mardi 1 décembre 2015

Le premier mardi c'est permis (43) : Esmera - Vince et Zep

Zep qui s’encanaille, j’avoue, ça m’intriguait. Il l’avait déjà plus ou moins fait dans « Happy sex » mais le registre restait humoristique (et le résultat était assez moyen je dois dire). Alors que là, avec Esmera, il donne dans le « porno chic », et même s’il ne signe que le scénario, j’avais hâte de savoir si le papa Titeuf allait lâcher les chevaux.

Verdict ? Du classique, pas transcendant mais plaisant, sans plus. L’histoire lorgne du coté du fantastique à la Manara. Esmera suit sa scolarité dans une école catholique italienne, à Gênes. Nous sommes en 1965 et la jeune fille, après avoir perdu sa virginité à la va vite dans un bal de village, découvre le plaisir avec sa compagne de chambre. Une révélation qui tourne à la stupéfaction lorsqu’elle se rend compte que chaque orgasme la fait changer de sexe ! Une situation difficile à vivre dont elle tirera partie avec plus ou moins de bonheur au fil du temps, de ses études à la Sorbonne à un passage éclair dans une communauté hippie d’Ibiza, des années sida à 2015, le tout sans prendre une ride puisque son étrange pouvoir l’empêche de vieillir. Des décennies jalonnées d’étreintes plus torrides les unes que les autres où Esmera, tantôt homme, tantôt femme, prendra le plaisir comme il vient sans trop se poser de questions…

Un album « pour public averti » enchaînant des cabrioles plus explicites les unes que les autres. Alors oui, Zep lâche les chevaux sans tricher. Aux crayons, Vince s’en sort avec les honneurs. Son trait réaliste en noir et blanc teinté de sépia rend un bel hommage aux courbes féminines et ses scènes de sexe, même lorsqu’elles offrent quelques gros plans, ne sombrent jamais dans le vulgaire.

Pas un chef d’œuvre, loin de là, mais une lecture agréable. Le vrai problème, c'est que ce « conte pornographique », comme le qualifie Zep, se révèle bien trop sage au niveau du scénario pour renouveler le genre. Dommage…

Impossible de finir ce billet sans pousser un gros coup de gueule par rapport au prix prohibitif de cet album. 24 euros pour 78 pages de BD, je m’étrangle, je m’insurge, je hurle à l’escroquerie ! Rien de particulier dans la fabrication, tant au niveau du format que de la qualité du papier, à peine peut-on souligner un cahier cousu et non collé. Même pas un dos toilé ou un ex-libris, même pas un cahier graphique en bonus, juste un album tout ce qu’il y a de plus banal qui ne devrait pas dépasser les 16 euros. Franchement, l'éditeur exagère.


Esmera de Vince et Zep. Glénat, 2015. 78 pages. 24,00 euros.











22 commentaires:

  1. Je le lirai si je le croise en médiathèque alors ;)

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  2. Whooo, c'est chaud tout ça !! Je serai assez curieuse de feuilleter tout ça tiens (j'y jetterai un œil quoi, juste histoire de voir... ;-) )

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  3. va vraiment falloir qu'un jour je tente les bd de ce genre pour voir si j’adhère aux dessins ou pas :P

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    1. C'est comme tout, il faut essayer pour voir, tu as raison :p

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  4. tu as raison de pousser une gueulante, moi je trouve de toute façon les BD trop chères dans l'ensemble...

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    1. En général je ne me plains pas mais là, c'est trop !

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  5. Dommage qu'il n'ait pas exploité avec plus d'audace le thème du changement de sexe, il y avait matière...

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    1. Il a tenté des choses, mais rien de révolutionnaire.

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  6. J'étais presque tentée et puis ton coup de gueule m'a ramenée à la réalité ! ;)

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    1. Et je ne suis pas certain, vu son contenu, que beaucoup de bibliothèques l'achètent.

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  7. Happy Sex m'a également moyennement emballé donc peu de chance que je lise celui-ci...

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  8. Ouais ouais j'ai remarqué que t'en voulais toujours plus dans le domaine, c'est toujours trop soft.;-) J'avais bien aimé Happy Sex, mais cet album-ci, j'ai des doutes, pas l'impression que je sois le bon public cible. A ce propos, le prix ne m'étonne pas trop, dès que c'est un peu sexe et sulfureux, surtout sous le couvert de l'art, ça flambe un peu.

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  9. Après l'avoir lu, je peux dire que ce n'est pas vraiment révolutionnaire. L'esthétique ne suffit pas à justifier le prix effarant pour une BD qui n'arrive pas tout à fait à s'affranchir d'une certaine vulgarité.

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    1. La vulgarité ne m'a pas gêné ici, c'est plus le manque d'originalité. Et le prix !

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  10. Tiens, ça vaut sans doute le « coup d’œil », surtout sur les gros plans :D))
    (je blague….... ^^) mdrrr

    C’est vrai que le sépia est une couleur tellement sensuelle! Si je le croise du regard, je m’arrêterai pour le feuilleter…

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    1. Les gros plans valent vraiment le coup d’œil. Sans blague :p

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