Dès le départ, l’idée n’était pas de faire une performance mais plutôt de profiter de cet événement sportif pour découvrir un des pays les plus fermés du monde. Bien sûr, pas question de prendre la préparation physique à la légère. Une demande de disponibilité auprès de son employeur et quelques mois d’entraînement intensif lui permirent d’acquérir un niveau suffisant pour finir les 42 kilomètres et quelques dans un temps acceptable, du moins pour un coureur amateur bientôt quinca. Mais au-delà du marathon, son intérêt pour le long périple à venir tenait surtout d’une volonté de découvrir la Corée du Nord de l’intérieur, de s’immerger dans cette dictature semblant à première vue impénétrable.
Le résultat ? Du Schwartzmann dans le texte, ironique, mordant, lucide, sans langue de bois, toujours autant adepte de l’autodérision. Respectueux d’un peuple difficile à cerner qu’il se refuse de juger, il « subit » un voyage organisé encadré de bout en bout par le régime et constate à quel point la population locale, assommée par la propagande, reste enfermée depuis des décennies dans une vision du monde qui n’a pas évolué depuis les pires moments de la guerre froide.
Gagné par l’ennui au fil de visites toutes moins passionnantes les unes que les autres, trimballé parmi les coréens avec l’impression de les regarder de loin sans vraiment les rencontrer, le marathonien du dimanche en arrive à ce triste constat : « Ce pays accepte de nous recevoir, mais il ne nous accueille pas. Ils veulent qu’on les voie, mais pas qu’on les regarde ». Au final, l’expérience restera marquante, même si Schwartzmann avoue dans une dernière confidence : « Je suis venu en Corée du Nord pour rencontrer un peuple, j’ai fait un safari. »
Pyongyang 1071 de Jacky Schwartzmann. Éditions Paulsen, 2023. 165 pages. 8,50 euros.
Tiens tiens, c'est dans mes cordes, cette lecture!
RépondreSupprimerJe n'en doute pas une seconde !
SupprimerQuel constat glaçant.
RépondreSupprimerN'est-ce pas.
SupprimerCe n'est guère étonnant qu'il n'ait pas pu rencontrer vraiment de Coréens...
RépondreSupprimerOui, le pays est totalement fermé malheureusement.
Supprimerla conclusion est terrible !
RépondreSupprimerTerrible et inéluctable.
SupprimerJ'avais adoré cette lecture, d'autant plus que je cours (mais pas de marathon hélas!), ...ce pays est dingue !
RépondreSupprimerOui, c'est un pays aussi fascinant qu'effrayant.
Supprimer