Un repas chez un ancien camarade de collège croisé par hasard et Gérault se retrouve avec une proposition d'embauche. Le neveu du camarade cherche quelqu'un pour l'épicerie de quartier qu'il vient d'ouvrir. Un jeune trouduc qui joue au patron, qui pourrait être son fils et va lui donner des ordres à longueur de journée, le pied ! Sentimentalement parlant, Gérault fréquente plus ou moins Françoise, dont le parfum bas de gamme et les allures bobonnes le désespèrent. Il lui reste sa mère, vieille femme acariâtre qu'il déteste et à qui il rend visite de moins en moins souvent et Étienne, son seul ami, beauf bon teint et queutard invétéré qui trompe sa femme comme d'autres vont acheter du pain.
Ah oui, j'ai oublié de préciser que Gérault est aussi un lâche et un menteur. Un gars qui ne dit jamais non, s'interdit d'exprimer ce qu'il pense et refoule profondément la colère qui le consume en permanence. Sauf que le lecteur, lui, entend cette voix intérieure aussi cynique que sincère. Elle offre un délicieux décalage entre l'image qu'il donne en société et la réalité de ses pensées. Tout le sel du roman tient dans ce décalage. C'est drôle, cruel, terriblement humain. Le Gérault, on le plaint mais pas trop non plus. Une certitude, on ne l'envie pas. Mais il est touchant tant ses révoltes sont d'une évidente lucidité. Bref, le genre de personnage que j'aime vraiment beaucoup, beaucoup.
J'aurais dû apporter des fleurs d'Alma Brami. Mercure de France, 2014. 154 pages. 15,80 euros.
Extrait
" Je vous passe votre mère, elle sera contente de vous entendre, vous devriez l'appeler plus souvent quand même. » Gros yeux autoritaires à l'autre bout du fil. La garde-malade donne des ordres, c'est nouveau ça. Mme Gros-Yeux ferait bien de se tenir à carreau si elle ne veut pas être remerciée. « Oui vous avez raison, j'essaierai. » Elle peut parler tant qu'elle veut, je n'essayerai rien du tout, je suis un fils à la hauteur de sa mère. Point final. On n'a que ce qu'on mérite il paraît."
Voilà qui est très tentant, j'aime également beaucoup ce genre de personnage looser et décalé.
RépondreSupprimerIl est décalé est attachant, cynique et drôle sans le vouloir.
Supprimertout pareil, l'idée me plaît... et je note le prix plus petit que celui d'autres romans :-)
RépondreSupprimerEn même temps ce n'est pas un roman très épais.
SupprimerÇa me plait bien aussi.
RépondreSupprimerJe note.
Tant mieux ! Moi j'ai vraiment beaucoup aimé.
SupprimerCa a l'air assez étrange, mais pourquoi pas.
RépondreSupprimerC'est particulier, oui mais très bien écrit.
SupprimerEtrangement, on a envie de le découvrir ton loser ;)
RépondreSupprimerCe n'est pas si étrange, il gagne à être connu ;)
SupprimerMoi je ne suis pas très loser. Si j'ajoute à ça le nombre de pages, ça ne me tente pas trop. Même si maintenant, j'arrive à aimer des romans courts.
RépondreSupprimerTant mieux si tu arrives à aimer des romans courts, c'est une excellente nouvelle !
SupprimerAh ce qui se passe dans la tête des êtres humains, et même dans la notre parfois .... tel que tu le décris ce personnage semble bien sympa .je note ( hélas je n'arrive pas à lire tout ce que je note)
RépondreSupprimerJe ne sais pas si on peut dire qu'il est sympa, mais c'est un drôle de personnage !
SupprimerRassure moi, tu ne t'es pas reconnu dans le personnage au moins...? :-p
RépondreSupprimerDans la cinquantaine, bedonnant et chauve ? Non, pas du tout moi ça ;)
SupprimerOui, ça pourrait me plaire ça ! Allez, pesé vendu !:-)
RépondreSupprimerChouette ! (y avait longtemps )
SupprimerLoser magnifique, drôle, cruel... voilà un livre qui a tout pour me plaire... je note je note !
RépondreSupprimerSI tu aimes ce genre de personnage, tu vas te régaler.
SupprimerCe décalage social semble bien mené, ça me tente bien !
RépondreSupprimerIl est fort bien mené, oui.
SupprimerTentant, je note
RépondreSupprimerTant mieux, tant mieux !
Supprimerlu et aimé :-)
RépondreSupprimerChouette ! Hâte de lire ton avis du coup ;)
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