Des tremblements de terre partout en Europe ont provoqué des dégâts irréversibles et la civilisation vacille. Marie, prof de français en vacances avec ses deux enfants, se retrouve coincée dans les Pyrénées, dans une vallée isolée entre Bagnères-de-Luchon et le col de Peyresourde. Décidée à rejoindre son ex-mari en Espagne, elle s’équipe et entraîne sa progéniture dans une fuite éperdue pleine de dangers.
Le premier tome de ce diptyque posait le cadre du récit (la catastrophe, la prise de conscience de son ampleur, la sidération, la remobilisation, l’organisation concrète d’une vie loin des balises habituelles, les premiers réflexes de survie). Avec ce second volume, on suit Marie et ses enfants dans leur voyage vers la mer, là où ils pensent trouver un environnement plus calme et plus accueillant. Le cheminement est périlleux, loin des rôdeurs et des pilleurs, dans des maisons abandonnées, avec pour seule nourriture quelques boîtes de conserves trouvées dans des supermarchés en ruines. La faim, le froid, la peur, la fatigue, le moral en berne… la situation se détériore au fil des pages pour devenir franchement dramatique. Chauzy n’épargne pas ses personnages, il livre une vision sans concession du chaos, d’un retour à la sauvagerie qui éloigne toute forme d’humanité. Ne plus faire confiance à personne, tuer ou être tuer, avancer coûte que coûte, ne plus penser au passé et à ce qu’il avait de rassurant, garder espoir malgré tout… la tâche est difficile, voire insurmontable.
Le propos est d’une noirceur totale, même si la fin laisse une porte entrouverte vers un avenir possible. C’est donc une lecture plutôt plombante, sublimée par un dessin au cordeau, des cadrages vertigineux et des paysages de désolation d’une surprenante beauté.
Aucun doute, les amateurs du genre seront conquis. Et pour moi qui suis loin d’en être un (d’amateur du genre), la plongée au cœur du désastre se sera révélée aussi intense que dérangeante.
Le monde d’après de Jean-Christophe Chauzy. Casterman, 2016. 110 pages. 18,00 euros.
Nihiliste ? Toi ?? Mouahaha ^^
RépondreSupprimerPendant que tu te re-frottes au post-apo, moi je me re-frotte à la S-F... Ça doit être l'année qui veut ça.
Sinon, j'étais plus emballée en sortant de ta chronique sur le premier tome. Là... comment dire. Primo l'ambiance graphique s'est dépouillé de ses couleurs et secundo, l'univers me semble un peu agressif...
Sûr que c'est agressif et violent. Sans pitié même. Mais tu as lu et aimé Sweet Tooth, non ? :p
SupprimerHum, à voir. Cela peut permettre de se poser des questions...
RépondreSupprimerça fait peur aussi. Parce que si une telle catastrophe arrivait...
Supprimerje ne le lirai pas même si je trouve très beau le dessin, j'ai besoin de garder mon moral!
RépondreSupprimerC'est clair que pour le moral, on a vu mieux :)
SupprimerJe ne lis définitivement pas assez de BD, mais j'aime bien l'univers de celle-ci !
RépondreSupprimerCe serait l'occasion de t'y mettre.
SupprimerJ'aime le thème. J'ai déjà acheté mais pas encore lu Sweet tooth. Je note ces BD !
RépondreSupprimerMoi il faut que je lise le tome 2 de Sweet Tooth.
SupprimerLa couv est très belle, en tout cas.
RépondreSupprimerC'est vrai !
SupprimerDéfinitivement pas pour moi
RépondreSupprimerJe peux le comprendre.
SupprimerAh zut le diptyque est au complet donc. Bon moi je suis assez ouverte à ce genre (post-apo), ça reste un miroir sur notre monde, mais je reste encore sur le souvenir fort de Station Eleven alors j'attends un peu avant de replonger dans cet univers (et toc).
RépondreSupprimerUn peu beaucoup l'attente, non ? :p
SupprimerJe me réjouis de savoir que je vais pouvoir enchaîner la lecture des deux tomes grâce à toi !
RépondreSupprimerAh oui, c'est vrai qu'ils t'attendent !
SupprimerJ'aime bien les lectures de fin de monde, grande amatrice du genre :D
RépondreSupprimerAlors il est pour toi ;)
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