De 18h16 à 8h11 le lendemain matin. Quatorze heures dans la vie de Quentin, lycéen rageur déversant son trop plein de colère dans un Fight Club clandestin plusieurs fois par mois. Se battre pour se donner l’illusion d’exister. Se battre pour fuir et pour oublier. Le foyer dysfonctionnel, la violence du père, le silence de la mère qui encaisse sans broncher, les pleurs de la petite sœur qui le rejoint dans son lit les soirs de disputes conjugales. Quentin a besoin de se défouler, c’est le seul moyen pour lui de gérer le stress qui le ronge, de refouler la peur qui lui noue le ventre à chaque fois qu’il franchit la porte de son appartement. Une façon aussi de rendre coup pour coup, même si l’adversaire n’est jamais ce géniteur auquel il va devoir se résoudre à faire face, sans baisser les yeux.
Un ado paumé, rongé par la violence, celle qu’il subit et celle qu’il porte en lui. Un ado qui s’interroge sur son présent et son futur. Sur ce besoin de se battre qu’il a de plus en plus de mal à canaliser. Sur les racines de sa propre brutalité, sur le fait que tout cela est sans doute héréditaire, une question d’ADN et de chromosomes. Mais comment briser le cycle de la violence ? Comment ne pas reproduire un schéma immuable, comment ne pas faire de cet atavisme une fatalité ?
En toute simplicité et sans manichéisme, Jean Tévélis relate le cheminement d’une prise de conscience salutaire, pour ne plus vivre dans l’ombre et oser faire les premiers pas vers la lumière.
Fight de Jean Tévélis. Magnard, 2022. 80 pages. 8,90 euros. A partir de 13 ans.
Une nouvelle pépite jeunesse partagée avec
Noukette
Pas évident quand on sait que l'on a des élèves qui vivent ça quotidiennement.
RépondreSupprimerCe n'est pas un texte facile, je le reconnais.
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