lundi 28 août 2023

Oliver Twist - Charles Dickens

Tout le monde connait Oliver Twist, au moins de nom. C’est sans doute le plus célèbre roman de Dickens. Il s’ouvre sur l’enfance malheureuse d’Oliver, orphelin maltraité dans l’hospice où il fut recueilli bébé, qui finira par s’enfuir pour rejoindre Londres et être enrôlé malgré lui dans une bande de voleurs à la tire menée par l’impitoyable et répugnant Fagin. Accusé d’un larcin qu’il n’a pas commis, sauvé par une bonne âme avant d’être enlevé par ses anciens camarades pickpockets afin de commettre un cambriolage qui tournera mal, il sera blessé par balle et laissé pour mort dans un fossé. La suite ? Je vous laisse la découvrir si vous ne la connaissez pas.

Clairement, Dickens ne ménage pas son petit héros. Clairement il aime dramatiser, jouer sur le côté tire-larme, insister sur la situation misérable du pauvre enfant. Mais ce dernier s’avère trop lisse, trop angélique, trop naïf. Aucune once de méchanceté en lui, aucune véritable révolte, il ne parvient pas à haïr ses bourreaux et déborde d’amour pour ceux qui lui viennent en aide. Pour tout dire, il manque  d’aspérité et de complexité, bref il se révèle plutôt insipide. D’ailleurs il est souvent absent des événements qui se déroulent autour ou à cause de lui, j’irai même jusqu’à dire qu’il est loin d’être le personnage principal du roman.

Au-delà du parcours tourmenté d’Oliver, le but premier de Dickens étais sans doute de démystifier l’image romantique des criminels. Tous sont d’affreux salauds sans états d’âme, des concentrés de méchanceté à l’état pur qui finiront par payer pour leurs actes répréhensibles. Le manichéisme tourne à la caricature, les protagonistes sont classés dans le camp du bien ou dans celui du mal, il n’y a pas d’entre-deux possible.

L’intérêt du texte réside selon moi dans la description des bas-fonds de Londres, l’atmosphère insalubre est parfaitement rendue et le portrait des indigents sonne avec réalisme. Pour conclure je dirais que j’ai l’impression d’avoir lu un mélo social, malheureusement bien plus mélo que social, dont le côté moralisateur et manichéen a grandement gâché mon plaisir de lecture. Dommage.

Oliver Twist de Charles Dickens (traduit de l'anglais par Alfred Gérardin). Archipoche, 2020. 620 pages. 8,95 euros.



Un billet qui signe ma troisième participation au rendez-vous




16 commentaires:

  1. C'est marrant, en te lisant j'ai soudainement moins envie de lire ce titre phare de l'auteur...

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  2. J'ai lu en début d'année Les grandes espérances, et je n'ai pas lu Oliver Twist, mais je n'ai pas noté cette dimension binaire que tu relèves, au contraire..

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  3. Je ne l'ai pas lu... je retiens tes bémols, et n'en fais pas une urgence alors (en gros, je ne le lirai peut-être pas ^^)

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  4. J'ai eu aussi une lecture de Dumas laborieuse. Bon je ne vais pas me lancer dans ce titre non plus.

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  5. Je ne connais que le film qui en a été fait. J'avoue avoir hésité entre ce titre et celui de Dumas que j'ai lu.

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    1. Je n'ai pas vu le film mais je pense que je pourrais m'en passer.

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  6. Je l'avais adoré à ma première lecture, dans mon jeune temps. Ca ne m'étonne pas qu'il ai pris quelques rides.

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  7. Deux avis sur trois qui sont très très mitigés...moi qui avais envie de tenter le coup...

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  8. j'ai toujours eu du mal à lire Dickens mais j'aime souvent les films qui ont été faits à partir de ce livre

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