Empowered est une jeune super héroïne faisant partie de la Super-Bande, une équipe de justiciers qui veille sur la ville. Les super-pouvoirs d’Empowered sont liés à son costume. Mais dès que celui-ci a le moindre accroc, tous les pouvoirs disparaissent. Ce même costume est ultra fragile, ultra moulant et doit se porter sans aucun sous-vêtement. Vous voyez où je veux en venir ? En gros, à chaque combat, Empowered se retrouve à moitié nue. Pire, elle est tellement nulle que les super-vilains la capturent systématiquement et elle se retrouve ficelée, exhibant ses charmants attributs au lecteur en mal de sensations fortes.
Présenté comme cela, le tableau paraît vraiment peu engageant. On a l’impression de tenir un comic macho, dégradant pour l’image de la femme où rien ne se passe au-dessus de la ceinture. Pourtant, c’est plus compliqué (ou plus fin) que cela. Il est certain qu’à la lecture des 60 premières pages, on se dit que l’on a encore fait un mauvais choix avec ce titre qui tourne en rond puisque chaque très courte histoire semble identique (Empowered se fait capturer, elle se retrouve ligotée et quasiment nue avant d’être délivrée par la super bande). Mais par la suite, l’univers d’Empowered gagne en épaisseur. Il y a d’abord le sbire, un garçon faisant partie des vilains qui va devenir l’amoureux de la jeune fille. Puis apparaissent Ninjette, sa meilleure amie et Le Prince Démon, une engeance cosmique prisonnière d’un harnais de bondage qui trône sur la table de son salon et dont la répartie est souvent très très drôle. Les rapports à l’intérieur de la super-bande se complexifient également.
Au final, Adam Warren met en scène une jeune fille d’aujourd’hui, fragile, un rien fleur bleue, manquant cruellement de confiance en elle et très libérée sexuellement (c’est le moins que l’on puisse dire !). Grâce à la multiplication des personnages secondaires, il diversifie ses intrigues et créé une série qui mérite vraiment que l’on y jette un œil. Attention néanmoins, je préviens d’emblée les lecteurs de Télérama que ce titre n’est pas pour eux ! On est ici souvent dans l’humour graveleux
Graphiquement, Adam Warren a été un des tout premiers auteurs à synthétiser les influences du manga et des comics. Empowered est entièrement en noir et blanc avec une très grosse utilisation des différents tons de gris. Le dessin semble par ailleurs ne pas être encré. Le découpage est très cinématographique avec une alternance de gros plans et de plan d’ensemble.
Que dire en conclusion ? J’ai passé un vrai bon moment de lecture plaisir, idéal pour se détendre. Ceux qui recherchent une œuvre profonde et forte peuvent passer leur chemin. On est plus ici dans la pantalonnade légère qui ne se prend pas au sérieux. Et franchement, il parfois agréable de tomber sur ce genre de titre.
Empowered T1, d’Adam Warren, Éditions Milady, 2009. 244 pages. 12,90 euros.
L’info en plus : Le second tome vient de paraître en français, toujours chez Milady. Pour ceux qui aiment lire en VO, sachez qu’il existe pour l’instant cinq volumes publiés aux Etats-Unis. Le sixième devrait sortir en septembre 2010.
Lu dans le cadre du Challenge BD 2010.
Pour ce titre, je me tâte. Des fois j'ai envie de découvrir ... des fois non. Enfin, pour le moment je ne l'ai pas en ma possession donc ca va encore. :)
RépondreSupprimerMais je suis curieuse ... que veux-tu? lol
je le rajoute à ma liste ... merci !
RépondreSupprimerPas fan de BD, je passe pour ce titre.
RépondreSupprimerComme toi, je pense que de temps en temps ça fat pas de mal de lire ce genre de titres. Du coup, nul doute que je me laisserai tenter tôt ou tard ^^
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