lundi 5 septembre 2016

Soyez imprudents les enfants - Véronique Ovaldé

1983 à Bilbao. Une sortie scolaire au musée et la vision d'un tableau représentant une femme nue bouleverse Atanasia Bartolome, 13 ans. La jeune fille veut en savoir plus sur l'artiste ayant réalisé cette toile, Roberto Diaz Uribe. Un peintre mystérieux qui semble avoir volontairement disparu au faîte de sa gloire. Le hasard faisant bien les choses, Atanasia apprend de la bouche de sa grand-mère qu'Uribe n'est autre que le cousin de son père. Un cousin dont personne ne sait grand chose, artiste fantôme qui l'obsède chaque jour davantage. Bien décidée à retrouver sa trace, elle part à 18 ans pour Paris afin de rencontrer Vladimir Velevine, professeur aux beaux arts et seul spécialiste connu du peintre.

Mon premier Ovaldé. Je découvre une écriture superbe et quelques passages vraiment somptueux. Je découvre une auteure qui a envie de me raconter une histoire, loin de toute auto-fiction, une histoire familiale riche et extrêmement construite s’étalant sur plusieurs siècles de façon non linéaire. Et j'aime beaucoup cette prise de risque.

Malheureusement je n’ai rien ressenti pour les personnages. Je n’ai pas forcément besoin de m’attacher à eux pour apprécier ma lecture, je peux même les détester, ce n’est pas un problème. Le souci est par contre réel lorsqu’ils me laissent indifférent. Et dans ce roman, aucun n’a suscité chez moi le moindre intérêt, que ce soit Atanasia, Velevine, les surfeurs qu’elle rencontre par hasard dans le sud de l'Espagne où le dernier personnage féminin croisant sa route. Pour chacun d’eux, mon encéphalogramme est resté désespérément plat. Concernant Atanasia, son détachement permanent et sa mélancolie « flegmatique » l’ont rendue pour ainsi dire transparente et m’ont gardé à distance.

Impossible néanmoins de nier les qualités d’un texte jonglant avec les époques qui dresse le portrait d’une jeune femme en quête de sens et d’émancipation, d'une jeune femme habitée par le désir de "couper le cordon" pour éviter que sa vie ressemble à celle de ses parents. Une famille décousue, un artiste mystérieux, un récit ambitieux, ce roman possède sans conteste de nombreux atouts. Et même si j'en sors mitigé à cause d'un manque total d'affect pour les personnages, je ne regrette aucunement la découverte, ne serait-ce que pour la très jolie plume d'une auteure que je serai ravi de retrouver à l'avenir.

Soyez imprudents les enfants de Véronique Ovaldé. Flammarion, 2016. 345 pages. 20,00 euros.


Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec les rayonnantes Framboise et Noukette.







47 commentaires:

  1. Encéphalogramme plat pour moi aussi !

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  2. Je comprends parfaitement ce que tu dis pour les personnages, j'ai toujours du mal à entrer dans l'univers d'Ovaldé et de ses personnages, je reste souvent à l'extérieur.

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    1. J'ai lu deux Ovaldé et l'effet sur moi est le même que celui que tu décris (Laurent Gaudé me fait aussi cet effet): je vois bien que l'écriture est belle, voire parfois magnifique mais je reste totalement indifférente à ce qu'il advient des personnages. Je ne le lirai pas.

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    2. Pour moi c'était une première donc je ne peux pas juger ses autres titres.

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  3. Hé oui! Je n'ai lu que la moitié d'un roman de l'auteur, ennui sans doute, et même en l'écoutant samedi, je n'ai pas eu envie de lire son roman.Mais chut!

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  4. Amusant car j'avais écrit le même billet pour un autre auteur: il faut que j'éprouve quelque chose pour les personnages (les aimer ou les détester) mais l'indifférence c'est terrible; c'est pour un roman noir de Hinson. Je vois que ça arrive aussi ailleurs ..Le résultat : on se fiche de ce qu'il advient du personnage et on oublie vite le livre. Je n'ai jamais été tentée par cette auteure et même si elle possède une belle écriture, je passe mon chemin !

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  5. Merci merci jeune homme, me suis régalée ! et évidemment cette lecture commune est un délice <3
    3 romans de Véronique Olvadé m'ont toutafé emportée :
    "la grâce des bringands", "ce que je sais de Véra Candada" (mon chouchou !) et "des vies d'oiseaux"... Mon petit doigt me dit que peut être tu aimerais :-)
    je t'embrasse jeune homme et à bien vite

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    1. Je note dernier, mais c'est bien parce que c'est toi :)

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  6. J'avais lu un Ovaldé il y a très longtemps, mais je n'avais pas vraiment accroché - je note tes réserves, mais je pense que je le lirai quand même par curiosité, car l'auteure m'a bien plu aux rencontres Fnac. (c'était vraiment sympa de te rencontrer "en vrai" d'ailleurs :) )

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  7. C'est exactement l'effet que m'a fait son précédent : indifférence vis à vis de tout ce qui pouvait arriver aux personnages, ce qui est quand même un problème quand on me raconte une histoire...

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  8. Une lecture qui ne me tente pas : je n'ai jamais rien ressenti en lisant ses précédents romans.

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  9. Ce n'est pas mon préféré de cette auteure mais j'ai apprécié :)

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  10. Ha? Mon commentaire a disparu? Tant pis!(juste dire que je n'ai pas envie de le lire, après un essai sur un autre roman)(mais belle écriture)

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  11. Je n'ai lu qu'un roman d'elle qui m'a laissée... de marbre.

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  12. Déjà que le résumé ne me tentait guère, mais alors là, qualité littéraire ou pas, je passe allègrement mon chemin ^^

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  13. Oui, il faut entrer dans les personnages. Les deux "Ovaldé" lus m'ont enthousiasmés. J'attendrai de le lire à la bibli

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  14. Je suis fan de Véronique Ovaldé
    Les personnages féminins ne t ont sans doute pas touchés...
    Un de mes titres préférés Ce que je sais de Vera Candida
    Je lirais ce dernier
    Bises

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    1. J'espère que tu seras aussi conquise qu'avec tes lectures précédentes

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  15. J'hésite, j'hésite, j'ai lu un autre roman d'elle que j'ai oublié aussi sec... il faudrait que je recherche le titre même... du coup...

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  16. Je pense que ce roman est peut-être trop féminin pour toi... Moi j'aime l'univers de Véronique Ovaldé, un peu en marge, à la fois onirique et les pieds bien campés dans le réel, sa voix me parle je dois dire...
    Pas si séduit peut-être mais tu découvre une belle plume et c'est déjà beaucoup (et en plus tu étais magnifiquement bien accompagné ;-) )

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    1. Trop féminin pour moi, tssss...
      Tu sais bien que je ne suis que féminité^^

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  17. Mais je crois que c'est ce qui me manque beaucoup dans la littérature française contemporaine (sans vouloir généraliser), la petite étincelle, parce que sinon, pour la majorité, ils écrivent tous très bien, excellemment bien même.

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  18. Ça sera également mon premier Véronique Ovaldé, j'espère ressentir plus de choses que toi pour les personnages. Au moins , je sais que l'écriture et la construction de l'intrigue seront à la hauteur. Reste à voir si ça prend avec moi ou non...

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    1. Je te souhaite de ressentir plus de choses que moi. Vraiment.

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  19. C’est étrange, même si j’ai adoré « Ce que je sais de Vera Candida », quand je l’ai lu la première fois, j’étais comme toi restée indifférente à ses personnages. Puis une amie qui me connaît bien m’avait dit, Nad relis-le, toi qui est féministe quelque part tu vas y découvrir quelque chose de beau. Je l’ai relu et je l’ai apprécié. Mais pas du premier coup... Je reste très intriguée par ce roman, je le lirai probablement...

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    1. Je suis partant pour la relire un jour ou l'autre et ne pas rester sur cette déception tu sais ;)

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  20. Mouais... c'est parce que tu as un cœur de pierre (mouarf, tu me l'avais dit sur je ne sais plus quel article alors je saisis l'occasion d'une petite pointe d'ironie :P )
    Les filles m'ont convaincue par contre ! Bien envie de le découvrir tout de même ce roman

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    1. C'est vrai que je suis un cœur de pierre. Et j'assume :)

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  21. Je le retiens car j'avais beaucoup aimé Ce que je sais de Vera Candida, je compte donc lire celui-ci un jour malgré ton encéphalogramme plat :)

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    1. Tu fais bien de ne pas t’arrêter à mon avis, je suis rarement de bon conseil ;)

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