mercredi 18 janvier 2017

Scalp : la funèbre chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnage _ Hugues Micol

« L’existence n’est qu’une imposture. Alors envoyez-moi à Dieu… je le tuerai aussi ».

John Glanton. Un nom tristement célèbre. Combattant pour l’indépendance du Texas au moment de la guerre américano-mexicaine (1846-1848), il devient par la suite chef d’une bande de massacreurs d’indiens sans foi ni loi. Du Texas à l’Arizona, il sème la terreur partout sur son passage, habité par une folie destructrice et une rage meurtrière aussi abjecte qu’infinie.

Un Far West sauvage, cradingue, malsain, loin des images d’Épinal. Racket, assassinats, viols, beuveries, Glanton et sa clique n’ont aucune limite. Pour prouver aux autorités mexicaines que les indiens ont bien été rayés de la carte et se faire payer la prime de 200 dollars par tête de pipe, il prélève le scalp avec une oreille (ça évite tout malentendu). Couteaux ou armes à feu, tout est bon pour mener à bien une chevauchée démoniaque ne cessant de repousser les frontières de la barbarie.

L’épopée sanglante de Glanton se traduit dans l’album par une fureur graphique s’affranchissant  des cases dans un noir et blanc charbonneux, torturé, proche de l’hallucination. Micol ne juge pas, il ne cherche pas à comprendre ou à excuser, encore moins à condamner. Il s’en tient aux faits dans toute leur horreur et leur cruauté, loin d’une quelconque analyse psychologique. Tout juste fait-il du meurtre, du viol et du scalp de la fiancée de Glanton dans sa jeunesse un élément déclencheur pouvant expliquer son comportement sans pitié.

La représentation de la violence est tout simplement sidérante. Micol exprime la bestialité et la rage meurtrière à travers de véritables tableaux où les corps s’entremêlent (à l’image de la couverture d’ailleurs) dans une forme de frénésie incontrôlable. La force d’évocation de ces illustrations pleine page aux allures de gravure fourmillant de détails et de mouvement m’a laissé sur le c…

Un album terrible, implacable, exhalant des odeurs de poudre et de sang, dont le réalisme mettra mal à l’aise plus d’un lecteur, qu’on se le dise.

Scalp : la funèbre chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnage d’Hugues Micol. Futuropolis, 2017. 192 pages. 28,00 euros.

















42 commentaires:

  1. Pas du tout mon univers et malgré tout le bien que tu en dis, je passe ;)

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  2. In zeu PAL. Il faut que je l'en sorte mais pour le moment, on est encore à se jauger lui et moi.

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    1. Il est impressionnant il faut dire, ne serait-ce qu'au niveau du format !

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  3. tu en parles drôlement bien et ça fait envie mais ce n'est pas ce dont j'ai envie/besoin en ce moment

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  4. Euh... je crois que je vais te le laisser. Pourtant, je salue le dessin. La planche que tu proposes est parlante.

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  5. C'est la même histoire que Méridien de sang de Cormac *MyIdol*McCarthy, qui était un flot de terreur et de violence (magistral).

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    1. J'ai vu, oui, que le roman abordait le même personnage.

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  6. Erf, je sais pas ! Bien que ton billet me titille (sisi !)
    Bisous jeune homme

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  7. Heuuuu..... non, vraiment non. Je crois que je ne le supporterais pas...

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  8. tu es sauvage un peu toi cette semaine :D Pas hyper sûre d'apprécier non plus malgré ce que tu en dis :D

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  9. Je ne suis pas sûre d'être prête pour ce genre de lecture...

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  10. Je me joins à la foule, ça ne me tente pas !

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  11. Je ne passe pas, le sujet m'intéresse malgré la barbarie. Simplement, je vais attendre le bon moment.

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  12. Les indiens ont été les victimes de tant d'assassins . Je ne connaissais pas cette histoire.

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  13. Qu'on se le dise, je ne le lirai pas. Je préfère le lire en live qu'en BD

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  14. Je en suis pas sure de supporter cette représentation merci quand même

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  15. Euh... comment te dire, malgré un graphisme à priori superbe... j'hésite ! ;)

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  16. Le graphisme, plus que l'histoire, me rend curieuse. J'aime bien cette image de "fureur graphique s'affranchissant des cases" et la planche que tu as choisie en donne une bonne idée.

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  17. Même si cela semble un peu violent, j'aime le sujet. Et ce graphisme super réaliste me plait également.

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    1. Ravie de voir que tu ne fuis pas comme tant d'autres ;)

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