Un tag de Philisine, ça ne se refuse pas (c'est pourtant ce que j'ai fait la dernière fois il me semble...). En plus c'est un tag très simple, tout ce qu’il me faut en ce moment. Répondre à des questions par des titres de livres, ça reste dans mes cordes. Je me suis appliqué à ne choisir que des titres présents dans ma bibliothèque et j'ai rajouté le nom de l'auteur au cas où ça intéresse quelqu'un.
Décris-toi : L’agneau carnivore (A. Gomes Arcos) – Vous remarquerez que ma modestie légendaire (et mon physique ingrat) m’empêchent de choisir Don Juan
Comment te sens-tu ? Plaisir d’offrir, joie de recevoir (A. Rozen)
Décris où tu vis actuellement : Au sud de nulle part (C. Bukowski)
Si tu pouvais aller n'importe où, où irais-tu ?! Dans les forêts de Sibérie (S. Tesson)
Ton moyen de transport préféré ?! Les autos tamponneuses (S. Hoffmann)
Toi et tes amis vous êtes ?! L’ombre de ce que nous avons été (L. Sepulveda)
Comment est le temps ? Il pleut des coups durs (C. Himes)
Ton moment préféré de la journée ? Le charme des après-midi sans fin (D. Laferriere)
Qu'est la vie pour toi ? Comme une blessure rapprochée du soleil (A. Laude)
Quel est le meilleur conseil que tu as à donner ? Faites-moi confiance (Ed. McBain)
Ta peur ? Jouer du piano ivre comme d’un instrument à percussion jusqu’à ce que les doigts saignent un peu (C. Bukowski)
Ta pensée du jour ?! Lâchons les chiens (B. Udall)
Comment aimerais-tu mourir ? Un jour en mai (G. Pelecanos)
La condition actuelle de ton âme ? Il ne pleuvra pas toujours (E. Anderson)
Comme d'hab, je ne tague personne en particulier. Si le cœur vous en dit, faites-vous plaisir.
lundi 11 février 2013
samedi 9 février 2013
Le cœur de l’homme - Jon Kalman Stefansson
Stefansson © Gallimard 20113 |
Le cœur de l’homme
signe la fin de la trilogie islandaise de Jon Kalman Stefansson. La tristesse des anges, le volume précédent, m’avait littéralement emballé et je n’avais pas
hésité à le mettre sur la plus haute marche de mes lectures 2012. Ici, pas le même
énorme coup de cœur mais la magie a néanmoins de nouveau opéré. Cette
conclusion se concentre sur la vie de la communauté villageoise et de ses
membres. Le caractère épique et aventureux du volume précédent n’est plus de
mise ce qui est quelque peu dommage. La profusion des personnages demande par
ailleurs une attention accrue pour ne pas perdre le fil. De plus, il me semble
difficile de se lancer dans cette lecture sans connaître les deux autres tomes
car les références y sont nombreuses et donnent beaucoup de clés indispensables
à la compréhension de l’ensemble.
Pour autant, Le cœur de
l’homme reste un merveilleux roman. Toute l’âpreté de cette Islande du début du
20ème siècle vous saute à la gorge. A travers la figure du gamin
sont abordées des questions existentielles majeures. Le rêve, la douleur, le
deuil, la tristesse, l’absence, le désir et l’espoir d’une vie meilleure sont
au cœur du récit.
Surtout, il y a
toujours ces saillies inattendues, sortes d’aphorismes, qui illuminent chaque
chapitre.
A propos du couple :
« La vie se résume à trouver une autre personne avec qui partager ses
jours, puis à survivre à la rencontre. »
A propos de la mort qui
surgit sans crier gare : « Nous ne savons jamais dans quelle
direction la vie nous emporte, ne savons jamais qui survivra à la journée et
qui y succombera, nous ne savons pas si le dernier adieu sera un baiser, une
parole amère, un regard blessant, il suffit que quelqu’un ait un moment
d’inattention, qu’il oublie de regarder à droite pour qu’il meure, et alors il
est trop tard pour retirer des paroles malheureuses, trop tard pour dire
pardonne-moi, trop tard pour dire ce qui compte, ce que nous voulions dire,
mais que nous ne pouvions pas articuler à cause de notre cruauté, notre
fatigue, notre routine, du temps qui manque, tu as oublié de regarder à droite,
je ne te verrai plus jamais et les mots que tu m’as dits continueront de
résonner en moi chaque jour et chaque nuit, et le baiser que tu aurais dû
recevoir sèchera sur mes lèvres où il deviendra une blessure qui se rouvrira à
chaque fois que quelqu’un d’autre que toi m’embrassera. »
A propos des livres et
de la lecture : « La lecture élargit l’horizon de la vie, la vie
devient plus grande, elle devient autre chose […] c’est comme si on possédait
une chose que personne ne pourra jamais nous enlever, jamais […] et ça vous
rend plus heureux. »
A propos de l’existence
étriquée des modestes familles rurales islandaises : « Le plus
difficile dans cette vie est de ne jamais pouvoir se fuir soi-même, quitter son
existence, enfermés que nous sommes dans un étui, dans un monde qui ne
disparaît jamais, sauf à l’occasion de quelques rêves, et qui vous revient dès
que vous ouvrez les yeux, comment peut-on supporter ça ? »
Et puis la dernière
phrase du roman, sublime : « Où commence la vie et où cesse la mort,
ailleurs qu’en un baiser ? »
L’écriture de
Stefansson (ou plutôt l’exceptionnelle traduction d’Éric Boury) résonne
fortement en moi. Ces réflexions sur le sens de la vie, le poids des mots,
l’absolu besoin d’amour et cette haine viscérale pour la mort et la désolation
qu’elle apporte me parlent et me touchent profondément. Pas certain que ce soit
le cas de tout le monde. Je ne serais pas étonné de découvrir ici ou là des
avis très mitigés sur ce texte qui peut, je le conçois, laisser totalement indifférent.
Je ne cherche donc à convaincre personne. Je dis simplement que cette trilogie
aura constitué pour moi un inoubliable moment de lecture. Et croyez-moi je ne
dis pas ça tous les jours.
Le
cœur de l’homme de Jon Kalman Stefansson. Gallimard, 2013.
455 pages. 22,90 euros.
Un
billet qui signe ma seconde contribution
au challenge Voisins Voisines de Anne |
vendredi 8 février 2013
Les petites gens - Campi et Zabus
Campi et Zabus © Le Lombard 2012 |
L’idée est intéressante et l’intrigue
bien ficelée. Pas évident d’entrelacer ces différents destins en restant
lisible. Le scénario est donc intelligemment construit et ne souffre d’aucune
faille majeure. Pour autant, si le canevas est bien tissé, il manque
d’épaisseur. Les portraits sont trop rapidement dressés et le lecteur n’a pas
le temps de s’attacher aux personnages qu’il faut déjà les quitter. A
l’évidence le quotidien de ces héros anonymes aurait mérité d’être davantage
creusé. Sans compter que les situations de départ problématiques se résolvent
trop facilement et le happy end final et collectif est certes plein d’optimisme
mais il est bien trop beau pour être crédible.
Niveau dessin le travail de
Thomas Campi est très sympa. Rien de révolutionnaire mais l’ensemble est
sacrément agréable à regarder. Et puis le choix des couleurs, avec le ton orange
qui domine, apporte une douceur qui colle bien au propos.
Pas vraiment une déception parce
que je n’attendais pas grand-chose de cet album mais j’ai la désagréable
impression qu’il ne m’en restera aucun souvenir d’ici peu.
Les petites gens de Campi et Zabus. Le Lombard, 2012. 72 pages. 15
euros.
Une lecture commune que j’aurais dû partager mercredi avec
Valérie, Sandrine et Oliv’ mais la petite Charlotte en avait décidé autrement. N’hésitez
pas en tout cas à aller découvrir leurs avis ainsi que celui d'Yvan.
Campi et Zabus © Le Lombard 2012 |
mercredi 6 février 2013
Je vous présente Charlotte
Charlotte, à peine une demie heure après sa naissance. Trop mimi, non ? |
Depuis hier matin, la petite Charlotte fait la fierté de ses
deux grandes sœurs et de ses parents. Un tout petit bout de rien du tout d’à peine 2,2 kg qui a connu une venue au
monde un peu difficile et qui depuis s’en remet doucement. Nul doute que les
choses vont rentrer dans l’ordre au plus vite et qu’elle pourra très bientôt
être accueillie comme il se doit à la maison.
En attendant on la couvre de câlins et de bisous. Tellement
à croquer qu’il est impossible de faire autrement de toute façon ! Un
grand bonheur que j’ai le plaisir de partager avec vous !
lundi 4 février 2013
Comme des marmottes : L’hibernation
Francesconi et Mazille © Ricochet 2012 |
Un album extrêmement instructif. J’ai appris des tas de
choses (en même temps les sciences et moi ça fait deux^^). Par exemple, il y a une différence entre les hibernants (ceux qui
dorment en continu avec à peine quelques phases de réveil, pour grignoter ou
uriner) et les hivernants qui eux ne dorment que d’un œil et peuvent sortir si
le temps le permet ou même donner naissance à leurs petits pendant l’hiver.
L’ours par exemple est un hivernant, comme le raton-laveur ou le blaireau.
Les exemples d’adaptation du métabolisme à la période
d’hibernation sont incroyables. Ainsi la chauve-souris ralentit son rythme
cardiaque de 500 à 12 pulsations minute en moyenne alors que la température corporelle
des marmottes passe de 37 à 7 degrés tandis que le hérisson, lorsqu’il hiberne,
peut rester une heure sans respirer. Et que dire de la grenouille terrestre du
Canada, un animal à sang froid qui, pour passer l’hiver, se laisse prendre dans
la glace jusqu’aux beaux jours. En fin d’ouvrage, un texte fort intéressant
nous apprend que le cerveau d’un rongeur en hibernation présente de nombreuses
ressemblances avec celui d’un malade d’Alzheimer en phase terminale, la
différence fondamentale entre les deux étant que chez le rongeur, la
dégradation des fonctions cérébrales n’est que temporaire et surtout réversible
alors que ce n’est pas le cas chez l’être humain. Les chercheurs tentent donc
de comprendre comment les hibernants parviennent à retrouver un fonctionnement
normal pour envisager de reproduire le phénomène sur l’homme et espérer ainsi vaincre
Alzheimer. Passionnant je vous dis !
Graphiquement, le trait de
Capucine Mazille a la patine et le charme des dessins naturalistes d’antan. Le
format à l’italienne et les doubles illustrations pleine page sont un régal
pour les yeux.
Un superbe album faisant partie
d’une collection (Ohé la science !) aussi riche que variée. Voila donc une
incontournable lecture de saison à partager avec vos petits bouts (moi c’est
déjà fait).
Comme des marmottes : L’hibernation de Michel
Francesconi et Capucine Mazille. Ricochet, 2012. 40 pages. 12,20 euros. A
partir de 6 ans.
samedi 2 février 2013
Le peintre d’éventail - Hubert Haddad
Haddad © Zulma 2013 |
Une chose est sûre, Hubert Haddad ne ménage pas ses
personnages lorsque ceux-ci se lancent dans un exil volontaire censé leur
offrir une vie meilleure. Ce fut déjà le cas avec Alam l’afghan dans Opium Poppy, son roman
précédent, c’est la même chose ici pour Matabei. La fuite, le rêve et la mort,
point de salut. Mais dans son portrait du japon rural, l’écrivain ajoute cette
fois-ci à la tragédie en cours la célébration de la beauté crue d’une nature
indomptable. Une nature certes suppliciée par le séisme mais qui, toujours,
finit par se relever.
L’écriture d’Haddad est aérienne, contemplative et mélancolique, tout en
délicatesse. Il se dégage de son texte une musicalité vibrante qui jamais ne
sombre dans une quelconque préciosité. Une forme de raffinement dans lequel le
lecteur se laisse bercer avec délectation. Comme si, dans ce monde au bord de
l’apocalypse, il était encore possible de préserver un soupçon de grâce.
L'avis de Maryline
L'avis de Skriban
vendredi 1 février 2013
Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn - Ben Fountain
Fountain © Albin Michel 2013 |
Parmi ces combattants revenus
temporairement du front, il y a Billy Lynn, 19 ans. Obligé de s’engager pour
éviter la prison après avoir saccagé la voiture de son beau-frère, Billy ne
sait plus où il en est. Érigé en sauveur de la nation avec ses sept compagnons
d’armes, il constate, lucide et impuissant, que leur gloire ne leur appartient
pas, « qu’ils baignent dans la manipulation, c’est leur élément, car quel
est le boulot d’un soldat sinon d’être un pion qu’on avance ? »
Tout est là, dans ces chimères
que chaque personne croisée leur fait miroiter, notamment Albert, producteur de film leur assurant qu’il
va vendre à prix d’or les droits de leur histoire à Hollywood. Depuis une
semaine, les mêmes mots reviennent dans la bouche de leurs interlocuteurs :
fierté, liberté, héros, sacrifice, 11 septembre, etc. « Vous êtes l’Amérique »
ne cesse-t-on de leur dire. On les étreint, on leur demande des autographes, on
les remercie. Billy et les siens n’écoutent plus. Ils sont emportés dans un maelström
qui les dépasse totalement. Marionnettes manipulées par l’administration Bush,
ils vivent cette dernière journée avant de repartir en Irak comme un mauvais
trip dont il sera difficile de se relever. Pour Billy, seule la rencontre avec
la jolie cheerleader Manon apportera un soupçon de lumière dans cette sombre
mascarade, même si au final la jeune fille, béate d’admiration devant le héros
de guerre, ne se révélera pas différente des autres.
Après un recueil de nouvelles,
Ben Fountain signe un premier roman engagé. Une charge sans complaisance contre
l’Amérique conservatrice. Il dénonce en vrac l’égoïsme, l’opulence, la cupidité
et le cynisme de ces républicains texans aussi gras qu’ignorants. L’auteur
souligne aussi les névroses d’une société gavée d’images et de publicité qui
laisse ses propres enfants se faire dévorer aux jeux d’un cirque médiatique qui
les dépassent.
La construction du texte est
limpide : toute l’action se déroule en une seule journée, avec simplement
un flashback permettant de retrouver Billy de retour pour quelques heures dans
le cocon familial. La plume est corrosive, les dialogues savoureux et les
portraits au vitriol des républicains 100% pur jus s’enchaînent sans temps mort
(avec une mention spéciale pour Norman Obesgly, le richissime propriétaire de l’équipe
de foot de Dallas). Entre ironie grinçante, satire impitoyable et roman
profondément politique, Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn est en quelque sorte un
miroir que Ben Fountain voudrait tendre à ses contemporains les plus ordinaires
pour qu’enfin peut-être ils cessent de se voiler la face. Une vraie belle
réussite.
Fin de mi-temps pour
le soldat Billy Lynn de Ben Fountain. Albin Michel, 2013. 402 pages. 22,00 euros.
jeudi 31 janvier 2013
Le grillon - Tristan Koëgel
Koëgel © Didier jeunesse 2013 |
Un premier roman ambitieux qui
aborde un sujet difficile et peu commun. La voix de l’enfant sonne juste et ses
réflexions, entre lucidité et naïveté, sont d’une grande pertinence. Par
ailleurs, la violence, la solitude et le coté rêveur du grillon donnent corps à
un personnage des plus touchants.
Il y a quand même quelques
faiblesses. La narration est parfois confuse et il n’est pas évident pour un
jeune lecteur de s’y retrouver parmi les nombreux protagonistes. Sans compter
que l’histoire d’amour imaginaire avec une fillette de papier, certes originale,
n’apporte pas grand chose à l’intrigue. Dernier grief, malgré le prologue censé
présenter le contexte dans lequel se déroule les événements, il manque quelques
éclaircissements permettant de mieux comprendre la situation géopolitique
complexe de la région et les motivations qui poussent nombre de somaliens à
devenir pirates.
Reste au final et malgré ces
bémols un roman jeunesse poignant à l’écriture très contemporaine qui trouvera
sans problème sa place sur les rayonnages d’un CDI de collège.
Le grillon de Tristan Koëgel. Didier
jeunesse, 2013. 132 pages.
12 euros. A partir de 10-11 ans.
Et une nouvelle participation au défi de Anne |
mercredi 30 janvier 2013
La guerre des Lulus, 1914 : La maison des enfants trouvés - Régis Hautière et Hardoc
Hautière et Hardoc © Casterman 2013 |
Régis Hautière (Abélard) au
scénario, Hardoc (Le loup, l’agneau et les chiens de guerre) au dessin et David
François (De briques et de sang) aux couleurs, voila un album 100% picard qui
ne pouvait pas naître sous de meilleurs auspices. Une histoire de plus sur
14-18, me direz-vous. Certes, mais c’est une histoire de civils dans la guerre,
loin des tranchées. Surtout, c’est un récit à hauteur d’enfants qui tient davantage
de la Guerre des boutons ou de Seuls (le fantastique en moins) que des BD de
Tardi.
Ce premier volume met en tout cas
l’eau à la bouche et pose les bases d’un univers fort bien construit. Logique,
avec Régis Hautière à la baguette. Son sens du dialogue, déjà remarqué dans
Abélard (faut-il vous rappeler à quel point la lecture de ce diptyque est
ABSOLUMENT incontournable…), fait mouche à nouveau. Les Lulus s’expriment avec
un naturel déconcertant et les pointes d’humour, disséminées ici et là, sont un
vrai régal.
Le dessin semi-réaliste de Hardoc
allie fraîcheur et vivacité. Ses Lulus ont des faux airs de titis parisiens que
n’aurait pas reniés Poulbot. Les couleurs tout en douceur de David François rappellent
parfois le travail de François Lapierre sur la série Magasin général. Que du
bon, quoi !
Un vrai album tout public mettant
en scène des gamins touchant en diable dans une atmosphère plutôt légère malgré
la guerre qui s’annonce. Mais le scénariste a déjà prévenu que dès le deuxième tome
un événement va plomber l’ambiance. Rien de surprenant quand on connaît la fin
d’Abélard… (je sais je suis lourd avec Abélard mais c'est pour votre bien !).
PS : ne cherchez pas la
commune de Valencourt sur une carte de l’Aisne, vous ne la trouverez pas. Pour
créer ses décors, le dessinateur s’est inspiré son propre village, près d’Albert
dans la Somme. La Picardie, quand même, quelle belle région !
La guerre des Lulus T1 : 1914, la maison des enfants
trouvés de Régis Hautière et Hardoc. Casterman, 2013. 64 pages. 12,95
euros.
Hautière et Hardoc © Casterman 2013 |
mardi 29 janvier 2013
Raclée de verts - Caryl Férey
Férey © Pocket 2013 |
Imaginez un supporter de Saint-Etienne tueur en
série qui perd un de ses cinq sens à chaque assassinat. Imaginez pour compléter
le tableau que ce supporter est un vrai de vrai, du genre bedonnant, alcoolique, totalement
abruti, raciste, interdit à vie de stade et se baladant continuellement en
short avec des chaussures de foot aux pieds. Il a chien qu’il a appelé Janvion
(nom d’un ancien défenseur des verts) et à chaque fois qu’il s’acharne sur une
victime, il voit en elle un célèbre footeux ayant affronté son club chéri. Un
peu cintré le monsieur, c’est le moins que l’on puisse dire.
Mieux vaut connaître le football et l’histoire de
Saint-Etienne pour apprécier ce texte à sa juste valeur. Si ce n’est pas le
cas, vous y trouverez néanmoins votre compte tant la pochade est énorme et
tragiquement drôle. Par contre, si vous cherchez la finesse et la légèreté,
vous pouvez passer votre chemin.
Un petit roman qui se lit en une heure dans lequel l’auteur
s’est à l’évidence fait plaisir. D’ailleurs il ne le nie pas sur la quatrième
de couverture : « Un délire qui, personnellement, m’a permis d’écrire
en pleurant (de rire face à la connerie du personnage). » Pour le lecteur,
un bon moment de détente, rien de plus. C’est un peu ce que je reproche à
beaucoup de polars : ça se lit vite et bien mais au final il n’en reste
pas grand-chose une fois la dernière page tournée (pas taper, j’ai écrit « beaucoup
de polars » pas « tous les polars », je sais que certains sont inoubliables, je commence à peine à défricher le terrain).
Pour info ce texte est paru initialement aux
éditions La Branche en 2007 dans la collection Suite noire.
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