Contrairement à Autant en emporte le vent, Les saisons et les jours ne s’intéresse pas aux riches planteurs de la côte mais se focalise sur les fermiers du Sud profond d’avant la Guerre de Sécession. Des familles trop pauvres pour posséder un esclave qui tentent juste de survivre dans un environnement difficile. Saga familiale centrée sur le personnage de Cean Smith, jeune fille mariée à l’adolescence que l’on suit pendant des dizaines d’années, le roman dresse le plus fidèlement possible le portrait d’une époque. Cean aura en tout quinze enfants et deux maris. Une femme remarquable, totalement accaparée par la vie domestique, épuisée par les grossesses à répétition et qui ne sera pas épargnée par les drames. Autour de Cean et de son clan, Caroline Miller évoque le plus scrupuleusement possible l’existence de ces pionniers marquée par la succession des saisons, des semailles, des récoltes, des naissances et des deuils. Un travail presque ethnologique transcendé par une écriture proche du naturalisme. Entre le roman régionaliste et le Nature Writing, Les saisons et les jours relate à travers Cean et les siens une vie quotidienne fruste et répétitive, sans véritable horizon.
Malgré quelques longueurs, des références religieuses parfois envahissantes et des passages fleurant bon La petite maison dans la prairie, ce texte fleuve vaut surtout pour son beau portrait de femme, en parfaite symbiose avec son époque et son statut : « Maintenant, elle avait compris : ce monde avait été créé pour que les êtres humains y fassent leur devoir et prouvent qu’ils n’étaient pas des brutes. Il fallait qu’elle fasse son devoir, qu’elle donne la vie continûment, lave, s’occupe du bébé jusqu’à ce qu’il marche, puis en ait un autre. Pourtant, elle ne l’acceptait pas sans rechigner, même si elle se taisait et faisait son devoir. »
Les saisons et les jours, de Caroline Miller. Belfond, 2022. 438 pages. 14,00 euros.
Connais pas, mais dans ces parutions vintage peuvent se nicher de bons romans...
RépondreSupprimerJe suis d'accord, c'est une collection vraiment intéressante.
SupprimerTu me manquais Jérôme ... tu reviens et c'est bien
RépondreSupprimerMerci de me montrer ton attachement bloguesque !
SupprimerJe ne sais pas si tu te souviens, mais tu me l'avais offert, il y a quelques temps ... J'en garde un bon souvenir, d'un charme vintage !
RépondreSupprimerhttps://aleslire.wordpress.com/2014/03/07/les-saisons-et-les-jours-caroline-miller/
Je m'en souviens très bien oui, cette édition précédente avait une couverture rouge pétante !
SupprimerJ'aurais pu écrire la même chose que Luocine ! Ton avis est mitigé, je ne note pas...
RépondreSupprimerMerci Violette !
SupprimerL'écriture ne parait pas trop datée, on dirait.
RépondreSupprimerNon, la traduction y est sans doute pour beaucoup.
SupprimerJe suis rarement déçue par les romans de cette collection mais là j'avoue que tes bémols me retiennent un peu...
RépondreSupprimerJe pense que ça pourrait te plaire
SupprimerTu es de retour c’est chouette ! Ben moi je suis assez tentée !
RépondreSupprimerC’était une Comete ( Bea)
SupprimerRavi de te revoir ici !
SupprimerVoilà qui me semble intéressant... Au chapitre petite maison dans la prairie j'avais bien aimé les premiers volumes des mémoires de Laura Ingalls Wilder... Faudrait que je trouve la suite
RépondreSupprimerJ'avoue que les mémoires de Laura Ingalls, ça me tente moyen 😀
SupprimerJe crois que j'ai publié mon commentaire en anonyme my bad 😔
RépondreSupprimerPas grave, maintenant tu es identifiée ;)
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