Fukutani © Le lézard Noir 2012 |
Le vagabond de Tokyo, c’est Yoshio, un branleur dans tous les sens du terme. Au sens propre d’abord, la masturbation étant son loisir favori. Au sens figuré ensuite puisque ce jeune homme est sans doute la plus grande feignasse de l’histoire du manga. Quelques boulots sur des chantiers afin de payer son saké quotidien (oui, parce que Yoshio picole pas mal aussi, ça occupe) et pour le reste, rien de mieux que la sieste et la glandouille. Résultat, il vit dans une chambre délabrée sur un vieux futon tout pourri, au milieu des bouteilles vides et des magazines porno tout en se nourrissant quasi exclusivement de nouilles instantanées. Son existence n’est qu’une succession d’échecs plus retentissants les uns que les autres. Le loser absolu, quoi.
Pour être franc j'ai eu quelques craintes parce que ce troisième tome démarre doucement. Après un retour dans sa campagne natale, Yoshio nous raconte son dépucelage à 17 ans (rien de glorieux, forcément) puis les dures journées sur les chantiers qui se terminent toutes au troquet où il dépense en alcool sa paie quotidienne. Quelques passages onirico-érotique par-ci par-là mais rien de bien méchant, pas la moindre trace de scatologie ni de situations vraiment répugnantes alors que les volumes précédents en regorgeaient. Je me suis dis que Takashi Fukutani avait mis de l’eau dans son vin. Et puis arrivé au trois quart du recueil, je tombe sur l’histoire du « Lucky Hole » et je retrouve toute la verve trash et sans limite qui me plait tant dans cette série. C’est quoi un Lucky Hole ? Comme un petit dessin vaut mieux qu’un grand discours, je vous montre :
Le principe est on ne peut plus simple. On pose une
serviette dans le trou, on y glisse son engin et de l’autre coté de la cloison
une jeune fille s’occupe de vous manuellement. Glauque, non ? Le problème quand il y a une pénurie de main d’œuvre
c’est que les tenanciers de ces lieux sordides doivent parfois faire appel à
des femmes bien moins jeunes et quand ils ne trouvent pas de femmes, ils doivent
se tourner vers des hommes qui prennent une voix de fausset pour masquer la supercherie.
Et devinez qui va se retrouver derrière la cloison d’un Lucky Hole ?
Yoshio bien sûr. Rien ne lui sera épargné, de l’odeur abominable répandue dans
la pièce au fil de la journée à ses vêtements, sa figure et ses cheveux
recouverts de… Une expérience effrayante qui tournera à la catastrophe quand l’un
des clients ne se contentera pas du massage manuel et voudra passer à la
vitesse supérieure (je vous avais prévenu, pas de glamour ici aujourd’hui).
Je me suis régalé. J’adore quand un auteur lâche prise à ce point. C’est tellement énorme, tellement barré, tellement drôle (bon il faut aimer l’humour très noir et très vulgaire mais je suis bon public pour ce genre de chose). Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on tombe sur un personnage aussi navrant et aussi pathétique.
Je me suis régalé. J’adore quand un auteur lâche prise à ce point. C’est tellement énorme, tellement barré, tellement drôle (bon il faut aimer l’humour très noir et très vulgaire mais je suis bon public pour ce genre de chose). Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on tombe sur un personnage aussi navrant et aussi pathétique.
Est-que je vous conseille de vous ruer sur ce manga ? Surement
pas ! D’ailleurs même si je vous le recommandais chaudement, je crois que
vous ne seriez pas beaucoup à me suivre. En tout cas si vous voulez tenter le
coup, je serais ravi de savoir ce que vous en pensez.
Le vagabond de Tokyo T3 de Takashi Fukutani. Le Lézard Noir, 2012. 408 pages. 23 euros.
Fukutani © Le lézard Noir 2012 |
Cette série est passée sur kbd. A l'époque, j'avais regardé un peu mais après quelques petites recherches paresseuses, j'en étais arrivée à la conclusion que les deux premiers tomes n'étaient pas simples à trouver. Cette sortie devrait relancer la machine. Je dois dire que j'étais assez tentée de découvrir cette histoire après avoir lu la synthèse... ton avis sur le tome 3 les rejoint. Un petit tour au stand du Lézard noir la semaine prochaine devrait me faire gagner du temps ^^
RépondreSupprimerTu peux prendre le 3 sans avoir lu les autres, ça ne pose aucun problème. Je serais vraiment curieux de savoir ce que tu penses d'un manga pareil ;)
SupprimerJ'ai vu que le tome 1, longtemps en rupture, a été réédité à la sortie du tome 3 d'ailleurs.
RépondreSupprimerJ'ai acheté chaque tome au moment de sa sortie, à l'époque où j'avais encore une librairie sous le coude. Aujourd'hui, même un album de Dargaud j'ai du mal à le trouver, c'est dire...
SupprimerHeu.... je suis sûre que tu connais déjà ma réponse...
RépondreSupprimerOui, pas la peine d'en dire plus...
SupprimerEh bien, ça me semble bien glauque.. moi qui ne suis que glamour, je préfère passer mon chemin...
RépondreSupprimerTu peux passer ton chemin sans regret. Pour le glamour, il faudra repasser une prochaine fois...
SupprimerPas simple d'attaquer par un tome 3, et puis il va me falloir un budget ... mais ce genre de manga peut me convenir ^^
RépondreSupprimerTu peux lire le 3 sans avoir lu les autres, les histoires sont totalement indépendantes et n'ont pas été publiées de façon chronologique.
SupprimerMouais... Déjà j'ai "peur" des mangas...
RépondreSupprimerMais là, le scénario semble facile à comprendre, et peut-être moins de longueurs (heum... de lenteur) que dans certains mangas comme 'Blue' !?! ;-)
Pour le coup, rien à voir avec Blue. A des années-lumière, même...
SupprimerC'est pas un manga, c'est une BD en noir et blanc dessinée par un japonais. Les mangas ne se comparent pas, il y a autant de mangas que de dessinateurs. Tout est différent. Blue est un manga très particulier. Pas du tout la même chose. A l'autre bout de l'univers. Le truc incroyable avec le vagabond de Tokyo c'est que tu ne trouves pas ça dans le cinéma, tu ne trouves pas ça dans la culture en général, c'est unique tellement c'est énorme.
Supprimerbon .. je peux dire que je lis peu de BD presque jamais des mangas et hop le tour est joué!
RépondreSupprimerje dois dire que le côté déjanté japonais me fait peur , quand ils passent la ligne du "comme il faut" ils sont plus déjantés que tout le monde.
moi je crois qu'au Japon j 'aurais été déjantée . C'est un pays trop formaté pour moi.
Tout cela pour te dire que ce manga m'intrigue
Luocine
A la fin du 1er tome, il y a une présentation et une interview de l'auteur. On comprend que cette série est très autobiographique. Feignant, alcoolique et obsédé sexuel au Japon, ça dénote par rapport à la masse et ça donne un manga vraiment spécial.
SupprimerEn littérature, Murakami Ryu aime bien lui aussi dépasser les bornes. J'aime beaucoup même si certains de ses romans m'ont laissé sur ma faim.
Autant hier, tu as alourdi ma LAL, autant aujourd'hui, non.
RépondreSupprimerJe m'en doutais figure-toi^^
SupprimerOMG !! Mais où as-tu trouvé un OVNI pareil...? Ce personnage cumule les tares ma parole, si pitoyable que ça en devient risible...! Cela dit, il y a peu de chances que je tombe par hasard sur ce manga hein...! ;-)
RépondreSupprimerAucun risque que tu tombes dessus, je te rassure ;)
SupprimerPas mal de deuxième dessin ! limite pour ton challenge chaud du mardi.
RépondreSupprimerPas mal le (et pas "de") deuxième dessin !
SupprimerOui il aurait eu sa place pour le challenge du mardi, sans problème^^
SupprimerC'est quoi ce truc ?? I m shocking !!!
RépondreSupprimerTu peux l'être ;)
SupprimerEt bien une lecture qui aurait donc pu être aussi dans la catégorie les mardis c'est permis ...
RépondreSupprimerQuant au Lucky hole et bien tu ne m'as rien appris (hihihihi)mais moi je pensais que l'on disait glory ...
Il y a un excellent film à voir concernant ce sujet il s'agit d'Irina Palm n'hésite pas à le découvrir.
Bises
Je tombe enfin sur une connaisseuse, ça fait plaisir !
SupprimerC'est pas pareil. Le glory Hole on ne se fait pas seulement toucher...if you see what I mean.
SupprimerAlors là, pour le coup, ce n'est vraiment pas mon truc. Je n'essaierai même pas, ça me met mal à l'aise rien qu'en lisant ton billet.
RépondreSupprimerJe te comprends. C'est quand même très très spécial.
SupprimerJ'avais bien aimé les 2 premiers tomes (merci K.BD ;) ). Il faudra que je jette un oeil à celui-ci
RépondreSupprimerJ'avais trouvé le 2ème un ton en dessous, ce troisième m'a davantage plu.
SupprimerSacré manga !
RépondreSupprimerIl va falloir que je m'y intéresse de plus près... ;)
ça ne me déplairait pas de savoir ce que tu en penses.
SupprimerAh tiens, je pensais qu'on appelait ça un glory hole ! MDR.
RépondreSupprimerJe vois que tu es comme Didi, tu connais le sujet ;)
SupprimerIl y a peut-être eu un problème de traduction ?
Je reste dubitative... L'humour vulgaire, j'ai du mal.
RépondreSupprimerFranchement je ne pense pas que ce titre te convienne.
SupprimerMoi je sais pas comment ça s'appelle mais en tout cas, je connaissais aussi le principe... on a dû rénover un immeuble si proposait ce genre de service. C'était une boîte homo, c'est ma collègue de l'époque qui avait fait le relevé et qui nous avait raconté... je me doute bien de l'embarras dans lequel elle s'est trouvé quand elle a dû découvrir ça ^^
RépondreSupprimerDes parois avec des trous à divers endroits, des chaines, etc... Lucky ? :)
Que ce soit Lucky ou Glory, il y a surement beaucoup d'ironie dans ces appellations
SupprimerJe passe... en même temps pour me rendre au 3ème tome, encore faudrait-il que je lise les 2 premiers et ce n'est pas dans mes plans.
RépondreSupprimerLe lucky hole me rappelle un film étrange que j'avais vu, il y a quelques années dont je vais être incapable de me souvenir du titre (oui, je sais, très pertinent comme commentaire)
C'est peut-être Irina Palm, le film dont parle Didi dans son commentaire.
SupprimerC'est tout à fait cela ! J'ai pensé à toi hier soir quand il est passé à la TV :)
SupprimerFaudrait que j'essaie de le trouver pour y jeter un oeil.
Supprimerrohhh, le dessin! pas pour moi ! :-)
RépondreSupprimerSpécial, n'est-ce pas ?
SupprimerSinon, je confirme que, comme l'ont dit plusieurs commentatrices, c'est glory et pas lucky. :-)
RépondreSupprimerC'est donc bien une erreur de traduction ;)
SupprimerIl ne s'agit probablement pas d'une erreur de traduction ( les traducteurs sont quand même des professionnels fins connaisseurs de la culture japonaise, surtout de nos jours ). Il s'agit à mon avis d'une référence au travail du très célèbre photographe Araki, spécialiste du monde de la nuit dans le millieu de la prostitution. Il a publié un recueil de photos appelé Tokyo Lucky Hole.
SupprimerTu vas rire mais on en parle dans les chroniques de San Francisco et ça m'a marqué. J'ai déjà vu un sex shop à Lille où c'était inscrit sur la devanture (je ne suis pas entrée vérifier ce qu'il en était) et là, je lis Survivant de Chuck Palahniuk et paf, on en parle encore ;-)
RépondreSupprimerPerso je ne connaissais pas du tout. J'ai quand même de grosses lacunes au niveau de la culture générale^^
SupprimerMais c'est dégueu ! vachement berk !
RépondreSupprimerPuis de toutes façons, je ne suis pas manga.
Un titre absolument pas pour toi alors ! Je comprends ;)
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