Mildred est une trentenaire célibataire travaillant à mi-temps et consacrant le reste de son temps à sa paroisse. Une paroisse dirigée par un pasteur qui vient de céder aux avances d’une veuve pendant que dans l’immeuble de Mildred s’installe Helena, une anthropologue dont le mari Rocky, soldat, va bientôt revenir d’Italie. Le couple n’est pas un modèle de vertu, Helena semblant attirée par son collègue Everard Bone et Rocky ayant multiplié les conquêtes pendant son passage sous les drapeaux. Mildred observe les comportements des uns et des autres. Elle est souvent associée malgré elle aux événements et doit constamment prendre parti. Son cas personnel ne semble pas intéresser grand monde et si Rocky ne la laisse pas insensible, elle ne se fait pas la moindre illusion quant à la suite de leur relation.
Outch ! Voila ce que j’ai pensé au départ. Une grenouille de bénitier qui passe son temps à boire du thé et à échanger des cancans, à préparer des ventes de charité et à entretenir son intérieur, c’est au-delà de ce que je peux supporter. Mildred est le genre de personne dont le cœur se réchauffe « à la pensée des êtres si bons et si simples qui [mènent] une existence peu compliquée ». Rien que ça. Rock'n Roll la Mildred !
Et pourtant j’ai lu le roman jusqu’au bout. Sadomasochisme ? Même pas. En fait, je ne me suis pas ennuyé une seconde avec l’ennuyeuse Mildred. Parce que le récit est traversé par un humour typiquement british et une pointe d’ironie aussi discrète que malicieuse. Parce que Barbara Pym, ayant elle-même étudié l’anthropologie, propose une étude de mœurs où elle observe par le petit bout de la lorgnette le quotidien de gens ordinaires et que j’aime cette façon de procéder. L’intrigue est réduite à son strict minimum, c’est indéniable, mais l’intérêt réside dans cette observation méticuleuse à la fois sans concession et pleine de tendresse. Un roman qui vaut surtout pour son ambiance, ses dialogues et son flegme si britannique.
Au final je ne suis pas mécontent d'avoir nagé à contre-courant. Et je suis surtout ravi d’avoir enfin découvert la plume pleine de charme de Barbara Pym.
Des femmes remarquables de Barbara Pym (traduit de l'anglais par Sabine Porte). Belfond, 2017. 320 pages. 17,00 euros.
Le début est loin d'être prometteur, mais je ne peux que céder au côté so british.
RépondreSupprimerC'est un atout de poids.
SupprimerOuf, Jérôme VS Barbara Pym, ça s'est bien passé. Je suis accro à la dame, et encore, ce n'est pas celui que je préfère (oh elle est capable de nous étonner, tu sais) L'humour british et des litres de thé, ça marche!
RépondreSupprimerPour ce qui est des litres de thé, permets-moi d'en douter^^
SupprimerC'est clair que le plot ne m'excite pas plus que ça...
RépondreSupprimerJe peux le comprendre.
SupprimerQuel saut dans l'inconnu ! Bravo Jérôme ! j'ai découvert cette auteure par Keisha, mais moi, j'étais déjà toute acquise à la cause de la sauce so british ...
RépondreSupprimerJe comprends que la dame ait ses fans.
SupprimerJe suis ravie que tu aies enfin succombé au charme de cette vieille anglaise que j'adore. Oui, on lit le pitch en se disant que ça va pas être possible et en fait on embarque malgré soi dans ses histoires de pasteurs et vieilles filles !
RépondreSupprimerC'est exactement ça, oui.
SupprimerC'est une auteure que je me promets de découvrir depuis longtemps...
RépondreSupprimerYapluka !
SupprimerUne auteure que je ne connais pas et j'ai bien envie de sauter le pas
RépondreSupprimerJe ne la connaissais pas non plus ;)
SupprimerJe ne connais pas, mais l'humour anglais, j'adore !
RépondreSupprimerMoi aussi j'aime bien, à petite dose cela dit.
SupprimerKeisha m'a déjà donné envie de lire la dame, mais si tu t'y mets aussi !
RépondreSupprimerOn va finir par te convaincre définitivement :)
SupprimerAhaha, bravo, bravo ! Bon, je sens que tu n'en feras pas ton quatre heures régulier (pas assez d'écorchés vifs ou de losers là-dedans je crois^^), on est clairement à 1000 lieues de tes ambiances américaines favorites, mais bon, tu as goûté et tu as quand même apprécié. Je n'ai pas encore testé Barbara Pym de mon côté mais a priori ça devrait plutôt bien passer aussi.:-)
RépondreSupprimerPas certain d'y regoûter tout de suite, non, mais je ne regrette pas d'être sorti de mes sentiers battus.
SupprimerBarbara Pym chez Jérome !!!!!ce n'est pas une si grande surprise en réalité car cette écrivaine a un grand talent que tu sais toujours reconnaître.
RépondreSupprimerElle a un talent incontestable, il faudrait être de mauvaise foi pour dire le contraire.
SupprimerJe n'ai jamais lu Barbara Pym, et je ne m'attendais pas à ce que ce soit toi qui me donne envie d'essayer!
RépondreSupprimerComme quoi, tout arrive !
SupprimerC'était pas gagné. Bravo à toi d'être allé jusqu'au bout.
RépondreSupprimerJe l'ai fait avec plaisir.
SupprimerJe ne pense pas que je vais succomber (je préfère retrouver l'humour british chez Jonathan Coe;-) ) mais ça semble tout de même sympathique :-)
RépondreSupprimerLongtemps que je n'ai pas lu Coe, tiens.
SupprimerJe n'ai jamais lu Barbara Pym mais ton avis lève des réticences (les mêmes que les tiennes).
RépondreSupprimerApparemment elle a écrit d'autres choses meilleures que ce roman-ci.
SupprimerJ'ai lu cet auteur il y a des décennies! Bon, peut-être une. Mais je n'en ai jamais parlé sur le blog. Tu me donnes envie de replonger dedans.
RépondreSupprimerA voir si tu aurais le même ressenti des décennies après 😉
SupprimerJe l'ai lu il y a qq semaines. Pas mon favori de cette auteur.
RépondreSupprimerJ'ai cru comprendre qu'il y avait mieux dans sa bibliographie en effet.
SupprimerIl est dans ma PAL, j'espère qu'il me plaira ^^
RépondreSupprimerJe ne suis pas inquiet 😉
SupprimerAh l'humour british vient à bout de tout! ^^
RépondreSupprimerJ'adoooooooore
C'est vraiment un humour unique au monde.
SupprimerTu vois que ce n'est pas si mal Barbara Pym !!! Comme toi, j'apprécie sa manière d'étudier ses personnages et leurs moeurs, son humour fin et plein d'ironie, sa tendresse pour le petit monde qu'elle nous présente.
RépondreSupprimerJe ne regrette absolument pas de l'avoir découverte, c'est certain !
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