Seul survivant du massacre par des cheyennes d’une caravane de pionniers en route vers l’ouest, un nourrisson est recueilli par la famille Osborne. Baptisé Catamount (chat sauvage) par ses parents adoptifs et pris sous son aile par un trappeur expérimenté, il développe à l’adolescence une aptitude particulière pour le tir et la chasse. Lorsque réapparait le chef indien ayant attaqué le convoi de ses véritables parents, Catamount n’a plus qu’une idée en tête : la vengeance.
Dans le second tome, les Osborne doivent faire face à l’appétit d’un promoteur véreux cherchant à racheter leurs terres pour y faire passer le chemin de fer. Tandis que le père refuse obstinément de céder malgré une offre mirobolante, un plan aussi machiavélique que sanglant se met en place pour que le patriarche de la famille finisse par céder, quel qu’en soit le prix à payer.
Longtemps que je n’avais pas lu un western old school respectant les canons du genre. Indiens, grands espaces, héros au cœur pur et à la gâchette facile, femmes fatales, méchants vraiment méchants, meurtres, poursuites à cheval, drames, injustices et loi du plus fort, tout y est. Benjamin Blasco-Martinez adapte une série de romans des années 50 signés Albert Bonneau, auteur prolifique de récits d’aventure surnommé «
l’homme aux mille romans ». Il s’approprie les codes de la littérature populaire tout en donnant au récit d’origine un bon coup de jeune. A la fois respectueux et moderne, il mâtine le scénario, au demeurant classique, d’une pointe d’humour noir trempée dans une bonne dose de violence. Le résultat est efficace et convaincant.
Le premier volume a été publié en 2015 chez un autre éditeur et force est de constater que les progrès du dessinateur entre les deux albums sont sidérants. Aucune comparaison possible entre les pages maladroites du tout début réalisées à l’école Émile Cohl de Lyon et les superbes cases à bord perdu du tome 2. Le trait est plus sûr, le travail sur la lumière bien plus accentué, les mouvements des personnages plus souples et les décors plus fouillés… pas le jour et la nuit mais presque.
De l’excellent western, sauvage et sans concession, qui n’est pas sans rappeler le mythique
Durango d’Yves Swolfs. Si le premier tome manque quelque peu de maîtrise, le second, bien plus dense et abouti esthétiquement, ravira à coup sûr les amateurs du genre. Personnellement je me suis régalé !
Catamount T1 : La jeunesse de Catamount de Benjamin Blasco-Martinez (d’après Albert Bonneau). Petit à petit, 2017.
64 pages. 14,90 euros.
Catamount T2 : Le train des maudits de Benjamin Blasco-Martinez (d’après Albert Bonneau). Petit à petit, 2017. 64 pages. 14,90 euros.