dimanche 2 août 2015

La légende Pierrot le Fou - Rodolphe

Je ne suis pas fan des histoires de gangsters et de grand banditisme, ce n’est pas une mythologie qui me fascine. En fait j’ai lu ce livre pour son auteur, Rodolphe, scénariste de BD que j’apprécie depuis longtemps et que j’avais envie de découvrir dans un autre registre. Il romance ici le parcours du gang des Tractions Avant de Pierrot le Fou dont les membres devinrent les ennemis publics numéro un à la toute fin de la seconde guerre mondiale.

Le groupe se constitue au début de l’année 46 : le gros Georges et le Mammouth (Abel Danos) sont des anciens de la Gestapo, Raymond Naudy et Riton le tatoué se sont quant à eux illustrés dans la résistance tandis que Jo Attia, déporté à Mauthausen, est un survivant des camps de la mort. Leur chef, Pierre Loutrel, a navigué entre les deux bords, passant de la Gestapo à la résistance peu avant la libération. Difficile d’imaginer des gars avec des parcours si différents (et surtout si opposés !), mais la bande est ouverte à toutes les bonnes volontés et chacun met un mouchoir sur son passé tant que l’argent coule à flots.

Le gang multiplie les coups d’éclats, le plus célèbre étant le casse de l’Hôtel des postes de Nice. Tous ces voyous sont souteneurs, Pierrot fricote avec le monde de la nuit et a une aventure avec Martine Carole, la plus célèbre actrice de l’époque (Caroline Chérie). Les braquages violents se multiplient, le chef n’hésitant pas à tirer sur tout ce qui bouge et à laisser quelques cadavres derrière lui. La police, sur les dents, cherche à tout prix à mettre en terme à leur activité. Les membres vont tomber un par un. Seul Pierrot ne sera jamais arrêté mais il aurait sans doute préféré vu les circonstances de sa disparition…

Le narrateur, jeune journaliste s'étant lié d'amitié avec Attia et consorts, est chargé par Pierrot de consigner leurs exploits et de recueillir leurs confidences. Si tous les faits relatés sont véridiques, ce narrateur est une pure invention de Rodolphe. Un procédé classique mais malin qui permet de vivre les événements de l'intérieur, même si le récit tourne un peu trop à l'hommage admiratif alors que ces gars étaient quand même de fieffés salopards ! Le texte est bourré d'argot et dialogues dignes d'Audiard et là, je dois dire que je me suis régalé (je suis jouasse quand on me jacte dans la langue des apaches, que l'on me parle de caves, de loufiats, de harengs, de marlous ou de souris).

Franchement, une lecture de vacances idéale (et il n'y a rien de péjoratif là-dedans), instructive, documentée et qui se dévore comme un polar sans temps morts. Une très bonne pioche !

La légende de Pierrot le Fou de Rodolphe. Michalon, 2015. 225 pages. 17,00 euros.








28 commentaires:

  1. Le passage en argot fait envie, mais l'histoire ne me tente pas.

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  2. Je ne sais pas trop... J'adore l'argot mais les histoires de gangsters en revanche...

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    1. C'est à tenter je pense, tu pourrais avoir une agréable surprise.

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  3. Je ne suis pas fan mais ce que tu en dis me fait penser à mon beau-père qui lui prendrait son pied (donc je le note)

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  4. Pas trop ma came je pense. Pour l'instant, je m'en sors bien ici, ma PAL respire. :-)

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    1. T'inquiète, j'aurais de quoi l'alourdir dans les semaines qui viennent, ta pal ;)

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  5. Je ne connaissais pas du tout mais si c'est parfait pour les vacances, cela m'intéresse ^^

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    1. C'est en tout cas une lecture qui n'est pas du tout prise de tête.

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  6. Comme quoi on peut avoir de belles surprises hors de sa zone de prédilection

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  7. Chez nous, ça fait partie de la légende locale ce cass...mais tu vois j'ignorais qu'il y avait des anciens gestapistes et résistants mélangés là-dedans.

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    1. Mais j'ignorais tout de cette bande. Pour tout te dire, j'en étais resté à la bande à Bonnot...

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  8. Pour la langue peut-être ! La référence aux dialogues d'Audiard me parle !

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    1. Les dialogues sont vraiment excellents si on aime l'argot.

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  9. Ça c'est une lecture de gros dur tatoué ;-)

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  10. Haha ! Gros dur, non ! Tatouée, oui ! Je note :-)

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    1. Et il y avait des tatoués dans le lot, certains avaient connu les batdaf, bataillons disciplinaires d'Afrique où tous les gars étaient tatoués.

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  11. bonne idée pour les vacances , tout livre bien documenté m'attire alors que le banditisme ne m'attire pas (évidemment!)

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    1. Pourquoi évidemment, tu pourrais être attirée par les voyous après tout ;)

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  12. Pas sûre d'être bon public pour ça !

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    1. Je confirme, ce n'est pas ta came. Du tout, du tout...

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  13. alors moi je ne lis pas ce genre là mais j'adore l'ambiance qui s'en dégage et je me réjouis des films qui mettent en scène des gansters. Toute l'époque d'Al Capone me plait, par contre les trucs actuels ne me bottent pas.

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    1. Al Capone, c'est une atmosphère particulière qui plait toujours beaucoup.

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