samedi 4 avril 2015

Calavera - Charles Burns

Alors voila. Partout cette BD a été qualifiée de chef d’œuvre, dans les médias et sur les blogs. Et je me rappelle avoir été très séduit par l’univers totalement inclassable de Charles Burns avec Black Hole, donc je me suis lancé en toute confiance. Sauf que...

Sauf que je ne savais pas que ce « Calavera » était en fait le dernier volume d’une trilogie (il n’y a d’ailleurs aucune indication en ce sens sur l’album). J’ai donc emprunté le 1er à la médiathèque mais il n’y avait pas le suivant donc j’ai dû passer du 1 au 3 et clairement il me manque une pièce du puzzle. Déjà, je suis bien incapable de résumer l’histoire, ce qui n’est pas bon signe. Pour ce que j’en ai compris, on suit Doug, un jeune homme souffrant d’insomnies qui le plongent dans un état hallucinatoire et lui ouvrent les portes d’un monde surréaliste où il croise d’étranges créatures. Doug vit avec la douce et bienveillante Sally mais il reste hanté par les souvenirs de son ex-petite amie Sarah. Doug va mal, très mal même. Doug semble totalement perdu et j’avoue sans honte que je me suis perdu avec lui.

J’ai quand même retrouvé quelques éléments appréciés dans Black Hole, notamment la peinture d’une jeunesse américaine dépressive et mélancolique. J’ai retrouvé aussi des thématiques récurrentes chez Burns comme la difficulté du passage à l’âge adulte, le sexe, l’alcool et la drogue. Pour le reste, je n’ai pu donner aucun sens aux déambulations hallucinées du double onirique de Doug (alors que ce sens existe et qu’il doit même être symboliquement très profond – sans doute trop profond pour moi malheureusement !).

Graphiquement, l’hommage assumé à la ligne claire franco-belge et au Tintin d’Hergé dans les passages se déroulant dans l’imaginaire torturé de Doug est fort réussi. Le découpage privilégie la lisibilité et les aplats de couleurs offrent à l’ensemble sobriété et élégance, rien à dire à ce niveau-là.

Alors voila. Il faut parfois savoir reconnaître ses limites intellectuelles et rendre les armes face à l’hermétisme d’un « chef d’œuvre » auquel il nous est impossible de rendre les honneurs qu’il mérite. J’essaierai de faire mieux la prochaine fois…

Calavera de Charles Burns. Cornélius, 2014. 64 pages. 21,50 euros.



Un album lu dans le cadre de l'opération
"La BD fait son festival" de Priceminister".
Pas franchement une bonne pioche...


16 commentaires:

  1. Je ne vais pas noter.
    Moi aussi, je me bats avec ma bd PriceM ! Un sacré bouquin, beau, bien fait, mais comment en parler ?
    Passez un super week-end pascal et bonne collecte chocolatée !

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    1. Tu m'intrigues du coup. Je me demande de quelle BD tu parles !

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  2. Déjà le graphisme ne me plait pas. Moi je suis tombée sur Little Tulip, j'ai eu plus de chance (mais toi, tu l'avais déjà lu).

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    1. En fait il y avait beaucoup de titres dans la liste que j'avais déjà lu où qui attendent dans ma pal. Et je pensais qu'avec Burns j'aurais affaire à une valeur sûre. Comme quoi...

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  3. N'étant pas trsè BD, je ne vais pas me lancer dans ce genre de livre. Il me faut de l'évident

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    1. Là pour le coup il n'y a absolument rien d'évident !

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  4. Comme je consomme de la BD à doses homéopathiques et que je te fais une confiance absolue en ce domaine, je vais noter Black Hole mais pas celle-ci !Je me perds déjà assez comme ça ! :)

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    1. Euh, même Black Hole, je ne suis pas certain que ça te plaise. A voir ;)

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  5. comme Asphodèle les BD c'est un peu et pas souvent, quand vous êtes tous enthousiastes je vais voir et il m'arrive d'aimer alors celle là j'abandonne tout de suite

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  6. Haha j'adore cette expérience de lecture qui ressemble à un gros raté mais que tu racontes avec beaucoup d'autodérision.^^ Bon, moi les thématiques ne me parlent pas trop, je ne lève même pas le bouclier.;-)

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    1. Tu peux laisser le bouclier à tes pieds pour cette fois. Mais ne l'éloigne pas trop, il pourrait te servir à nouveau très bientôt ;)

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  7. bon bon bon, pas très tentant tout ça, j'ai déjà des difficultés à trouvé des bd à la bibliothèque alors je ne vais pas me battre pour un truc hors de portée :-)

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    1. "Hors de portée", c'est un peu ce que j'ai ressenti en la lisant ;)

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  8. Je passe, je pars même en courant pour tout te dire...

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    1. Même si je l'avais aimé je ne te l'aurais pas conseillé de toute façon ;)

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