« La picole est un substitut à la compagnie des autres et un substitut au suicide. C’est un mode de vie complémentaire. Je n’aime pas les ivrognes, mais je suppose qu’il m’arrive d’en être un, moi aussi. Amen. »
Chic, un nouveau Bukowoski ! Sauf que pas vraiment en fait. L’homme a beaucoup écrit et tout ou presque a été publié. Du coup on compile, on recycle. On donne dans le recueil thématique, pour entretenir le mythe et offrir de la pseudo nouveauté. Alors oui, il y a des inédits dans ce recueil. Des lettres, quelques poèmes, des trucs parus dans d’obscures revues aujourd’hui introuvables. Des inédits de fond de tiroir associés à une compilation de textes déjà publiés ailleurs, ça sent le réchauffé à plein nez. Du moins pour ceux (comme moi) qui ont lu tout Bukowski en long, en large et en travers.
Pour les autres ça peut être une entrée en matière intéressante. Si on accepte le côté fourre-tout du mélange des genres. Nouvelles, extraits de romans, correspondances, bouts d’interview, poèmes, ça part dans tous les sens. Avec quand même la beuverie pour point commun à l’ensemble, histoire de donner un minimum de cohérence (même si la beuverie est le fil directeur de toute son œuvre finalement).
Au programme donc un Bukowski égal à lui-même : alcoolique, misanthrope, joueur, bagarreur, queutard et grande gueule. Le décor est classique lui aussi, entre bars louches, cellules de dégrisement, hôtels miteux et hôpitaux pour indigents. Tout est gris, crasseux, déprimant, avec la misère, l’alcool, l’écriture et les femmes pour seul horizon. J’ai aimé retrouver la fluidité et la simplicité de son style très oral, sans filtre ni langue de bois, et bien sûr une sacrée dose d’autodérision couplée à une absence totale d’amour propre qui restent à mes yeux ses deux plus grandes qualités.
Du réchauffé donc, mais du réchauffé qui peut permettre aux néophytes de découvrir les fondamentaux du mythe Bukowski et la diversité sans limite de sa production. A vous de voir...
Sur l’alcool de Charles Bukowski (traduit de l’anglais par Romain Monnery). Au Diable Vauvert, 2020. 360 pages. 20,00 euros.
Les éditeurs surfent parfois sur la célébrité d'un auteur pour rentrer un peu d'argent dans les caisses...Personnellement, je n'ai jamais lu l'auteur (bah oui !) mais je ne suis pas sûre que ce genre de livre me plaise pour le découvrir.
RépondreSupprimerSur ce sujet, j'avoue manquer d'humour la énième cure de désintoxication de quelqu'un que j'aime et qui se détruit à petit coup d'alcool me rend assez triste pour que je n'aille pas confronter cette tristesse à la littérature.
RépondreSupprimerBcp entendu parler de Bukowski et je ne pense pas le lire. La destruction ne me convient pas du tout et je m'associe à Luocine
RépondreSupprimerBon moi j'ai déjà fait une entrée en matière, un plongeon même, et même si j'en suis ressortie indemne, je ne suis pas très pressée d'y retourner.;)
RépondreSupprimerC'est un peu racolleur !
RépondreSupprimerje ne le connais pas et comme Luo et Zazy ayant eu un proche qui a été détruit - et à détruit son entourage avec l'alcool, je n'arrive pas à voir le côté poétique de la chose ...
RépondreSupprimerje te rejoins cependant sur les parutions de tout et de rien après la mort d'un auteur comme si tout était matière à publication ..
Complètement néophyte en la matière! Mais je pencherai pour un autre titre.
RépondreSupprimertu confirmes qu'il faut mieux attendre le poche ? plutôt que se précipiter...
RépondreSupprimerJe me demande quels termes de ton énumération sur Buko parlent le mieux de toi, en miroir.
RépondreSupprimerJ'y réfléchis... Intensément.
Mouarf ! :-)
Supprimermoui ...non, peut-être... pas en ce moment en tous cas!
RépondreSupprimerEuhhh, pas sûre sur ce coup là
RépondreSupprimerFour-tout, mais avec un fil conducteur, tout de même ?
RépondreSupprimerBon, je n'en ai lu qu'un, j'en lirai sûrement un autre sur tes bons conseils mais j'éviterai celui là je pense...!
RépondreSupprimer