mercredi 2 mai 2012

Durango : l'intégrale

Swolfs © Soleil 2012
Durango est un héros de papier de ma jeunesse (de mon adolescence plus précisément). Avec lui, j’ai chevauché les plaines du Wyoming et de l’Utah, j’ai erré dans le désert d’Arizona, j’ai franchi les portes de saloon cradingues empestant la fumée et la sueur, j’ai descendu un nombre incalculable de salopards et j’ai couché avec quelques femmes de petite vertu. Archétype du cow-boy solitaire, Durango est un « nettoyeur ». C’est le gars que l’on appelle en toute dernière extrémité quand il n’y a plus moyen de faire autrement. Parce que l’on sait qu’avec lui dans les parages, les cadavres vont s’amonceler. Attention, Durango n’est pas un tueur à gage. Il ne défouraille qu’en état de légitime défense. Avec son chapeau, sa longue veste, son colt allemand, sa barbe de trois jours et ses magnifiques yeux verts, Durango est une icône. Un cow-boy taciturne et froid comme une lame dont j’ai lu et relu les aventures des dizaines de fois.

En ce printemps 2012, les éditions Soleil ont la bonne idée de publier une intégrale consacrée au héros de Swolfs. L’occasion de (re)découvrir les quatre premiers volumes d’une saga devenue mythique pour beaucoup de lecteurs. Dans le tome 1, en plein hiver, Durango va venger la mort de son frère. Dans le second, il viendra en aide à un village incapable de se défendre face à une horde de bandits sans pitié. Dans le troisième, pris au piège d’une diabolique machination et accusé à tort de meurtre, il va défendre son innocence à sa manière, c'est-à-dire dans un bain de sang. Enfin, dans le quatrième, il va s’associer à un mexicain trafiquant d’armes pour échapper à des chasseurs de prime.

Fortement inspirée des westerns spaghettis à la Sergio Leone, Durango est une œuvre violente, sans concession. Un hommage au genre d’une redoutable efficacité avec une intrigue souvent minimaliste et linéaire dont le seul but est de mettre en scène de sanglantes fusillades très chorégraphiées. Bien sûr, on peut considérer que Swolfs n’a rien inventé. Le raccourci avec Blueberry notamment semble à première vue évident. Et pourtant. A l’époque de Blueberry, la censure faisait rage et la violence devait rester très modérée. Dans Durango, les barrières sont tombées. Le sang gicle, les cadavres sont montrés en gros plan et les filles faciles sont nues.

Il faut par ailleurs reconnaître que le charme de la série tient pour beaucoup dans le trait de Swolfs. Quels réalisme, quel souffle, quelle maîtrise du découpage ! La fluidité des scènes d’action est à montrer dans les écoles de dessin. Du grand art !

Bon vous aurez compris que je ne suis pas objectif parce que je suis fan. On a bien le droit de temps en temps de se laisser aller à vanter les mérites d’une série que l’on adore sans forcément trouver les arguments les plus convaincants de la terre. Je dis juste ça en passant, au cas où une personne découvrant ce billet franchisse le pas et soit déçue par sa lecture. C’est une éventualité dont je n’assumerais pas la responsabilité, je vous préviens !!


Durango, intégrale T1 de Yves Swolfs. Soleil, 2012. 194 pages. 29.95 euros.


Swolfs © Soleil 2012



14 commentaires:

  1. J'adore quand tu es fan à ce point surtout quand manifestement ce genre de western plutôt spaghetti n'est sûrement pas pour moi.

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    1. Oui j'avoue que cette semaine j'aborde un genre qui ne conviendra pas, loin de là, à tout le monde^^

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  2. Je suis un fanatique du western...plus américain classique que spaghetti...Hawks, Ford plutôt que Leone. Vive la subjectivité.

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    1. Au niveau BD il y a peu de comics en western. Je n'ai lu que Jonah Hex et je n'ai pas aimé du tout !

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  3. Cette série m'avait été conseillée. Pour le moment, je bute encore sur le graphisme... peu encline à revenir à ce style pour le moment. Après, je sais que c'est le genre de série où quand on met le nez dedans, on se fait happer

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    1. Disons qu'au final c'est assez répétitif mais ce qui me plait vraiment c'est l'ambiance si particulière que Swolfs parvient à créer avec un trait ultra réaliste. L'exercice n'est pas si facile...

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  4. Quel bel enthousiasme, j'adore quand tu fais ressortir l'ado qui sommeille en toi ! ;-)Blague à part, c'est vrai qu'il a des beaux yeux ce Durango, je pourrais, rien que pour ça, me laisser tenter ! ;-)

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    1. C'est bon de temps en temps de replonger dans ses lectures de jeunesse. Généralement, on en ressort déçu mais ici ce n'est pas du tout le cas !

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  5. Rhô, pour un peu tu nous donnerais envie de le lire ;) Moi j'aime les western en film; j'avoue que la BD passe moins. Surement pour ce dont tu parles au début, les errances dans les canyons , la lenteur de certaines scènes...

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    1. C'est un genre vraiment particulier, je comprends que l'on puisse ne pas accrocher.

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  6. Je n'ai jamais lu cette série mais il faut dire que j'avais une espèce de désamour pour le western mais depuis quelques années, je suis à nouveau intéressée par le genre alors je note :)

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    1. Si tu t'intéresses au western en BD, c'est un incontournable !

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    2. a tout les fans de western lisez tex willer et l histoire de l ouest edition clair de lune en noir et blanc magnifique!

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    3. Ah oui, j'ai vu les deux premiers volumes de l'histoire de l'Ouest chez mon libraire ce week-end et je suis très tenté.

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