mardi 1 janvier 2019

Ces livres dont je n'ai pas pris le temps de parler...

Il y a beaucoup de livres que j’ai lus sans en parler ici cette année. Pas le temps, pas envie ou pas l’impression d’avoir quelque chose de neuf à dire sur certains titres dont on a déjà tout dit, les raisons sont nombreuses. Des coups de cœur et des déceptions dont je dresse une rapide liste ci-dessous, histoire de mettre les compteurs à zéro avant d’attaquer la nouvelle année.



Tout le monde (ou presque) en a dit le plus grand bien mais je dois reconnaître que ce roman ne m’a fait ni chaud ni froid. Encéphalogramme plat du début à la fin, je m’attendais à tellement mieux. Une grosse déception supplémentaire cette année.

Une bouche sans personne de Gilles Marchand. Aux Forges de Vulcain, 2016. 260 pages. 17,00 euros.



Superbe, tout simplement superbe ! Un récit dur, intime et pudique sur la guerre et les traumatismes qu’elle engendre, sur la perte des êtres chers et la reconstruction malgré des stigmates qui resteront à jamais indélébiles. Tout en finesse, sans grosses ficelles tire-larmes ni apitoiement malvenu. J’ai bien fait de le sortir de ma pal cet été.

La jeune fille et la guerre de Sara Novic. Fayard, 2016. 315 pages. 22,00 euros.




Un autre titre sur la guerre. Deux cabossés du Vietnam, un noir et un blanc, réunis dans la même chambre d’hôpital. Le noir n’a plus de bras ni de jambes, le blanc n’a plus de visage. Entre leurs quatre murs ils se confient l’un à l’autre, racontant leur passé et leurs traumatismes. Un huis clos à la fois glaçant et bouleversant jusqu’à son inéluctable conclusion. Là aussi j’ai beaucoup aimé.

Sale boulot de Larry Brown. Gallemeister, 2018. 260 pages. 8,20 euros.




Je me suis ennuyé dans les alpages avec Paolo Cognetti. Le regarder couper du bois et cultiver son jardin comme Charles Ingalls dans La petite maison dans la prairie m’a très vite lassé. Même les visites à ses quelques voisins n’ont fait que m’arracher des bâillements. Je m’attendais à tellement mieux ! Là encore une déception alors que tout le monde ou presque a aimé.

Le garçon sauvage de Paolo Cognetti. 10/18, 2017. 140 pages. 6,10 euros. 




Un roman surprenant, baroque, décadent, signé d’un auteur italien sulfureux en diable dont j’ignorais jusqu’alors l’existence. L’histoire raconte le parcours d’un jeune italien débarquant dans le Paris de la Belle époque pour profiter de toutes les folies et excentricités de la ville lumière. Publié en 1921, le texte est d’une surprenante modernité, avec un héros plein de cynisme se moquant de tout et de tout le monde. Je ne pouvais qu’adorer.

Cocaïne de Pitigrilli. Séguier, 2018. 348 pages. 21,00 euros.




Pour une fois que j’ai lu le Goncourt ! Un roman dont la veine sociale m’a plu mais qui tombe par moment dans la caricature et manque d’une certaine finesse d’analyse dans les rapports entre les différents protagonistes. Il n’empêche, dans l’ensemble, j’en garde un très bon souvenir.

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu. Actes sud, 2018. 425 pages. 21,80 euros.




David Thomas, roi de la microfiction, revisite dans ce recueil le sentiment amoureux dans toute sa diversité. Le résultat est inégal, alternant les petits bijoux d’humour dont il a le secret et des textes beaucoup plus anecdotiques. Sympa sans plus, et clairement pas aussi savoureux que l’excellent « On ne va pas se raconter d’histoires ».

Le poids du monde est amour de David Thomas. Editions Anne carrière, 2018. 220 pages. 16,00 euros.




Un récit autobiographique sans concession dans lequel Nick Flynn raconte son quotidien de travailleur social auprès des sans-abris de Boston pendant les années 80, à une époque où son propre père, qu’il n’a jamais connu, se retrouve à la rue. Leur rencontre dans un foyer est le point de départ d’une réflexion sur la filiation et d’une plongée sinueuse dans les douloureux souvenirs d’une jeunesse difficile. Loin du témoignage pleurnichard, Nick Flynn ose différentes formes narratives et dit l’intime avec une distance qui, paradoxalement, ne fait que renforcer la proximité avec le lecteur. Un tour de force éblouissant, loin de la branlette autofictionnelle propre à la littérature française actuelle. Prenez-en de la graine bordel !

Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie de Nick Flynn. Gallimard, 2006. 350 pages. 19,80 euros.

























49 commentaires:

  1. J'ai le Gilles Marchand dans ma PAL, mais plus je lis des avis à son sujet, moins j'ai envie de l'en sortir ! J'ai pourtant beaucoup aimé le roman qu'il a écrit "à quatre mains" avec Eric Bonnargent, Le roman de Bolano. Et je note La jeune fille et la guerre, ton bref commentaire est fort alléchant !

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    1. c'est drôle, à force d'entendre parler de Marchand par ci et par là,ça m'a couper l'envie de le lire !
      Tout comme le Goncourt..
      Cette rentrée m'a un peu déçue...je trouve qu'il faut lire de plus en plus de titres pour trouver de très bonnes choses.On publie trop, infiniment trop; sans doute au détriment de la qualité...

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    2. C'est un débat sans fin la qualité face à la quantité. Mais je reconnais que j'ai de plus en plus de mal à trouver des lectures qui m'emballent vraiment.

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  2. Je suis vraiment ravie de voir "Sale boulot" ici!
    Par ailleurs, tu réussis à piquer ma curiosité pour le Nick Flynn...

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  3. Je me souviens du beau volet d'Electra sur La jeune fille et la guerre! Il me le faut!

    Pour le Cognetti, je n'avais pas spécialement accroché à ces Huit montagnes donc je passe aisément.

    Belle année à toi et à ta famille !

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  4. Tu piques ma curiosité avec Nick Flynn. Quant à Les enfants après eux, je n'éprouve pas le besoin de le lire. Peut-être vais-je te copier car j'ai lu beaucoup de livres mais je n'ai pas la moelle pour en écrire une chronique, compliqué pour moi en ce moment

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    1. Bon courage pour tout ce que tu traverses en ce moment Zazy.

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  5. Je n'ai rien lu de tout ça (je suis toujours avec trois plombes de retard) mais le Novic et le Larry Brown me tentent beaucoup beaucoup.

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  6. Le Nick Flynn était dans ma liste de Noël mais je ne l'avais pas retenu en définitif... mais pour un futur achat pourquoi pas... :-) et le Pitigrilli me tente bien aussi !

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  7. Très cher Geronimo, le Goncourt m'attend sur ma table de nuit depuis un temps certain. Mais je profite de ce petit passage chez toi pour te souhaiter que le meilleur en 2019 ainsi qu'à tes quatre "femmes". Plein de bises à vous cinq.

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  8. Effectivement, nous avons ressenti la même chose c'est-à-dire pas grand-chose à la lecture du Marchand. Le Larry Brown est noté.

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  9. Tout à fait d'accord pour La jeune fille et la guerre (et pour Une bouche sans personne qui ne m'a pas touchée non plus).
    Je note le Nick Flynn, j'ai des envies de non fiction, mais pas à la française ! ;-)

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  10. Très tentée par Cocaïne... (Oui, on se refait pas...^^)

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  11. J'ai lu un autre Marchand et pareil, je n'avais pas particulièrement accroché à son univers ni à son écriture. Sinon il y a quand même pas mal de tentations là, mais bon, pour l'instant mon bouclier anti-PAL est solide (c'est le début d'année^^), je m'y accroche !

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  12. C'est Huit montagnes de Cognetti qui m'a laissée de côté (et tout le monde a aimé!)
    Quant à l'autofiction à la française, je ne te dis pas tous les titres commencés et pas terminés...

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    1. L'autofiction à la française est un cauchemar depuis des années...

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  13. Quel dommage que vous n'ayez pas aimé Le garçon sauvage de Paolo Cognetti ! ....
    Tous mes voeux de belles lectures pour 2019 !

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  14. Je n'ai lu que le Goncourt dans cette liste ! et il m'a déçue aussi (billet à paraître demain !).
    Par contre, j'ai loupé le Thomas ! je garde un très bon souvenir des "Hortensias" et de "La patience des buffles sous la pluie".

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  15. Je dois lire Gilles Marchand... j'ai les 3... mais je vais commencer par les nouvelles je crois.
    Bisous et bonnes pépites 2019

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  16. Ah, parfait, " sale boulot " est en tête de ma liste ( la toute neuve ;))

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    1. C'est bien de commencer l'année par un sale boulot ;)

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  17. je devrais faire comme toi...mais j'ai 54 livres en attente de chronique :D :D
    pour Paolo Cognetti, j'ai beaucoup aimé Les Huit Montagnes, mais je n'ai pas réussi à m'intéresser au Garçon Sauvage...
    j'avais également beaucoup aimé le Flynn, lu à sa sortie. Le Goncourt ne me tente pas (mais le premier roman de l'auteur me fait de l'oeil) en revanche je note La jeune fille et la guerre, ainsi que Larry Brown auteur que je n'ai pas encore pris le temps de découvrir... bonne année Jérôme :)

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    1. Je vais peut-être essayer Les huit montagnes alors...

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  18. Une bonne façon de tourner la page d'une année et de remettre les compteurs à zéro effectivement...! Bon, je ne reviendrai pas sur ton avis sur Marchand qui me fend le cœur mais tu sais ce que j'en pense... ^^

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    1. Désolé de t'avoir fendu le coeur ma chère complice mais je n'ai vraiment pas trouvé mon compte avec Marchand.

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  19. Pas réussi à lire plus de dix pages de Sale boulot, mais je l'ai gardé de côté quand même ... Le Goncourt ne me dit vraiment rien, mais rien de rien ... Je retiens La jeune fille et la guerre par contre.

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    1. La jeune fille et la guerre tu aimerais, je n'en doute pas une seconde.

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  20. heureusement que j'ai vu ton post sur face de bouc car ma blogroll m'a ramené très loin en arrière (ton histoire d'effacer tous tes billets!)
    j'ai cru une seconde que tu listais les lectures "blah" et en voyant le Novic et le Brown, j'ai eu peur ! ah j'adoré "La jeune fille et la guerre" lu à Caen (emporté pour une formation, tant mieux seule dans ma chambre, j'ai adoré) et Sale Boulot aussi !

    amusant de lire ton avis sur le Goncourt car je viens de lire celui de Virginie, encore moins enchantée !

    bonne année Jérôme !

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    1. La jeune fille et la guerre c'est grâce à toi que je l'ai lu tu sais ;)

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  21. D'accord avec toi pour " la jeune fille et la guerre". J'ai un nombre assez important de livres lus et non chroniqués, mais j'ai tendance à les oublier ...

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    1. C'est qu'écrire un billet sur une lecture permet souvent d'en garder une trace plus forte.

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  22. Tu peux commencer cette nouvelle année sur de bonnes bases, après ce billet fourre-tout.

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  23. j'ai adoré le Goncourt! Pour Le Garçon sauvage, j'avoue avoir mis du temps à apprécier, je l'ai découvert en livre audio et j'ai réécouté certains passages, c'était bon!
    Eh, je n'oublie pas te souhaiter une très très belle année!! ;)

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  24. Même avis que toi pour Une bouche sans personne!

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    1. Il y a bien plus d'avis mitigés que je ne le pensais sur ce titre.

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