J’ai beaucoup aimé le ton de ce roman, les dialogues sont un régal et les portraits souvent assassins. On n’est pas dans du pur cynisme mais plutôt dans un regard acéré sur cette Amérique blanche angoissée de nature et pourtant pas franchement à plaindre. J’ai aimé également l’analyse des relations familiales bancales et cet entre soi où, sous le vernis des apparences souriantes, on se tire dans les pattes à la moindre occasion. McCauley oscille avec délice entre un humour noir grinçant et une dénonciation des tendances sociétales que tout le monde critique mais dont tout le monde profite (hilarante description des méfaits de la location au noir de chambres d’hôtes sur Airbnb !).
Dommage que la férocité des réflexions et des échanges soit contrebalancée par une ode mielleuse à la force de l’amitié. Il y a trop de bons sentiments dans les rapports entre David et Julie, et c’est tellement en décalage avec le reste des personnages que ça finit par perdre en crédibilité. Cette vision idéalisée de leur relation, avec seulement quelques vaguelettes pour contrarier le long fleuve tranquille de leur inébranlable bienveillance réciproque, ça sonne faux. Et cette fin bisounours, où tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil, où les planètes s’alignent pour que tout s’arrange d’un coup de baguette magique, est vraiment too much.
Verdict ? Une lecture plaisante, une écriture pleine de vivacité et d’humour qui m’a par moment rappelé l’excellent Richard Russo. Dommage qu’au final le feelgood l’emporte, ça a grandement affadi les déboires de David et Julie et grandement gâché mon plaisir. Il n’empêche que ça reste un roman idéal pour les vacances, frais et sans prise de tête.
Retour à la case départ de Stephen McCauley (traduit de l’anglais par Séverine Weiss). Robert Laffont, 2019. 420 pages. 21,50 euros.
J'avais adoré les premiers romans de cet auteur et celui-ci pourrait me faire renouer avec lui mais ...en poche.
RépondreSupprimerAh tiens une fin comme tu ne les aimes pas mais qui n'a pas eu l'air de trop entacher ta lecture.
RépondreSupprimerTu es tout de même allé au bout du roman.
RépondreSupprimerJ'ai lu cet auteur il y a belle lurette (20 ans ?) (OMG). J'en garde un souvenir de sympathique aussi, mais je n'y suis pas revenue depuis. Bon, a priori il n'a pas trop changé.:)
RépondreSupprimerJe ne connais pas l'auteur.
RépondreSupprimerPourquoi pas s'il croise ma route quand je choisis une lecture pour les vacances
je connais l'auteur de nom, je ne t'imaginais pas le lire puis te voilà enthousiasmé et puis la réalité te rattrape : et comme toi, le feel good c'est comme la guimauve, j'aime pas ça ! mais bon ravie de te lire !
RépondreSupprimerTu t'en doutes, c'est trop «frais et sans prise de tête» pour moi!
RépondreSupprimerJe vais plutôt (enfin) me décider à entamer l'oeuvre de Russo.
Le thème de départ est top mais le côté mièvre me rebute un peu...
RépondreSupprimerbon je passerai sans doute mon tour alors. J'ai d'autres romans feelgood sous le coude !
RépondreSupprimerRoooohhhhhhhh jérÔme ! Et bien moi j’aime ce côté bisounour ... que diable. J’assume mon coté fleur bleue... ca fait du bien dans ce monde de brute... Crotte alors ! ;-)
RépondreSupprimerEt Je le note moi Messieu !! :D
Merci et fini bien l’été. Bisous de ma Drôme !
Bisounour !!!! Tsssss
;-)
J'ai un profond respect pour le feel good qui m'a bien sauvée parfois dans ms périodes "sans". mais là, je en suis guère tentée, j'ai l'impression de voir l'esquisse du roman sans m'attendre à de grandes surprises.
RépondreSupprimerEtant donnée la lourdeur de mes lectures de vacances, je ne serais pas contre un peu de légèreté pour la rentrée :-)
RépondreSupprimerIl me tente bien :)
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