mardi 12 mai 2020

Un peu plus près des étoiles - Rachel Corenblit

Rémi n’en peut plus de suivre son père médecin à travers la France. Adepte des remplacements plus ou moins longs en milieu hospitalier, ce dernier impose à son fils des changements constants de collège que le garçon supporte de plus en plus mal. Leur nouveau point de chute est un centre de repos pour grands brûlés, accidentés et amputés venant de subir une chirurgie réparatrice. Rémi y découvre une galerie de monstres qu’il s’efforce d’éviter le plus possible, jusqu’au jour où ses pas l’amènent près d’une cabane au cœur du parc de la clinique. A l’intérieur il découvre sept jeunes patients, sept affreuses gueules cassées dont il ne se doute pas qu’ils vont devenir « les plus belles personnes du monde, du siècle, de [sa] vie ».

Rachel Corenblit ne prend pas de gant pour évoquer les dégâts subis par la troupe d’enfants qu’elle met en scène. Pour autant ses descriptions ultra-précises ne donnent pas dans l’étalage gratuit de monstruosités. Derrière le portrait physique difficilement soutenable, elle insiste sur l’importance de ne pas se contenter des apparences. Rien n’est simple pour autant. Rémi va avoir du mal à intégrer le groupe, du mal à aller au-delà de sa répulsion pour mieux apprendre à les connaître mais aussi du mal à se faire accepter par des camarades ne supportant pas le regard d’autrui et préférant rester entre eux, en vase clos. 

Ça se veut positif mais ça reste réaliste. Les traumatismes ne vont pas disparaître d’un coup de bistouri magique, chacun (Rémi compris) porte de biens trop lourds bagages pour son âge. Les barques sont donc sacrément chargées mais la vie continue avec ses coups durs, ses coups de blues et ses rayons de soleil venant réchauffer les âmes meurtries. Les amitiés sont belles, l’altruisme devient une règle d’or et les liens ne cessent de se renforcer, sans faux-semblant.

Un roman au sujet difficile mais terriblement bien mené. Mon seul bémol : la fin est un peu trop vite expédiée à mon goût.

Un peu plus près des étoiles de Rachel Corenblit. Bayard, 2019. 250 pages. 14,90 euros. A partir de 13 ans.



Une nouvelle pépite jeunesse partagée avec Noukette






8 commentaires:

  1. je pense que ce roman pourrait plaire à Mon Rémi de 12 ans il est capable de s'intéresser aux gens au delà des apparences mais j'ai peur d'un trop plein d'émotions

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  2. A partir de 13 ans ? Des traumatismes abordables aux plus jeunes, alors.

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  3. Rachel Corenblit a le don de frapper fort à chaque fois...! Ce roman m'a bousculée et fait du bien en même temps, très bonne pioche !

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  4. Ça m'a l'air pas mal du tout cette histoire... Pourtant, le titre ne laissait augurer rien de bon (à moins qu'on aime la nostalgie ringarde assumée)

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    1. J'aime beaucoup le titre !!! C'est aussi pour cela que je poste mon com en dessous de celui d'Autist Reading !! Non uniquement par nostalgie ringarde assumée mais aussi parce que j'ai bien cette association de mots (il est vrai chantée naguère par le groupe toulousain Gold). Sinon concernant le bouquin, je ne suis pas super sûre de le lire mais je trouve que tu le défends très bien.

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  5. Tiens, ça peut vraiment me plaire ça!

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  6. J'ai vu passer un roman américain sur ce thème récemment. Je vois la couv, mais le titre m'échappe. Je lirais bien les deux

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  7. Je me rends compte en te lisant que je n'ai jamais lu cette autrice.

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