Se nourrir est longtemps resté un besoin primaire. Les habitudes des chasseurs cueilleurs dans ce domaine ont changé avec l’apparition du feu puis de l’agriculture mais il faudra attendre la naissance des civilisations pour que la diversité alimentaire s’intensifie. Dans l’Antiquité les épices dominent, au Moyen-Age, les nobles se gavent de plats lourds et bien trop caloriques pendant que les paysans se contentent de légumes et de céréales.
C’est grâce à Catherine de Médicis que la gastronomie et les arts de la table vont gagner en raffinement. Louis XIV prend son dîner en public alors qu’après la révolution, les cuisiniers des aristocrates quittent leurs patrons pour ouvrir des restaurants. Paris devient une référence en la matière en Europe, une position qui se renforcera sous Napoléon. C’est à cette époque que naît une autre révolution, celle des conserves, bientôt suivie par le début des chambres froides. Le 19ème siècle voit aussi apparaître les critiques culinaires dans les journaux et le début du 20ème la première édition du guide Michelin.

Après les privations de la seconde guerre mondiale, les outils de cuisine et la façon de consommer font un saut dans la modernité. Plus tard, les nutritionnistes entrent en guerre contre la malbouffe, la demande de bio et de végétal s’accroît aussi vite que la construction de fastfood. Finalement, chacun choisit son alimentation selon ses goûts et ses moyens. Manger est toujours vital, mais la cuisine est aussi un marqueur culturel pour tous les peuples du monde. Et une source de revenus pour les influenceurs qui en ont fait leur fonds de commerce.

Pas simple de balayer des millénaires d’histoire de la gastronomie. C’est à la fois trop rapide, trop bavard et incomplet. Les auteurs proposent une présentation chronologique, parsemée de portraits des grands noms de la cuisine française. On a malheureusement souvent l’impression de crouler sous des informations dont on peine à faire le tri entre l’essentiel et l’anecdotique. Heureusement, de petites touches d’humour offrent des respirations bienvenues dans la densité du texte.
Le projet était ambitieux, sa réalisation souffre d’une trop grande volonté d’exhaustivité. Le résultat final en impose mais il aurait sans doute été préférable de scinder cette histoire de la gastronomie en deux tomes pour la rendre plus digeste.
Il était une fois la gastronomie : Une histoire de l’art culinaire. Delcourt, 2024. 160 pages. 25,95 euros.

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Fanny
belle idée en effet, mais pas simple dans ce format !
RépondreSupprimerC'est toute la difficulté
SupprimerÇa partait pourtant bien ! Mais c'est en effet une histoire très dense et c'est dommage d'avoir essayé de faire rentrer en un tome ce qui demandait d'être développé.
RépondreSupprimerLe format est trop pénalisant
Supprimerah zut mais oui l'histoire de la gastronomie est trop grande pour tenir en un seul volume _ il semble assez fixé sur Paris, pourtant comme tu le dis les épices et les autres pays ont aussi développé des plats goûteux (je pense à l'Asie) c'est abordé ?
RépondreSupprimerNon, c'est très centré sur l'Europe et plus encore sur la France
Supprimerdans le genre je pense que "Cyrano et Ulysse" était plus réussi mais si la cuisine est bien le thème ce n'est pas un livre qui se veut exhaustif
RépondreSupprimerJe n'est toujours pas lu Cyrano et Ulysse
SupprimerJe ne suis pas très tentée du coup...
RépondreSupprimerJe peux le comprendre
SupprimerPas très tentée non plus. ;(
RépondreSupprimerCe sera pour une autre fois
SupprimerC'est dommage que l'opus sur la gastronomie soit indigeste, un comble, même! Cependant, je ne m'interdis pas de le lire si je le croise en médiathèque. Merci pour le partage.
RépondreSupprimerça reste une lecture instructive
Supprimermouais, vu ce que tu en dis je pense passer mon tour même si au départ ça aurait pu me tenter :D
RépondreSupprimerCe traitement trop dense, c'est dommage
SupprimerD'emblée, je me disais "c'est casse-gueule", et effectivement... il aurait peut-être fallu cibler une région ou une époque.
RépondreSupprimerOui, peut-être faire un tome par région du monde
SupprimerNormalement j'aurais dû me ruer sur cette BD à sa parution, c'est un thème totalement irrésistible pour moi, mais tu confirmes ce que je craignais : trop rapide, trop bavard et incomplet. Dommage...
RépondreSupprimerJ'aimerais quand même bien savoir ce que tu en penses
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