« A quoi bon vivre quand on craint à ce point d’être soi-même ? » C’est parce qu’elle n’a pas su répondre à cette question qu’une gamine de 12 décide d’en finir et avale tous les médicaments de la pharmacie familiale. Nous sommes en 1968. Pour la petite collégienne vivant en plein cœur de Paris, l’existence est devenue trop difficile depuis la mort soudaine et inattendue de son grand père adoré. Élève médiocre au physique peu avenant, en conflit avec sa mère et souffrant de la comparaison avec une grande sœur brillante, l’ado en souffrance ne peut trouver aucun réconfort auprès de qui que ce soit. Seule solution, aussi abrupte que définitive : en finir une bonne fois pour toute. Mais si, finalement, cette tentative de suicide était le premier pas vers une rédemption aussi inattendue que salutaire ?
Bon, comment dire cela gentiment ? Ce roman cucul la praline au possible enfonce des portes déjà ouvertes des centaines de fois. Tous les clichés s’empilent avec une confondante naïveté : la petite est moche, mal dans sa peau, confrontée au décès d’un proche, en conflit ouvert avec sa mère, sans aucun ami et incomprise par ses enseignants. Rajoutez un oncle juif cupide et sans cœur et le tableau sera complet. Et encore, je ne vous parle pas de la conclusion, par trop idyllique. Un point positif tout de même, l’écriture est fluide et plutôt agréable, même si les mots de l’enfant ressemble trop souvent à des mots d’auteur.
Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas trouvé grand-chose à sauver de cette guimauve bien fade. A peine 150 pages, aussi vite lues qu’oubliées. Candidat suivant !
La petite de Michèle Halberstadt, Albin Michel, 2011. 148 pages. 12,90 euros.