J’adore Antoine Choplin, c’est un auteur d’une intelligence et d’une sensibilité qui me touchent particulièrement. Avec ce roman-là pourtant, la magie n’a pas fonctionné. Une fois encore il mélange la petite et la grande histoire en situant son récit dans le Chili de l’après-dictature. Un astronome solitaire rencontre une belle inconnue au musée de la mémoire dédié aux victimes de Pinochet. Elle lui rend visite quelques temps plus tard dans son observatoire au bord du Pacifique. Et puis rien. Rien de notable du moins. Pas d’intensité ni d’émotion particulière, j’ai regardé se nouer leur idylle de loin, pas franchement concerné ni séduit par le déroulement des événements. Encéphalogramme plat malgré une écriture toujours pleine de charme. Dommage.
Partiellement nuageux d’Antoine Choplin. La fosse aux ours, 2019. 135 pages. 16,00 euros.
Encore un auteur que j’adore et encore un encéphalogramme plat. Je me suis contenté de retenir une intrigue sans relief (l’empoisonnement de truites, c’est moyen comme grand crime à résoudre, non ?), des personnages sans épaisseur (Tucker par exemple, le propriétaire des truites, n’est qu’une grosse caricature sans nuance du beauf prêt à tout pour s’enrichir) et des coups de théâtre tellement prévisibles qu’on les voit venir à des kilomètres. Bref, pas grand-chose à sauver dans ce roman tout sauf inoubliable.
Un silence brutal de Ron Rash. Gallimard, 2019. 272 pages. 19,00 euros.
Pour celui-ci, j’avais vraiment de gros espoirs. Du noir rural au fin fond des Vosges, un village paumé, des autochtones mal embouchés et une ambiance poisseuse à souhait, le pitch était alléchant. Je m’imaginais un truc violent dans l’esprit de L’été des Charognes ou au moins aussi âpre et rugueux qu’un roman de Franck Bouysse. A la limite une atmosphère plus poétique et proche du nature writing à la André Bucher m’aurait convenu aussi, mais malheureusement on en reste très éloigné.
Le problème de ce texte vient clairement de l’écriture. Bien trop ample, bien trop bavarde, bien trop ampoulée. Chez les taiseux vosgiens, il aurait fallu que chaque phrase aille à l’essentiel, sans circonvolutions inutiles. Pelot s’égare dans une prose boursouflée alors qu’il aurait clairement dû rester sur l’os. J’ai eu la désagréable impression qu’il se regardait écrire, qu’il se perdait dans une démonstration de style non seulement sans intérêt mais qui, en plus, desservait grandement son propos. Au final une très grosse déception pour ce pavé qui aurait gagné à être largement dégrossi.
Brave gens du purgatoire de Pierre Pelot. Éditions Héloïse d’Ormesson, 2019. 510 pages. 22,00 euros.
Trois bof donc, et rien de transcendant à l’horizon parmi mes lectures en cours, le problème vient peut-être de moi mais tout me semble fade en ce moment. Une mauvaise passe qui je l’espère prendra fin avec la pause estivale à venir. Wait and see...
En totale opposition pour les 2 premiers que j'ai beaucoup aimés; mais d'accord pour le troisième que j'ai abandonné à cause des phrases beaucoup trop longues....
RépondreSupprimerBen je t'ai déjà conseillé Le goût de la chair, essaie au moins...
RépondreSupprimerC'est vrai que ça fait un moment qu'on ne t'avait pas vu pour de l'adulte, dommage pour ces trois là. Pour ma part, beaucoup d'articles en retard, mais j'ai lu justement des nouvelles de Ron Rash (j'ai bcp aimé) et un livre de David Joy, Le poids du monde, je me suis régalée, deux paumés avec des dialogues à la Donald Ray Pollock. Peut-être l'as-tu lu ?
RépondreSupprimerMême nos auteurs préférés nous déçoivent parfois ; j'aime aussi les deux premiers auteurs, mais je vais plutôt attendre les romans suivants ..
RépondreSupprimerCa arrive... mais là ça dure dis donc ! Je m'étonnais aussi de ne voir aucun billet sur des lectures adultes ces derniers temps. Je comprends maintenant. Bon le Ron Rash n'est pas transcendant, mais ce n'est pas une catastrophe non plus...
RépondreSupprimerMoi, je n'avais conseillé "le plongeur"...
RépondreSupprimerC'est moche, cette panne de lecture !
Bon, ça va forcément revenir, j'aime beaucoup ton billet sur le 3e, notamment la notion de prose "boursouflée", très éloquente !
RépondreSupprimerC'est peut-être une mauvaise passe, ça arrive... Pour ma part j'ai beaucoup aimé le Choplin !
RépondreSupprimerD'accord. Ce n'est donc pas chez toi que je noterai des nouveautés aujourd'hui... Bon week-end !
RépondreSupprimerSyl.
Justement, je me faisais la réflexion pas plus tard qu'hier ou avant-hier que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu passer de billet de ta part autre que jeunesse ou BD... Tu ne nous couverais pas une petite déprime saisonnière, toi ? Bon, bientôt les vacances. Voici qui devrait te faire le plus grand bien !
RépondreSupprimerJ'avais remarqué aussi l'absence de billet "adulte" chez toi... Ton avis rejoint celui de Marilyne, pour le Ron Rash. Je pense oser le lire tout de même...
RépondreSupprimerSur le papier, ces trois romans semblaient très bien, mais je comprends, parfois, c'est la fadeur qui domine...
un petit conseil va voir sur les blogs de tes amies/is, elles/ils vont de donner de bonnes idées. Je viens de finir deux romans québéquois trouvé sur la blogosphère qui m'ont ravie : "la petite et le vieux" de Marie-Renée Lavoie et Takawan d'Eric Plamondon. Et si tu es complètement désespéré un petit Erri de Luca "la nature exposée" peut aussi te remonter le moral. Ça manque d'auteurs français, mais j'ai peur de te conseiller des romans historiques. Moi j'ai adoré "l'été des quatre rois" de Camille Pascal et "Le bon cœur" de Michel Bernard.
RépondreSupprimerVoilà tu ne pourras pas dire qu'on te laisse sans idées!
Rhô ben c'est la loose alors ... J'étais bien inspirée pour lire le Ron Rash tu enlève un peu de mon envie... Mais p'tt c'est du bof bof bof passagé lié à un état d'esprit temporaire...
RépondreSupprimerMoi en ce moment je lis et j'arrive pas à écrire sur mon blog... ça passerait sans doute
Bon dimanche Jérôme ! Halte au Bof ! bisous
De ces trois là je ne lirai avec certitude que le Choplin... En ce qui concerne cette mauvaise phase, je me dis que c'est passager. Chez moi aussi c'est le calme plat niveau billets de lectures "adultes". Plein en attente... Vivement cet été !
RépondreSupprimerTiens, tu as fini par recourir au 3 en 1.;-) Je vais peut-être finir par m'y mettre moi aussi. Sinon, moi ça m'arrange 3 bofs. Enfin, ça arrange ma PAL.^^
RépondreSupprimerah merci ! je me disais bien que tu lisais aussi de l'adulte, bon je comprends aussi que tu n'avais pas envie d'écrire un billet mais tu sais que j'aime autant tes déceptions que tes coups de coeur ! j'ai le Rash sous la main, j'espère être plus enjouée que toi ! pour le dernier, ça m'a fait penser à Vuillard qui pour moi se regarde écrire et dessert au final son propos .. bref, je reste sur Varenne avec Battues pour ce type de roman !
RépondreSupprimerallez, tu as raison, l'été va arriver, et tu vas sûrement dénicher de bonnes lectures ?
Heu, le goût de la viande, de Gildas Guyot (OK j'arrête de t'en parler)
RépondreSupprimerComme tu n'es pas le premier à émettre cet avis sur le Ron Rash je ferai l'impasse et si à peut te rassurer, 3 romans entamés et 3 abandons depuis 1 semaine...
RépondreSupprimerBon ben maintenant mes comm n’apparaissent plus. Pour la dernière fois, je signale Le gout de la viande de Gildas guyot, espérant que l'information te parviendra. keisha (sous anonyme)
RépondreSupprimerJe te rejoins complètement sur le dernier Choplin : bof, bof.
RépondreSupprimerAucun des trois ne m'intéressait... :-D
RépondreSupprimerOn a tous nos périodes où rien en nous emballe, j'espère que ça va vite passer ... et puis les livres jeunesse c'est bien aussi ;)
RépondreSupprimerun bof pour Rash!!! Ah zut! Je me disais aussi qu'il y avait moins de romans pour adultes chez toi… Je te souhaite du meilleur pour cet été alors
RépondreSupprimerBof? Ah mince alors... celui d’Antoine Choplin et celui de Ron Rash sont justement des livres que j'espère lire très bientôt... et dont j'attend beaucoup!
RépondreSupprimerDaphné