Pour prendre soin de sa protégée qui ne lui a rien demandé, Rosalie devient de plus en plus pressante, de plus en plus envahissante. Au point d’imaginer des stratagèmes de plus en plus inquiétants…
Le roman décrit avec une précision diabolique une forme de harcèlement qui fait de la vie de Jessica un véritable enfer. L’engrenage s’enclenche peu à peu, inéluctable, et la sauveuse devient étouffante, usant à la fois du chantage affectif et d’une redoutable manipulation psychologique. Pour autant Séverine Vidal ne donne pas dans le manichéisme basique, elle interroge sur les réelles motivations de Rosalie, puise dans son histoire personnelle douloureuse pour montrer qu’elle est à la fois coupable et victime, à la fois toxique et elle-même en grande souffrance.
Un texte qui gratte. L’impression de malaise, d’abord diffuse, devient de plus en plus lourde, mais une fois encore les choses se déroulent en finesse, à tel point qu’au final, la harceleuse, dans toute sa fragilité, devient le personnage le plus touchant du récit.
Son héroïne de Séverine Vidal. Nathan, 2020. 60 pages. 8,00 euros. A partir de 15 ans.
PS : Son héroïne fait partie des premiers titres de la collection Court toujours, une collection destinées aux 15-25 ans qui offre, à travers l’achat de l’ouvrage « papier », les versions numériques et audio accessibles via une application dédiée.