Dave Wallis y raconte le parcours de Kathie, Ernie, Charlie et quelques autres, quittant Londres pour voyager vers le nord dans un pays en perdition. Un voyage semé d’embûches, de rencontres et de coups durs où rien ne leur sera épargné. Accusé de Nihilisme et d’opportunisme (notamment de surfer sur la vague d’affrontements entre gangs qui ont choqué l’Angleterre conservatrice dans les années 60), Wallis est avant tout un incompris. Son propos n’est pas de dénoncer la stupidité et la violence aveugle d’une jeunesse incapable de « vivre ensemble ». Par définition immature, cette jeunesse essaie de faire face avec ses armes, abandonnée par des adultes dont on ne connaîtra jamais les véritables raisons de leurs suicides de masse. Pour les vivants, l’existence devient forcément chaotique, l’avenir incertain. Plus rien ne sera comme avant mais finalement, est-ce une si mauvaise chose ? N’est-ce pas l’occasion de faire table rase du passé capitaliste et industriel pour repartir sur des bases plus simples et plus saines ?
Cette lecture politique (et socialiste) du roman offre un regard différent sur les jeunes qui se débattent dans ce monde post-apocalyptique. Loin du nihilisme, les personnages cherchent à avancer ensemble, lucides sur le fait que les années à venir s’annoncent compliquées, mais également déterminés à faire en sorte que le futur reste porteur d’espoir. Malgré les apparences, un livre bien plus optimiste que désespéré. C’est en tout cas l'impression qu’il m’a laissé.
Only lovers left alive de Dave Wallis (traduit de l'anglais par Samuel Sfez). Sonatine, 2024. 270 pages. 21,50 euros.
J'espère que les personnages du roman arrivent vraiment à repartir sur des bases plus saines.
RépondreSupprimerC'est ce que la fin laisse augurer...
SupprimerUn roman culte, dis-tu ? Voilà qui révèle encore mon inculture. Je n'en avais jamais entendu parler... :/
RépondreSupprimerDisons que c'est surtout culte parce qu'à l'époque les Rolling Stone en pleine gloire on voulu en faire un film. Qui n'a jamais vue le jour...
SupprimerJe ne connais que de nom ce roman et j'en avais l'image d'un roman sombre. Ton avis me permet d'en avoir une autre vision ce qui pourrait me donner envie de me lancer :)
RépondreSupprimerC'est très sombre mais avec un petit peu de lumière au bout du tunnel
SupprimerComme Fanja, j'avoue mon inculture.
RépondreSupprimerJe te rassure, en France c'est loin d'être culte !
Supprimervisiblement je ne ne fais pas partie de cette culture là, mais c'est peut être "culte " chez les jeunes (ce que je ne suis plus depuis longtemps!)
RépondreSupprimerC'était culte chez les jeunes des années 60 surtout^^
SupprimerCa me ferait songer à Sa majesté des Mouches (même si le roman de William Golding se déroulait sur une île...).
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasla
On est clairement dans le même genre de récit que Sa majesté des mouches, oui.
Supprimer