Clairement, Dickens ne ménage pas son petit héros. Clairement il aime dramatiser, jouer sur le côté tire-larme, insister sur la situation misérable du pauvre enfant. Mais ce dernier s’avère trop lisse, trop angélique, trop naïf. Aucune once de méchanceté en lui, aucune véritable révolte, il ne parvient pas à haïr ses bourreaux et déborde d’amour pour ceux qui lui viennent en aide. Pour tout dire, il manque d’aspérité et de complexité, bref il se révèle plutôt insipide. D’ailleurs il est souvent absent des événements qui se déroulent autour ou à cause de lui, j’irai même jusqu’à dire qu’il est loin d’être le personnage principal du roman.
Au-delà du parcours tourmenté d’Oliver, le but premier de Dickens étais sans doute de démystifier l’image romantique des criminels. Tous sont d’affreux salauds sans états d’âme, des concentrés de méchanceté à l’état pur qui finiront par payer pour leurs actes répréhensibles. Le manichéisme tourne à la caricature, les protagonistes sont classés dans le camp du bien ou dans celui du mal, il n’y a pas d’entre-deux possible.
L’intérêt du texte réside selon moi dans la description des bas-fonds de Londres, l’atmosphère insalubre est parfaitement rendue et le portrait des indigents sonne avec réalisme. Pour conclure je dirais que j’ai l’impression d’avoir lu un mélo social, malheureusement bien plus mélo que social, dont le côté moralisateur et manichéen a grandement gâché mon plaisir de lecture. Dommage.
Oliver Twist de Charles Dickens (traduit de l'anglais par Alfred Gérardin). Archipoche, 2020. 620 pages. 8,95 euros.
Un billet qui signe ma troisième participation au rendez-vous
Les classiques c'est fantastique de Fanny et Moka
C'est marrant, en te lisant j'ai soudainement moins envie de lire ce titre phare de l'auteur...
RépondreSupprimerDésolé...^^
SupprimerJ'ai lu en début d'année Les grandes espérances, et je n'ai pas lu Oliver Twist, mais je n'ai pas noté cette dimension binaire que tu relèves, au contraire..
RépondreSupprimerIl faudra que je lise un autre de ses romans alors.
SupprimerJe ne l'ai pas lu... je retiens tes bémols, et n'en fais pas une urgence alors (en gros, je ne le lirai peut-être pas ^^)
RépondreSupprimerC'est un sacré pavé en plus !
SupprimerJ'ai eu aussi une lecture de Dumas laborieuse. Bon je ne vais pas me lancer dans ce titre non plus.
RépondreSupprimerVaut mieux pas, non.
SupprimerJe ne connais que le film qui en a été fait. J'avoue avoir hésité entre ce titre et celui de Dumas que j'ai lu.
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu le film mais je pense que je pourrais m'en passer.
SupprimerJe l'avais adoré à ma première lecture, dans mon jeune temps. Ca ne m'étonne pas qu'il ai pris quelques rides.
RépondreSupprimerTu avais peut-être lu une version abrégée^^
SupprimerDeux avis sur trois qui sont très très mitigés...moi qui avais envie de tenter le coup...
RépondreSupprimerça refroidit, c'est sûr !
Supprimerj'ai toujours eu du mal à lire Dickens mais j'aime souvent les films qui ont été faits à partir de ce livre
RépondreSupprimerC'est sans doute plus dynamique à l'écran.
Supprimer