Castellanos Moya
© Métailié 2013 |
Le viking, une ancienne star
locale du catch, fait partie des escadrons de la mort. Avec ses acolytes, il
embarque, torture et fait disparaître sans aucun discernement un nombre
incalculable d’opposants au régime. Des étudiants, des
« communistes » et tous ceux qui leur apportent une aide quelconque,
même les médecins qui tentent de les soigner lorsqu’ils sont blessés suite à
des affrontements avec la police. Depuis peu les éléments subversifs
multiplient les actes anti-régime, de la manifestation qui dégénère en guérilla
urbaine à l’attentat terroriste. Dans ce chaos permanent, la vieille servante
Maria Elena tente de survivre. Elle habite avec sa fille, une infirmière qui
vient de trouver une place en or à l’hôpital militaire dirigé par le
gouvernement, et son petit fils, entré depuis peu dans la clandestinité. Maria
Elena et le Viking se connaissent depuis longtemps. Parce que ses nouveaux
patrons viennent de subitement disparaître, elle demande à l’ancien catcheur
s’il peut leur venir en aide. Mais une fois que les prisonniers sont amenés
dans les cachots du Palais noir, il n’y a plus rien à faire pour eux. Seules
l’horreur et la mort les attendent...
Horacio Castellanos Moya plonge
au cœur de la terreur. Il tisse avec une diabolique précision le canevas d’une
implacable dramaturgie. Une danse macabre où la violence est omniprésente. Alternant
les points de vue (celui du viking puis celui de la servante, du petit fils
révolutionnaire et enfin de sa mère), l’auteur déroule un style neutre et
indirect, d’une froideur clinique. Il n’omet aucun détail, même le plus
sordide. Tout est net, précis, nerveux, tranchant comme une lame. Un sens de la
tragédie où chaque maillon s’imbrique jusqu’à l’inéluctable dénouement.
Un roman qui secoue
furieusement, qui projette le lecteur au beau milieu d’une guerre civile, à la
fois du coté des militaires et des insurgés. Âpre, corsé, brûlant, La
servante et le catcheur montre sans aucune forme de jugement la montée de la
violence et son expression la plus crue. Aussi fort que dérangeant.
La
servante et le catcheur, d’Horacio Castellanos Moya. Métailié, 2013.
236 pages. 18 euros.
Je sors d'un polar nordique et j'ai aimé...donc je note ce roman qui pourrait me plaire tout compte fait...vais juste lire une histoire d'amour entre deux...ben oui, on est romantique ou on ne l'est pas...^.^...bonne journée...
RépondreSupprimerIl faut varier les plaisirs de toute façon^^
SupprimerEt un billet fort !
RépondreSupprimerMerci, j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, tant mieux si ça se sent dans le billet.
SupprimerJ'ai envie de sortir des scènes éprouvantes après la lecture de Purge donc je passe mon chemin !
RépondreSupprimerC'est sûr que cette lecture-là aussi est éprouvante par moments.
Supprimerje note mais non plus pour tout de suite, pas trop envie de guerre en ce moment...
RépondreSupprimerC'est toi qui vois...
SupprimerProbablement trop dur pour moi...
RépondreSupprimerIl y a des chances...
SupprimerCastellano Moya peut décrire des choses dures non sans humour, mais il semblerait que celui-ci soit absent de ce livre-là...
RépondreSupprimerAh oui, aucun humour dans ce roman-là. Je connais pas les autres titres de l'auteur mais je pense que je vais me laisser tenter de nouveau.
SupprimerMerci pour ce billet très agréable et très bien écrit!
RépondreSupprimerà très bientôt
Merci à vous pour la publication de ce beau roman.
SupprimerOuh la, ça n'a rien à voir avec "Là où vous ne serez pas", ce roman a l'air autrement plus dur et sérieux. Et aussi plus intéressant. De toutes façons la plume de l'auteur me plait, donc oui, je note.
RépondreSupprimerJe ne sais pas avec quel autre titre poursuivre la découverte de cet auteur. Ce sera peut-être celui dont tu parles.
SupprimerOutch... Je note même si c'est typiquement le genre de roman qui peut justement trop me déranger et finir par m'exploser au visage... Mon petit côté chochotte...
RépondreSupprimerAh ça, c'est pas de la petite bière. Faut les avoir bien accrochées comme dirait l'autre...
SupprimerDans un genre différent, mais tout aussi violent.
RépondreSupprimerOui, c'est en effet assez violent.
SupprimerMoi qui aime bien la littérature étrangère, je ne peux que noter ce titre...
RépondreSupprimerTu peux le noter, c'est un roman de qualité.
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