L’album raconte l’histoire d’Alan Cole, jeune psychiatre qui s’engage dans l’armée pour faire plaisir à son futur beau-père ancien militaire. Chargé d’évaluer les recrues et d’écarter les cas « problématiques » dont font évidemment partie les homosexuels, Alan va rencontrer au cours d’un entretien Merle Gore, jeune homme plein de vie et sûr de lui, pour lequel il va ressentir des sentiments de plus en plus troublants.
Au-delà du propos engagé pour la cause LGBTQ, l’album raconte une magnifique histoire d’amour contrariée entre Alan l’introverti en prise avec un conflit interne sur son orientation sexuelle et Merle, plutôt grande gueule, capable de défier les autorités sans jamais franchir certaines limites. Leur relation forcément secrète devra faire face à une homophobie impossible à dénoncer sous peine de subir de terrible représailles.Graphiquement, le trait réaliste de Munoz offre une plongée immersive dans une époque des plus troublée. Découpage, couleurs, rythme de la narration, tout est parfait !
En 2011, Barack Obama a mis fin à la politique discriminatoire interdisant à toute personne revendiquant et affichant son homosexualité de servir dans l'armée américaine. Et le 26 juin dernier Joe Biden a gracié tous les soldats renvoyés de l’US Army en raison de leur orientation sexuelle depuis 1951. Il n’y a donc enfin plus aucune discrimination chez les militaires américains. En théorie du moins…
GI Gay de Didier Alcante et Bernardo Munoz. Dupuis, 2024. 126 pages. 26,00 euros.