J’ai donc retrouvé Hatoko, écrivaine publique ayant pris la succession de sa grand-mère dans l’échoppe familiale après le décès de cette dernière. Mariée depuis peu à un veuf tenant un petit restaurant, elle apprend le rôle de mère de substitution auprès d’une adorable fillette et continue de recevoir les demandes plus ou moins complexes de ses clients : une femme voulant écrire à son mari défunt pour lui dire à quel point il lui a pourri la vie, un garçon aveugle souhaitant dire à sa mère à quel point il est heureux de l’avoir pour maman, une vieille fille voulant se faire payer une dette par une amie malade sans la froisser, etc.
Un roman paisible, croquant au fil des saisons les micro-événements du quotidien. On avance sereinement au rythme de la nature dans la ville balnéaire de Kamakura où la douceur de vivre n’est pas qu’un argument pour touristes. Comme toujours chez Ito Ogawa le personnage principal, féminin, est à un tournant de son existence. Comme toujours la nourriture a un rôle majeur, comme toujours la figure de la grand-mère est centrale et celle de la mère problématique. Bref on évolue en terrain connu, on sait que le sucré va se teinter d’un peu d’amertume mais qu’au final il n’y aura que du positif à retenir.
Une lecture apaisante. J’ai quitté Hatoko et Kamakura à regret, j’espère qu’Ito Ogawa m’y ramènera bientôt. En attendant je vais relire Bukowski.
La république du bonheur d’Ito Ogawa. Éditions Picquier, 2020. 282 pages. 19,50 euros.