais repéré, puis oublié.

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    1. Il faut dire que l'on est tellement submergé par le nombre de sorties...

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  16. Je me demande si ce n'est pas le problème avec les auteurs américains modernes ? il y a toujours des longueurs.
    Je passe mon tour. Je préfère le Tartare au pavé

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  17. Sujet qui m'intéresse alors je note malgré les réserves , longueurs et l'histoire d'amour trop convenue.
    Luocine

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    1. Les réserves ne doivent pas du tout être un frein.

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  18. Quand tu parlais de pavé je ne pensais pas à celui-ci (ni à celui de Zazy :), mais à un autre américain dont tout le monde parle.
    Il t'as plu finalement, malgré les bémols et pas des moindres!!
    Le thème me plait beaucoup, je le note si jamais je tombe dessus à la biblio (ou pour sa sortie en poche)

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    1. Il a beaucoup de qualités qui devraient te plaire.

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  19. Un livre qui m'a l'air intéressant mais j'ai du mal avec les pavés...

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    1. Moi aussi figure-toi, mais celui-ci est passé tout seul.

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  20. Un roman qui fait écho à "la colère noire" que je viens de lire

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  21. mouais beaucoup de personnages, et une fin qui dégouline de bons sentiments : je ne suis pas plus emballée que ça.

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    1. Je reconnais que ce ne sont pas des arguments très positifs ;)

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