jeudi 16 février 2017

Le petit oiseau, la vache et le renard - Mathis

Mathis ne va jamais là où on l’attend. C’est sans doute pour ça que j’apprécie autant cet auteur. Prenez ce petit album qui ne paie pas de mine. Dessin rigolo en couverture, fond vert pomme et titre qui pourrait faire penser à une fable de La Fontaine. On découvre à l’intérieur que l’histoire est bien tirée d’une fable, mais d’une fable Tibétaine.

Première page, le petit oiseau, seul dans son nid, a froid (trop mimi se dit le lecteur). Deuxième page, en cherchant sa maman il se penche et tombe du nid (pauvre petit oiseau se dit le lecteur). Troisième page, en plus d’avoir froid, il a mal à la tête et il pleure (pauvre, pauvre petit oiseau se dit le lecteur). La suite ? Pas question de vous la raconter. Je vous donne juste les morales de la fable (il y en a trois), parce qu’elles valent leur pesant de cacahuètes et en disent bien plus qu’un long discours :
« Trois moralités à cette histoire. 
Celui qui te met dans la merde ne te veut pas forcement du mal. 
Celui qui t'en sort ne te veut pas forcément du bien.
Quand tu es dans la merde... ferme ta gueule. »

Bon, dans le livre, ce n’est pas tourné de façon aussi explicite (grossière diront certains) mais dans l’esprit, c’est exactement ça. Alors, la question est, est-ce que c’est un livre pour les tout petits ? Euh… A vous de voir. Personnellement, j’aurais tendance à dire oui. Même sans le second degré nécessaire pour prendre un minimum de recul, même si la cruauté de l’histoire risque d’en laisser plus d’un comme deux ronds de flan. Parce que c’est un texte issu d’un corpus traditionnel qui mérite d’être connu et surtout parce que l’adulte lecteur a un rôle d’accompagnateur et de médiateur essentiel pour présenter et expliquer les choses, notamment que la morale d’une histoire n’est pas toujours celle que l’on croit.



En plus, même prise au premier degré, cette fable et son traitement graphique vont faire rire, c’est certain. Après tout il n’y a pas d’âge pour s’initier à l’humour noir. Je vais très vite tester avec ma pépette de quatre ans et je pense qu’elle sera bon public, même pour un album aussi décalé. Et si ce n’est pas le cas, on le laissera de côté pour le reprendre dans quelques temps, quand elle sera davantage prête à s’y plonger.

Le petit oiseau, la vache et le renard de Mathis. Thierry Magnier, 2017. 24 pages. 12,00 euros. A partir de ???? ans.







12 commentaires:

  1. J'aime cette histoire !!

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  2. Tous ces points d'interrogation concernant l'âge du lecteur, ça me plait ! Rien d'étonnant à ce que Mathis fasse du "Mathis", il le fait si bien !

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  3. Quatre ans, non!!!? Ce n'est pas possible. Pour moi, elle a deux ans grand maximum.

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  4. je me méfie de l'humour noir pour les petits mais il faudrait essayer.

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  5. Pfff mais il me faut ce livre !!!! Fable tibétaine, le titre, les dessins, ce que tu en dis, bref, tout indique que c'est pour moi ! En plus, je me retrouve totalement dans ce ??? ans !

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  6. Excellent l'extrait!
    Une lecture pour tous les âges, j'aime trop!!! C'est le but des livres pour enfants après tout de découvrir le monde et d'être remués par les apprentissages de la vie. Avec le parent accompagnateur...
    Il a l'air trop bien!

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    1. Je suis d'accord avec toi, c'est toujours mieux quand les livres pour enfants s'adressent à tous les publics.

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