jeudi 28 décembre 2017

Bilan romans 2017

Un peu moins de 70 romans et recueils de nouvelles lus cette année. C’est bien moins que l’an dernier mais en même temps j’ai avalé beaucoup plus de pavés que d’habitude, et j’avoue que je commence à y prendre goût.

Que retenir de toutes ces lectures ? Que le roman noir d’Hevré Le Corre restera mon roman de l’année, que mes valeurs sûres (Daoud, Choplin, Stefansson) ne m’ont pas déçu, que les nouvelles américaines sont définitivement ma tasse de thé, qu’une génération de jeunes auteurs français  émerge avec des textes qui dépotent furieusement, que les flops font partie d’une vie de lecteur et que le livre d’Éric Cantona restera comme la plus grande arnaque éditoriale de 2017.

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Mon roman de l'année





La crème de la crème











De bonnes nouvelles









L'Amérique, l'Amérique...












La jeune garde française qui dépote












Les flops de l'année













L'escroquerie de l'année

























mercredi 27 décembre 2017

Bilan BD 2017

Plus de 150 BD lues cette année, comme d'habitude. Le rythme est resté le même mais 2017 m'aura permis de m'éloigner quelque peu de la production franco-belge pour retourner vers les mangas et faire de magnifiques découvertes avec d'excellents comics. Beaucoup moins de titres jeunesse par contre et bien plus de one shots que de séries, même si je n'abandonnerais pour rien au monde celles que je suis avec enthousiasme.
Au final le bilan est varié et assez représentatif du lecteur de BD curieux et passionné que je suis depuis ma plus tendre enfance.

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Le top du top











Les incontournables séries










Les pépites venues d'Amérique









Le manga dans tous ses états









Roulez jeunesse !







Le top des flops







Toutes les BD de la semaine sont à retrouver chez Mo.




















mardi 26 décembre 2017

Romans jeunesse : Coups de cœur 2017

Comme d’habitude je commence mon petit bilan littéraire de l’année avec les pépites jeunesse partagées avec mon indispensable complice Noukette chaque mardi ou presque. Trente quatre pépites dans notre besace cette année. Du beau, du doux, du triste, du marrant, du bouleversant. Rien à jeter en somme, du moins de notre point de vue. J’ai décidé d’en sortir dix du lot, histoire de faire un compte rond.

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L’incontournable pépite en série :







Les pépites qui font rigoler un bon coup : 








D'excellentes pépites qu'il vaut mieux lire quand on est en forme sous peine de se jeter sur les antidépresseurs









Les pépites des pépites, celles qui ont le plus fait vibrer mon petit cœur tout mou :









Et comme d'habitude pour conclure ce « palmarès » un peu foutraque, la liste complète de nos pépites de l'année :











vendredi 22 décembre 2017

Heather, par-dessus tout - Matthew Weiner

Une vraie lecture de gare. J’ai lu cette novella dans le train et je ne pouvais pas choisir un meilleur endroit. Rien de péjoratif dans ma première phrase, au contraire. Ce court récit était parfait pour passer deux heures dans un TER. Idéal pour s’isoler dans une bulle et ne pas voir mon voisin se curer le nez, ne pas entendre cette mère de famille pendue au téléphone pendant tout le trajet  ou ces trois lycéens raconter leurs derniers exploits de footballeurs en herbe.

L’histoire raconte le quotidien tranquille d’un couple de New-yorkais aisés et de leur fille Heather, 14 ans. Alors que des travaux sont en cours dans leur immeuble le père remarque qu’un des ouvriers présents sur le chantier regarde sa fille de trop près. L’ouvrier en question, sortant à peine de prison, est fasciné par la gamine. Cette dernière, pas dupe, rentre peu à peu dans un jeu de séduction malsain. La mère ne voyant rien (ou ne voulant rien voir), le paternel va devoir agir pour protéger son enfant. Comment ? C’est la question que l’on se pose jusqu’à la fin.  

Simple, direct, prenant sans être prise de tête, les  courts chapitres s’avalent d’une traite tandis que la tension ne cesse de monter. On se doute que tout ça va mal se terminer, on se demande juste pour qui. Matthew Weiner, créateur de la série télé Mad Men, entre en littérature avec un texte efficace à défaut d’être original. Construction imparable, alternance de points de vue entre le père et l’ouvrier, peu de dialogues et beaucoup de descriptions, le bonhomme maîtrise les codes d’une écriture au rendu très cinématographique. Rien de transcendant mais ça se lit tout seul.

Gros bémol cependant, la conclusion est vraiment trop abrupte. J’ai eu l’impression en tournant la dernière page qu’on me claquait la porte au nez pour m’empêcher d’en voir plus alors qu’il y avait largement matière à développer les choses. Dommage de terminer sur un goût de trop peu mais ce petit roman m’a quand même permis de rendre supportable un trajet qui s’annonçait pénible et rien que pour ça, j’ai envie de lui dire merci.

Heather, par-dessus tout de Matthew Weiner. Gallimard, 2017. 135 pages. 14,50 euros.






mercredi 20 décembre 2017

Les damnés de la Commune T1 - Raphaël Meyssan

Il aura fallu six ans à Raphaël Meyssan pour réaliser cette BD dans laquelle il n’a fait aucun dessin. Chaque case est en effet issue de gravures parues dans des livres et journaux du 19ème siècle. Un travail colossal de numérisation et d’organisation pour faire des décors et des personnages de ces gravures des éléments concrets de l’histoire. Une histoire qui débute de nos jours à la bibliothèque historique de la ville de Paris. Meyssan tombe sur un document qui parle d’un communard du nom de Lavalette ayant vécu à l’adresse de l’immeuble où il habite, à Belleville. A partir de cette information, l’auteur va chercher à retracer le parcours de son lointain voisin et découvrir sous un jour nouveau les événements ayant conduit à la révolution de 1871.

J’ai trouvé cet album passionnant. Certes, le lecteur ne peut qu’être désarçonné par la forme au départ. Mais très vite on constate qu'il n'y a rien d'artificiel dans l’utilisation des gravures. Leur agencement donne le rythme de la narration, narration qui respecte pour le coup tous les codes de la bande dessinée.

L’enquête, riche de centaines d’heures passées aux archives, riche de déconvenues, de fausses pistes et d’un brin de chance, montre que Lavalette est catalogué comme activiste fauteur de trouble par les forces de l’ordre. Cependant, bien peu de traces de lui subsistent suite à la destruction des archives de la police durant la Commune. Difficile d’établir son véritable état civil, difficile de connaître son métier et son rôle dans la révolution.

Mais à force d’abnégation, Meyssan parvient à dresser le portrait pas toujours reluisant d’un homme qui n’aura cessé de le fasciner. En parallèle les gravures illustrent le témoignage bouleversant de Victorine B., une parisienne vivant avec mari et enfants dans la misère la plus totale au cœur de Montmarte au moment où les barricades sont dressées par la population. Le chevauchement des histoires de Lavalette et de Victorine offre à la fois de la puissance et une véritable cohérence à l’enquête menée par l’auteur.  

Rien n’est inventé, ni dans les faits relatés, ni dans la chronologie des événements. Évidemment le propos souligne une prise de position engagée en faveur des rêves de justice sociale portés par les acteurs de la Commune, ces hommes, femmes et enfants morts pour défendre un idéal auquel ils ont cru jusqu’au bout. Mais la réalité historique n’est à aucun moment déformée dans le sens de cet engagement. Et au final, l’utilisation des gravures permet de remettre la Commune dans son contexte, avec les matériaux graphiques de l’époque, révélant ainsi la vision que cette époque avait d’elle-même. Tout simplement fascinant !

Les damnés de la Commune T1 : à la recherche de Lavalette de Raphaël Meyssan. Delcourt, 2017. 140 pages. 23,95 euros.

Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec Mo !

Toutes les BD de la semaine sont à retrouver chez Stephie.