C’est un petit livre de rien du tout, format poche, à peine 150 pages. Un premier roman qui claque, âpre, rude, abrasif. Simon Johannin use de punchlines qui vous sonnent comme un aller-retour en pleine poire. Pas de gants pour décrire la violence des rapports humains, pas de dentelle pour raconter la vie de ces gens-là, de ces rednecks made in France. Pour autant, le texte n’est pas autobiographique et ne donne pas dans la sociologie, on n’est pas chez Edouard Louis, on n’est pas en Picardie mais dans le Tarn, et le gamin qui cause avec sa gouaille de cul-terreux ne charge pas la mule parentale, ne met pas en cause son milieu, ne fait pas de la bêtise et de la misère un mur infranchissable bloquant toute ascension vers une adolescence épanouie. On le retrouve d’ailleurs à la fin, devenu adulte. Pas reluisant bien sûr, pas des plus fringants. Mais sans haine ni rancœur pour ses jeunes années.
Finalement, L’été des charognes n’est rien d’autre que la chronique d’une enfance rurale. Une chronique certes brutale, écrite avec les tripes, sans fioritures ni scories inutiles mais avec des envolées stylistiques dignes d’une Virginie Despentes au meilleur de sa forme. Un écrivain est né. Il s’appelle Simon Johannin, n’a que 23 ans et m’a laissé sur le cul. Merci m’sieur !
L’été des charognes de Simon Johannin. Allia, 2017. 145 pages. 10,00 euros.
J'aurais dû le saisir au vol quand tu me l'as montré dans la librairie d'Angoulême.
RépondreSupprimerce n'est que partie remise ;)
SupprimerVite vite, il me faut ce roman. Du rural noir made in France... J'adore, tu le sais. Je m'empresse de le trouver. Merci! Je serais passée à côté.
RépondreSupprimerJ'espère qu'il finira vite entre tes mains !
SupprimerJ'suis sur le cul. Oui, un écrivain est né.
SupprimerMerci pour cette fabuleuse découverte.
Je suis plus que ravi, c'est un petit roman qui mérite tellement que l'on parle de lui !
SupprimerYs parlait aussi de rednecks à la française je crois. Bon je persiste à penser que du noir comme ça, est-ce que ça existe en vrai? J'ai vu la gadoue, un poil de saleté, mais pas à ce point quand même.
RépondreSupprimerCependant, si l'écriture est là, je peux tester (et j'aurais des horreurs à te raconter sur l'élimination des chatons, tiens)
ça existe en vrai, aucun doute là-dessus, je connais ça depuis mon enfance en Picardie profonde ;)
SupprimerÇa sent la France profonde !
RépondreSupprimerRahhhhhh
Egalement je serai passée à côté ... mais moi aussi je veux avoir le cul par terre !
Tentateur !!!! :)
Je reconnais que c'es un petit livre que j'ai envie défendre plus que d'autres ;)
Supprimertu as un goût pour le dur et l'horreur qui me fait un peu peur!
RépondreSupprimerC'est pas faux :)
SupprimerLe dernier roman rural que j'ai tenté de lire m'est tombé des mains. Alors malgré ton billet élogieux, j'hésite.
RépondreSupprimerAttention, ce n'est pas du roman régionaliste non plus !
SupprimerEn effet, il est très jeune. Ce n'est pas trop le genre que j'aime, je crois que je vais passer malgré ton avis ;)
RépondreSupprimerTu trouverais pourtant quelques résonances avec Franck Bouysse je pense.
SupprimerTout dépend effectivement du style parce qu'une simple image brutale du monde rural ( sans sociologie comme tu le dis) ne va pas me combler.
RépondreSupprimerDans ce genre ( enfin j'imagine) j'avais lu Vie animale, un très bon premier roman aussi, de Justin Torres.
Pas lu Torres mais ici l'absence "d'analyse" est une force je trouve.
SupprimerVoilà un premier roman qui me semble fort prometteur ! Je note !
RépondreSupprimerTrès prometteur, oui.
SupprimerPas pour moi, mais c'est toujours avec grand plaisir que je lis tes billets...
RépondreSupprimerJuste envie de le dire là...
C'est adorable Jacques, merci !
SupprimerTu as toujours des découvertes incroyables !
RépondreSupprimerPas toujours, non, mais j'aime dénicher des pépites un peu atypiques ;)
SupprimerJe l'ai déjà noté suite à l'avis de Sandrine... me voilà d'autant plus impatiente de le lire !
RépondreSupprimerEt moi je suis impatient de savoir ce que tu vas en penser.
SupprimerOuf ! Le billet est saisissant, le livre doit l'être ! Je retiens.
RépondreSupprimerIl l'est oui, je te le confirme ;)
SupprimerAllia nous offre souvent des perles. Comment fais-tu pour trouver de telles perles ?
RépondreSupprimerJe fouille, j'aime beaucoup fouiller :)
SupprimerHa ! Je n'avais pas encore lu la fin que j'étais sûre que tu avais adoré. "Bienvenue chez les gueux, chez les damnés de la terre", "âpre, rude, abrasif", autant de termes annonciateurs de la claque. Tu étais sur ton terrain.:-)
RépondreSupprimerClairement, j'étais en pleine zone de confort.
SupprimerEh bien ! Quel éloge ! Cela mérite vraiment qu'on aille regarder ça de près !
RépondreSupprimerCe n'est pas moi qui vais te dire le contraire.
SupprimerDans le genre roman rural âpre et magnifique, j'ai adoré Règne animal. Mais pour l'instant je n'ai pas envie de me replonger dans ce type de roman.
RépondreSupprimerJe te comprends, ce sont des lectures marquantes.
SupprimerMerci pour cette découverte, je vais me précipiter dessus :-)
RépondreSupprimerRavi de t'avoir tentée !
Supprimerça me fait un peu penser à En finir avec Eddy Bellegueule... non?
RépondreSupprimerBen non justement parce que le narrateur n'attaque pas sa famille, il n'est pas dans l'analyse sociologique, il n'accuse personne.
Supprimer23 ans ? Whaou, je note tu penses bien !
RépondreSupprimerLes jeunots, tu aimes ça, hein :p
SupprimerFaut voir... Trop noir c'est moyen mon truc, à tester 😄
RépondreSupprimerEn même temps c'est pas de la SF :p
SupprimerUne claque pour moi aussi !
RépondreSupprimerJe comprends !
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