lundi 26 août 2024

A l’ombre des choses - Anatole Edouard Nicolo

Anatole passe son adolescence en province. « Un enfant moyen dans une ville moyenne ». Un enfant vivant avec sa mère et son grand frère G. dans un foyer social depuis le divorce de ses parents. Pas une enfance simple mais pas de quoi sombrer non plus dans le misérabilisme. Le frangin abandonne l’école et se lance dans la chanson, devenant bientôt une star du rap qui remplit les zéniths. Anatole de son côté se cherche, s’ennuie, fait quelques bêtises, passe ses années de lycéens dans un sport étude en rêvant de devenir footballeur professionnel. Finalement il échouera à Paris, seul dans un studio, avec un job minable. C’est là que le hasard d’une rencontre va changer sa vie et faire de lui un « homme de lettres ».

 Si vous aimez l’autofiction et le transfuge de classe façon Edouard Louis, vous allez adorer. Même si l’image parentale est beaucoup moins écornée que chez Louis, même si le transfuge est moins radical,  la violence moins présente et la question de l’orientation sexuelle bien moins centrale, l’esprit, le ton, le déroulement des événements et la façon de passer de l’enfance au monde des adultes ont beaucoup de similarités. Après, niveau écriture, c’est plus littéraire, ce qui n’est pas difficile me direz-vous étant donné que même le mode d’emploi d’une cafetière électrique est plus littéraire que la prose d’Edouard Louis.

J’avoue, je  n’ai pas été emballé. Je ne me suis pas vraiment attaché à Anatole, je l’ai regardé grandir de loin, sans me sentir concerné par son parcours. Heureusement les chapitres sont courts, le rythme est bon et le narrateur n’est pas un geignard qui passe son temps à s’appesantir sur son sort. Autant de points positifs qui n’ont pas suffi à emporter mon adhésion cela dit.

Un premier roman qui ne manque pas de qualités et saura trouver son public, même si en ce qui me concerne, je risque de le ranger dans la catégorie des « aussi vite lus qu’oubliés ».  

A l’ombre des choses d’Anatole Edouard Nicolo. Calmann-Lévy, 2024. 155 pages. 18,00 euros.






5 commentaires:

  1. Bon je sais que je ne le lirai pas, il est tout ce que je n'aime pas en littérature. en revanche j'ai adoré ta comparaison entre le mode d'emploi d'une cafetière électrique et la prose de celui que tout le monde porte aux nues... Sauf moi et toi visiblement....

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  2. J'aime beaucoup ce que fait Edouard Louis mais ça ne m'a pas empêché de sourire en lisant ta comparaison..

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  3. Édouard Louis, je me suis arrêtée au premier livre qui m'a vraiment déplu, la comparaison ne me donne donc pas envie de tenter celui-ci, même un peu plus littéraire... (mais au fait, où ai-je rangé le mode d'emploi de la cafetière électrique ?)

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  4. "même le mode d’emploi d’une cafetière électrique est plus littéraire que la prose d’Edouard Louis" : je suis tout à fait d'accord avec toi, c'est pourquoi, depuis son premier ouvrage, je ne le lis plus.

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  5. J'aime bien, moi, Edouard Louis ;-)

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