Toute l’histoire de ce court roman tient dans cet extrait je trouve. Basile, un lycéen à la vie bien rangée, croise un soir quatre jeunes migrants dans une gare désaffectée. Ils sont tendus, effrayés, ils fuient quelque chose. Quand l’un d’eux se fait enlever sous ses yeux par un passeur, Basile va tout faire pour lui venir en aide, pour lui éviter de disparaître définitivement.
Les migrants, les passeurs, la mafia, le regard porté sur une population « d’invisibles », la découverte d’une réalité face à laquelle on préfère se voiler la face, il y a tout ça dans ce texte rédigé à quatre mains. Bien sûr il y a aussi cette nuit où les événements s’enchaînent, où le suspens va crescendo.
Mais la mécanique du récit ne repose pas sur l’action à tout prix. Le but est de pousser à la réflexion sur le sort des réfugiés, d’ouvrir les yeux sur sa propre condition pour relativiser ses propres tracas, pour ne pas s’émouvoir de petits drames personnels alors que d’autres en vivent de bien plus grands.
Éric Pessan et Olivier de Solminihac signent un titre malheureusement d’actualité aussi instructif que percutant. A travers le regard de Basile ils montrent la terrible situation d’une population abandonnée, l’inhumanité de ceux prêts à toutes les abominations pour profiter de leur désespoir et le soutien sans limite apporté par les personnes qui prennent le risque de leur venir en aide.
Les étrangers d’Éric Pessan et Olivier de Solminihac. L’école des loisirs, 2018. 125 pages. 13,00 euros.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Je modère les commentaires pour vous éviter les captcha pénibles de Google. Je ne filtre rien pour autant, tous les commentaires sans exception seront validés au plus vite, promis !