2016, aux Etats-Unis. Drake est en pleine campagne pour sa réélection au poste de sénateur du Nouveau-Mexique. Freemantle est quant à lui chef de la police d’une petite ville du Michigan. Le premier, après avoir beaucoup enjolivé ses actes de bravoure durant la guerre, est mis en cause par l’un de ses anciens camarades. Il demande au second de valider sa glorieuse version des faits devant les médias. Une formalité, rien de plus. Juste un petit mensonge, l’air de rien, pour satisfaire les électeurs. Freemantle hésite, il a des principes. Il finit par céder, mais son petit mensonge va s’avérer dévastateur. Comme la chute d’un domino entraînant celle de tous les autres...
Toujours un plaisir de retrouver la plume acide de Iain Levison. Il dénonce ici les gros travers des politiques et leur capacité à tout mettre en œuvre pour arriver à leurs fins, coûte que coûte. Le mensonge est au cœur d’un récit alternant entre les événements de 1969 et leur répercussion sur ceux de 2016. Le lecteur, qui découvre ce qu’il s’est vraiment passé pendant la guerre, constate avec effarement à quel point la vérité peut devenir un détail effaçable d’un trait de plume pour peu que l’on sache se montrer persuasif et s’entourer de bons communicants.
Les dialogues sont comme toujours savoureux mais l’humour noir, si caractéristique de cet écossais exilé depuis près de cinquante ans au pays de l’Oncle Sam, est moins présent. Le ton se veut plus grave, désabusé, sans la moindre illusion. La fin est par contre inattendue et vient conclure avec une jolie pirouette ce court roman débordant de cynisme et de coups bas portés aux tristes manœuvres politiciennes. Enfin une lecture convaincante !
Pour services rendus de Iain Levison. Liana Levi, 2018. 220 pages. 18,00 euros.