jeudi 4 février 2010

Les enchantements d'Ambremer

Voila un roman difficile à résumer. Disons que l’action se passe dans le Paris de la Belle Époque : chapeaux melon, corsets et jupons, les premières voitures, les grands boulevards et la Tour Eiffel. Sauf que cette dernière est en bois blanc, que des sirènes se baignent dans la Seine et que l’on peut croiser au coin des rues des chats ailés, des arbres philosophes ou des magiciens tels que Louis Denizart Hippolyte Griffont, le personnage principal de cette drôle d’aventure. En s’intéressant de trop près à un trafic d’objets enchantés, Griffont va s’embarquer dans une enquête palpitante et pleine de danger où se côtoient un antiquaire malhonnête que l’on rend amnésique, un diplomate mondain assassiné, des russes massacrés, des gargouilles sanguinaires et surtout la très séduisante Isabelle de Saint-Gil, qui n’est autre que sa propre femme dont il était sans nouvelle depuis plusieurs années.

Comment rendre crédible un univers aussi décalé et improbable ? La réponse est simple, il suffit de s’appeler Pierre Pevel et d’être un des maîtres de l’uchronie à la française. Franchement, le pari semblait au départ difficile. Et Pourtant… Parce qu’il connaît sur le bout des doigts la mécanique des romans d’aventure, parce que ses descriptions sont si réalistes que même une conversation entre un homme et un arbre dans un parc parisien semble naturelle et surtout parce que son ambition première est d’embarquer le lecteur dans un pur divertissement, Pierre Pevel réussit à rendre ses personnages et son intrigue plausibles. Surtout, il a ce talent rare qui permet d’amener les différents événements avec fluidité en alternant les séquences « calmes » (dialogues et descriptions), les scènes d’action et les coups de théâtre.

Bien sûr, tout n’est pas parfait. Il y a quelques ellipses malvenues et la fin n’est pas convaincante. Mais peu importe. La copie rendue mérite largement une belle mention. Hommage à Gaston Leroux, à Dumas ou encore aux grands feuilletonistes (Eugène Sue, Ponson du Térail ou Paul Féval), Les enchantements d’Ambremer signe le renouveau d’un genre que le regretté Frédéric H. Fajardie fut l’un des premiers à relancer avec succès en 2001 avec Les foulards rouges.

Je ne peux que conseiller à ceux qui ont découvert et apprécié Pierre Pevel avec ce roman de se jeter sur la trilogie Wieldstadt qui, à mes yeux, constitue à ce jour son travail le plus abouti.

Les enchantements d’Ambremer, de Pierre Pevel, Éditions Le pré aux Clercs, 2003. 350 pages. 15,90 euros.

L’info en plus : Les enchantements d’Ambremer ont connu une suite en 2004 intitulée L’Élixir d’oubli. Une belle occasion de retrouver Griffont et Isabelle de Saint-Gil dans le Paris des merveilles. Malheureusement, cet ouvrage n’est pas encore paru en poche et il est épuisé chez son éditeur d’origine (Le pré aux Clercs). Il doit cependant encore être possible de se le procurer chez un bouquiniste, sur une brocante ou un site internet spécialisé. Personnellement, un exemplaire est bien au chaud dans ma PAL !

2 commentaires:

  1. Malgré plusieurs critiques positives, je n'accroche pas ...
    Je profite de mon passage pour te dire que tu es en lien direct à partir de mon blog !

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  2. Sur ma Pàl. A venir bientôt !
    Ce sera mon premier Pevel

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